16 - Jour férié, fête de N.D. du Carmel, patronne du pays. 203 groupes de danses religieuses se sont réunies, comme chaque année, dans le petit village de La Tirana, dans la pampa, à 67km au sud-est d'Iquique. (Photo Arturo Morales, El Mercurio)
- La empresa internacional de computación Oracle, spécialisée en bases de données, qui a ici son Centre de Support Global, a remercié 200 des 700 employés spécialisés qu'elle avait, conséquence des changements dans le monde de l'informatique.
- 11 syndicats de commerçants ont formé un mouvement appelé "Tous contre la délinquance" pour réclamer plus de protection de la part de la police et des autorités (faisant appel à leurs droits humains, un thème souvent présent ici dans d'autres domaines). Le message est un seul, disent-ils: "Cela suffit!". Plusieurs bourgmestres étaient présents lorsque s'est formé le groupe et l'appuyent résolumment, car ils investissent beaucoup en gardes communaux (qui ne peuvent pas faire grand chose, à part observer et éventuellement avertir la police).
- Le Sénat a terminé d'approuver la nouvelle loi sur le tabac (qui passe à la Chambre), confirmant les mesures qui ennuyent la productrice British Tobacco et introduisant des mesures contradictoires comme l'interdiction de fumer dans les endroits où il y a des mineurs d'âge, comme les parcs et places, mais l'autorisant dans les cinémas et théâtres, les gares d'autobus et les cours d'universités.
19 - Le président de Bolivie a affirmé que les manifestations de mineurs mécontents dans la ville (bolivienne) de Potosi est le produit d'agitateurs chiliens.
20 - Entre janvier et avril, il y a eu 92.000 délits à Santiago, la moitié étant des vols avec violence. Les voleurs entrent maintenant en plein jour dans les bars et restaurants pour voler la caisse et les valeurs des clients (ce qui est neuf ici). Le vol violent d'autos au moment où les conducteurs sortent ouvrir la grille de leur demeure est de plus en plus courant. De grandes bagarres entre supporters ont aussi interrompu des matchs de football, occasionnant la destruction de grilles et sièges.
- Après un vol dans un domicile privé, la police est arrivée à temps pour intercepter les voleurs plus loin dans la rue et ceux-çi ont abandonné les objets pour fuir plus rapidement. La victime a pu filmer en vidéo la récupération des biens, que les policiers mirent dans le porte-bagage de leur patrouille. Il est ensuite allé au commissariat pour les récupérer, mais le lieutenant n'en savait rien. Les deux policiers ont été expulsés, pour avoir conservé les objets volés.
- Les parlementaires de la Comission de Sécurité des deux chambres ont demandé au gouvernement d'accélérer les mesures anti-délinquance. Un projet de loi avec dix mesures contre la délinquance est "congelé" depuis janvier au Sénat, lui manquant l'appui de la gauche et du gouvernement.
- L'Institut (public) de Développement Agropécuaire a envoyé 32 tonnes de luzerne et 10.000 balles d'herbe à des éleveurs de bétail de la zone de l'Etroit de Magellan, où les pâturages sont couverts par la neige, ce qui est assez ormal a cette époque, mais la colonisation de la zone est neuve. De la neige est aussi tombée sur les vignes du sud du désert d'Atacama, inutilisant les raisins qui étaient prêts pour être cueillis.
21 - La présidente Bachelet a envoyé au Parlement un projet de loi qui éliminera progressivement (en deux ans) la cotisation de santé de 5% que payent encore les pensionnés, mais sans qu'ils perdent les bénéfices.
- Après 4 ans d'interruption se sont terminés les travaux de réparation du chemin de fer de 800km qui unit Antofagasta avec Salta, en Argentine, par un col à 3.876m d'altitude. Il sert essentiellement au transport de marchandises et a une capacité de 500.000 tonnes par an, surtout pour des exportations argentines par le Pacifique.
- Pour la première fois, les présidents de la Chambre et du Sénat ont rendu compte de leur gestion, en session solennelle et en présence de toutes les autorités du pays. Ils ont reconnu qu'ils avaient "commis des erreurs" et n'ont pas été à la hauteur de ce que la population attendait de ces institutions, d'où la perte de confiance. "Si nous formons part du problème, nous devons faire partie de la solution". Ils ont ainsi annoncé le renforcement des commissions d'éthique qui les supervisent.
22 - La consommation de thé par personne est arrivée à 77 litres par an en 2014, ce qui équivaut à 387 tasses, contre 912 tasses de café, mais avec 86% de café soluble et seulement 6% de café en grain. Les ventes de thé dans le détail font une somme de 205 millions de dollars, contre 285 millions en café. Depuis peu sont entrés les cafés "premium", les cafetières électriques spéciales (et chères) et les "bars de café" (type Starbucks) qui étaient inconnus ici il y a quelques années. 22% des chiliens disent boire au moins une fois par jour du café fait "à la goutte" et 16% de l'expresso.
- Le sénateur socialiste Carlos Montes a fait une dissection complète de l'administration Bachelet. Il a visé l'attitude de son gouvernement en matière d'éducation le qualifiant de retardataire, obscur, non délibérant, peu clair, peu transparent, fermé, qui méprise la politique, qui ne met pas en discussion ses idées. Le député conservateur Nicolas Monckeberg a déclaré que l'opposition (la droite) végète, qu'elle est insignifiante, hors de propos, à peine présente, manque de coordination politique et législative, n'a pas d'objectifs clairs et communs, et est dans une lagune mentale.
- Le ministre de l'intérieur s'est réuni avec les chefs des deux polices, leur reprochant le peu de résultats de leur travail et le manque de coordination entre elles. Selon une "source bien informée" les carabiniers (police en uniforme) donnent grande importance aux arrestations mais apportent trop peu de preuves lorsqu'ils présentent les détenus au tribunal, ce qui porte les juges d'instruction à ordonner la libération. La police civile ne ferait pas non plus assez de recherche de preuves sur le terrain. Selon un rapport de la police, 27 bandes de voleurs qui opèrent dans le haut de Santiago ont été désarticulées. A Valparaiso, elle a récupé sept voitures de luxe volées et utilisées pour commettre d'autres vols.
- Un journal a dénoncé que les parlementaires perçoivent -illégalement- deux fois des viatiques lorsqu'ils voyagent en mission à l'étranger. En effet, ceux de province reçoivent un viatique pour les jours où ils se rendent au Parlement et ne devraient pas le toucher lorsqu'ils sortent du pays. De plus de 100 parlementaires qui ont voyagé depuis qu'ils ont assumé l'année passée, seulement 22 avaient restitué leur viatique national. D'autres ont dit "qu'ils ne s'étaient pas rendu compte" du double payement!
23 - La totalité des parlementaires a restitué maintenant l'excès de viatiques reçus, une somme totale de 100 millions de CLP (environ 138.000 €).
24 - L'ex-président Lagos (socialiste) a souligné qu'il est nécessaire d'apprécier ce qui a été construit en 20 ans et que ce qui reste à faire ne peut l'être "en 24 heures". Le ministre de l'intérieur a aussi dit qu'il ne fallait en aucun cas tomber dans l'extravagance à la mode de renier de ce qui a été construit.
- Le service des impôts a terminé d'émettre pas moins de 50 circulaires pour expliquer comment appliquer la réforme tributaire l'an prochain. Elles devraient permettre de mieux la comprendre et bien effectuer les déclarations, mais il y a majorité pour considérer que c'est très compliqué et on demande que le gouvernement la simplifie. Il y a deux systèmes différents -et compliqués- et il n'est pas facile pour une entreprise de calculer lequel lui convient le plus, d'où la demande de ne laisser qu'un seul système.
- En juin, les ventes des supermarchés ont baissé de 1,8% et les ventes d'électroménagers ont baissé de 8%. Les ventes des restaurants dans le haut de la ville ont baissé de 20%. Les voyages en avion ont diminué de 2,8% en un an. Tous signes du malaise de la classe moyenne face à la politique économique du gouvernement. Le premier semestre de cette année a été le plus mauvais pour le commerce depuis 6 ans.
25 - L'institut Libertad (Liberté, de la droite) a calculé que les huit principaux projets de Bachelet produiraient un déficit fiscal de 2.387 millions de dollars et en conclut que le réalisme auquel appelle la présidente doit être "avec renoncement" (Elle a dit "sans renoncement"). (Et encore plus si l'on considère que ces projets n'incluent pas la réforme du système de santé ni celui des pensions ou l'engagement définitif de beaucoup d'employés de l'Etat qui sont payés mois à mois.)
- Douze jours après être sorti de prison où il avait terminé de purger une peine pour homicide, un délinquant a tiré sur un policier qui tentait de l'arrêter après un nouveau forfait, le blessant gravement à la tête. Il avait perdu son téléphone mobile où il avait un compte sur Facebook, ce qui a permis de l'identifier rapidement, partir à sa chasse et l'intercepter.
27 - Après 57 jours de grève, les professeurs des écoles publiques reprennent le travail. Mais le syndicat "continuera en état d'alerte" et demande que les jours non travaillés ne soient pas décomptés de leur traitement! Les professeurs devront faire classe les samedis et les vacances retardées pour récupérer le temps perdu.
- Le prix du cuivre est descendu à 2,36 dollars la livre, sa valeur la plus basse en six ans et inférieur au coût de production dans les mines les plus anciennes. Prenant la totalité des mines, le coût moyen de production est de 2,17$ la livre.
- Les actionnistes minoritaires de dix grandes entreprises ont intenté procès contre celles-çi pour leur financement de la politique, considérant que leurs directoires ne seraient pas facultés pour décider ce genre de donations (qui a fait baisser leurs dividendes).
- A partir de décembre (date de l'épreuve), en plus des tests habituels, les postulants aux universités seront évalués pour la première fois quant à leurs habilités de pensée scientifique.
- Statistiques de vols (selon dénonces aux polices): considérant la variation durant les premiers trimestres de 2010 à 2015, on observe que ce sont les vols en sites non habités (ce qui inclus surtout le commerce) qui ont le plus augmenté (+4,15% en 1 an), suivi par une "légère" augmentation des cambriolages violents de domiciles privés (avec résidents présents): +1,6% en 1 an, et Santiago n'est pas la ville où il y a le plus de ces délits.
28 - La dernière étude de l'Organisation Mondiale de la Santé a révélé que le Chili est leader en Amérique Latine et dans les Caraïbes avec la plus forte consommation annuelle d'alcool par habitant, de 9,6 litres, suivi par l'Argentine, avec 9,3 litres.
- La présidente Bachelet et le ministre des finances ont à nouveau fait appel à la discipline et à la cohérence de la coalition au pouvoir. Ce type de projet "ne peut répondre à des particularismes et dogmes idéologiques".
- Au cours du premier semestre, 15 maisons ont été incendiées, 85 autres incendies provoqués et 97 agriculteurs agressés en Araucanie. Carte des dénonces à côté.
- La TVA moyenne en Amérique Latine est de 9% et dans le monde de 15%, mais ici elle est de 19% (la 3e la plus haute de la région).
29 - SunEdison construit une centrale solaire de 110 MW de capacité juste au nord de Santiago (le premier projet de ce type près de la capitale).
- Suite à la grève, les écoles publiques ont perdu 13.900 élèves cette année et 144 de ces écoles ont dû fermer en trois ans pour la même raison. Les bourgmestres croient que la fugue sera encore plus grande après la fin de l'actuelle année scolaire.
- Le ministère du logement estime que le pays manque actuellement de 459.000 maisons (la moitié à Santiago) et 1,2 millions devraient être réparées ou agrandies.
- Le conflit entre la compagnie parastatale d'exploitation du cuivre et les ouvriers des services externalisés (qui veulent être traités comme ceux de la compagnie) a redoublé. Ces ouvriers ont bloqué les routes, empêchant l'accès, ce qui obligé à éteindre des hauts-fournaux. Le président exécutif les a averti que, de continuer, una des mines devra être fermée l'an prochain, le coût d'exploitation devenant trop haut.
31 - Cruauté extrême: Un caissier qui a refusé de donner l'argent de sa caisse a reçu sur la tête un cocktail molotov, en étant gravement brûlé. Les délinquants ont été arrêtés peu après mais sur un témoignage indirect, ce qui a porté le juge d'instruction à décréter leur libération pour preuve insuffisante. Le système qui existe ici est incompréhensible: il faut présenter les preuve lors de l'arrestation mais l'enquête se fait par après! (La loi interdit l'arrestation de simples suspects, sauf s'ils sont pris sur le fait).
- La Colombie a envoyé au gouvernement chilien des e-mails échangés entre un représentant du parti communiste et un dirigeant des Forces Révolutionnaires de Colombie (FARC) destinés à organiser l'entrainement de combattants pour la région mapouche. (Il n'y a pas encore de réaction officielle à ce sujet).
- Le ministère de la santé n'a exécuté jusqu'à présent que 16,2% de son budget de cette année et celui d'éducation 21,5%. Pour l'ensemble des ministères, ce sont 37%. Au premier semestre, les rentrées du fisc furent de 26.025 millions de dollars.
EXTRA
1. Droits sociaux face à l'économie
1. Droits sociaux face à l'économie
"L'idée des droits sociaux qui découlent de notre qualité de citoyens meurt sur l'autel des libertés personnelles et le sens commun. Ce sont des droits qui posent comme progressistes, mais sont réactionnaires et antilibertaires. Les droits sociaux représentent l'exigence et l'obligation pour les autres de financer nos besoins et préférences, ce qui limite les droits de la personne, la liberté et la propriété d'autrui.
Les lois inexorables de l'économie finissent par dénuder cette utopie. Affaiblir le droit de propriété provoque la fuite des investissements; compromettre les dépenses futures en pariant sur des revenus nuls produit un déficit à financer; sinon, ce sont les pauvres qui finissent par le payer, avec l'inflation et le chômage. Tout cela, nous l'avons déjà vu et vécu dans notre histoire, dans les pays voisins et maintenant, paradoxalement, en Grèce, berceau de la démocratie.
Ainsi, peu à peu, l'idée que les chiliens peuvent avoir une bonne vie même si le pays va mal est de plus bannie. Sans croissance pour tous, il n'y a pas de prospérité pour tous; au plus il y aura une amélioration pour certains au détriment de l'aggravation des autre. Si on ne corrige pas à temps, nous allons être les protagonistes de la lutte pour se répartir "ce qu'il y a encore ou ce qui reste" parce que sans investissements, le gâteau commence à se rétrécir et commence le jeu à somme nulle qui a tant blessé l'Amérique Latine." Gerardo Varela (El Mercurio, 18 juillet)
2. Ce que désire la classe moyenne
Interpréter la grande classe moyenne chilienne est devenu l'une des tâches les plus complexes de la politique. La possibilité d'erreur est importante, comme l'a vu le gouvernement avant d'être arrivé à la moitié du mandat de son élection, qui avait des expectatives élevées. [...]
L'incompréhension du phénomène d'une classe moyenne qui a émergé d'un processus de modernisation capitaliste eut son expression la plus éloquente en janvier, lorsque le gouvernement, avec beaucoup de réticence, a publié des résultats montrant une diminution de la pauvreté, et donc un grossissement de la classe moyenne (qui est maintenant, avec celle de l'Uruguay, la plus grande d'Amérique Latine en proportion de la population totale).
Une croissance économique soutenue a été le pilier de ce processus vertueux qui a amené le Chili à frapper aux portes du développement. Abandonner cet objectif central comme partie du programme de gouvernement a été une erreur politique impardonnable que la classe moyenne n'a pas tardé à découvrir. Et maintenant, elle se ressent sans réserves du manque de l'ingrédient essentiel qui lui a donné statut et dignité, au-delà de l'inégalité et des abus qui persistent.
Heureusement, dans la politique chilienne les erreurs de cette taille se payent cher et c'est ce qui est arrivé. Ceux qui ont cru que le moment était venu de réformer le modèle [socio-économique] au détriment de la croissance sont tombés en disgrâce et ont été remplacés avant que les choses ne soient allées de mal en pis. Quand la politique écarte radicalement le sens commun de la classe moyenne, elle renie d'une des principales tâches attendues d'elle au Chili. (Claudio Hohman, lettre au directeur du journal)
Une croissance économique soutenue a été le pilier de ce processus vertueux qui a amené le Chili à frapper aux portes du développement. Abandonner cet objectif central comme partie du programme de gouvernement a été une erreur politique impardonnable que la classe moyenne n'a pas tardé à découvrir. Et maintenant, elle se ressent sans réserves du manque de l'ingrédient essentiel qui lui a donné statut et dignité, au-delà de l'inégalité et des abus qui persistent.
Heureusement, dans la politique chilienne les erreurs de cette taille se payent cher et c'est ce qui est arrivé. Ceux qui ont cru que le moment était venu de réformer le modèle [socio-économique] au détriment de la croissance sont tombés en disgrâce et ont été remplacés avant que les choses ne soient allées de mal en pis. Quand la politique écarte radicalement le sens commun de la classe moyenne, elle renie d'une des principales tâches attendues d'elle au Chili. (Claudio Hohman, lettre au directeur du journal)
3. Est-il possible de modérer les réformes?
"La perte de soutien vécue par Bachelet pour son programme de réforme radicale insensé est la juste preuve que les chiliens ont des limites et que les choses ici ne vont pas se défoncer pour tomber dans les circonstances malheureuses que quelques uns de nos voisins vivent dans notre continent en souffrance.
Cette attitude de la population serait une sorte de résistance qui prouverait que les institutions chiliennes sont plus forts que celles de ses voisins et que nos gens, bien que voulant des réformes qui permettent de capturer une plus grande fraction des bénéfices du progrès, ne sont pas prêts à jeter par dessus bord 30 ans de progrès qui ont transformé ce pays en le plus prospère d'Amérique Latine.
Nous ne sommes donc pas si pessimiste, mais nous pensons, tout de même, que le sort de notre économie a déjà été jeté par le gouvernement Bachelet: il est probable que nous allons croître à 2% par an et pas plus pendant toute sa période. Il n'y a pas moyen d'inverser le fort shock négatif sur les investissements ni les attentes négatives produites par la réforme fiscale, celle de l'éducation, celle du travail, et la menace d'un changement constitutionnel qui modifierait la protection des droits de propriété.
Mais il est possible d'éviter que le pays continue en chute libre et une bataille majeure dans ce sens se joue au Sénat avec le projet de loi de réforme du travail.
Mieux encore, s'il était possible en plus de modérer certains des pires effets de la réforme fiscale et modérée ... et reporter à plus tard un changement constitutionnel. Malheureusement, le Congrès n'aide pas et a disparu le soutien populaire à la présidente qui aurait pu avoir un effet d'ordonnancement." (Luis Larrain, El Mercurio, 26/07/2015)
Cette attitude de la population serait une sorte de résistance qui prouverait que les institutions chiliennes sont plus forts que celles de ses voisins et que nos gens, bien que voulant des réformes qui permettent de capturer une plus grande fraction des bénéfices du progrès, ne sont pas prêts à jeter par dessus bord 30 ans de progrès qui ont transformé ce pays en le plus prospère d'Amérique Latine.
Nous ne sommes donc pas si pessimiste, mais nous pensons, tout de même, que le sort de notre économie a déjà été jeté par le gouvernement Bachelet: il est probable que nous allons croître à 2% par an et pas plus pendant toute sa période. Il n'y a pas moyen d'inverser le fort shock négatif sur les investissements ni les attentes négatives produites par la réforme fiscale, celle de l'éducation, celle du travail, et la menace d'un changement constitutionnel qui modifierait la protection des droits de propriété.
Mais il est possible d'éviter que le pays continue en chute libre et une bataille majeure dans ce sens se joue au Sénat avec le projet de loi de réforme du travail.
Mieux encore, s'il était possible en plus de modérer certains des pires effets de la réforme fiscale et modérée ... et reporter à plus tard un changement constitutionnel. Malheureusement, le Congrès n'aide pas et a disparu le soutien populaire à la présidente qui aurait pu avoir un effet d'ordonnancement." (Luis Larrain, El Mercurio, 26/07/2015)
4. Une vision ironique du projet de nouvelle constitution
"Proclamer la nécessité d'une nouvelle Constitution est un mensonge qui cache les défauts de la gestion inadéquate et révèle des lacunes conceptuelles considérables de qui la prêchent. Le nouveau code donnera suite aux préoccupations spécifiques de ses idéologues, les éclairés de toujours, qui ont échoué à plusieurs reprises: une espèce non seulement ancienne, mais passée de mode.
Leur Constitution imposera l'État en tant que gardien et contrôleur de notre organisation politique pour nous projeter vers un avenir brillant et éternel. Il n'y aura plus de règles, de société ni de gouvernement sinon celui que les gens consenteront au moyen de ce pacte social. Les hommes ne seront plus des créatures immergées dans un ordre qui leur a été imposé, mais en seront les créateurs. Cette nouvelle Charte fera du peuple un ensemble d'hommes libres, souverains et regorgeant d'égalité, qui seront maîtres de leur statut garanti par la loi." (Adolfo Ibáñez, El Mercurio, 27/07/2015)
Leur Constitution imposera l'État en tant que gardien et contrôleur de notre organisation politique pour nous projeter vers un avenir brillant et éternel. Il n'y aura plus de règles, de société ni de gouvernement sinon celui que les gens consenteront au moyen de ce pacte social. Les hommes ne seront plus des créatures immergées dans un ordre qui leur a été imposé, mais en seront les créateurs. Cette nouvelle Charte fera du peuple un ensemble d'hommes libres, souverains et regorgeant d'égalité, qui seront maîtres de leur statut garanti par la loi." (Adolfo Ibáñez, El Mercurio, 27/07/2015)
5. Les mapouches face à l'état de droit
"Les délits et la fuite récente de prisonniers appuient l'idée que l'état de droit est franchement faible dans la région, car les évadés appartiennent à des organisations rebelles mapouches qui ne sont pas contentes et mettent la pression sur les autorités par des méthodes illégitimes. Mais, comme il est démontré dans chacun de ces cas, les autorités cèdent à leur pression, ce qui leur permet d'imposer leur volonté.
La solution aux problèmes des mapouches passe sans aucun doute par le respect du droit, et si les questions en suspens peuvent être nombreuses, elles ne seront pas résolues s'il n'y a pas d'engagement des groupes rebelles et une réponse de l'État du Chili. On peut assurer des investissements, comme cela a été fait en termes de services dans un partie de la région, et on peut créer un système pour encourager les entrepreneurs privés à investir, afin de commencer à établir une activité économique qui permette aux autochtones de quitter progressivement l'état de pauvreté dans lequel ils vivent, mais cela nécessite tout d'abord de veiller à ce que les institutions de l'Etat soient respectées. Toutes les personnes vivant sur le territoire du Chili sont égales devant la loi et ce devrait être le point de départ de toute discussion avec les rebelles des groupes mapouches." (Partie de l'éditorial, El Mercurio, 21/07/2015)
La solution aux problèmes des mapouches passe sans aucun doute par le respect du droit, et si les questions en suspens peuvent être nombreuses, elles ne seront pas résolues s'il n'y a pas d'engagement des groupes rebelles et une réponse de l'État du Chili. On peut assurer des investissements, comme cela a été fait en termes de services dans un partie de la région, et on peut créer un système pour encourager les entrepreneurs privés à investir, afin de commencer à établir une activité économique qui permette aux autochtones de quitter progressivement l'état de pauvreté dans lequel ils vivent, mais cela nécessite tout d'abord de veiller à ce que les institutions de l'Etat soient respectées. Toutes les personnes vivant sur le territoire du Chili sont égales devant la loi et ce devrait être le point de départ de toute discussion avec les rebelles des groupes mapouches." (Partie de l'éditorial, El Mercurio, 21/07/2015)