31/01/2017

Janvier 2017 (b)

15 janvier - Le ministre des Finances a appelé gouvernement et parlementaires à "éteindre les foyers d'incertitude" et "faire disparaître les bruits absolument innécessaires" qui minent le développement de l'économie locale. Le président (socialiste) de la comission des finances de la Chambre a inmédiatement répondu que "le ministre veut que notre coalition de centre-gauche ait une agenda de droite et, en fin de compte, nous transmet le message des groupes économiques".
- Avec le système de gratuité des études universitaires pour la moitié des étudiants, l'État payant un minerval moyen, les universités privées ont perdu entre 18.000 et 30.000 millions de CLP (entre 25 et 42 millions d'€). L'Université Catholique de Santiago (PUC) a eu un déficit de 1.700 millions en 2016 (2,3 millions d'€) et projette une perte de 2.000 millions en 2017 (2,7 millions d'€) et a dû réduire de 14% son plan d'infrastructure.
- Il reste seulement trois mois aux partis politiques pour réinscrire leurs membres au Service Electoral et ainsi pourvoir participer comme tels aux prochaines élections. Ils doivent réunir au moins 17.500 militants. Seule la démocratie chrétienne aurait actuellement cette quantité, qui n'est cependant que 16% de son ancienne liste de militants. La suit le Parti Socialista, avec 17.000 (15% de son ancienne liste). Les autres ont 11% ou moins de leurs listes antérieures. Même le PC n'a encore que 2.500 adhérents, soit 5,5% de sa liste.

16 - Deux nouvelles maisons ont été incendiées en Araucanie, l'une d'elle avec le gardien à l'intérieur (mort brûlé). Le plus étrange est que les terrains avaient déjà été destinés et remis symboliquement à deux communautés mapouches et il ne manquait plus que les documents officiels de propriété. Les guerrilleros sont mal informés ou s'attaquent même aux leurs?
- Des 426 familles affectées par l'incendie du 4 janvier à Valparaiso, seulemement 83 vivaient dans une construction légalement établie.
- Aujourd'hui a été remis à la présidente Bachelet le rapport sur les "dialogues citoyens" pour discuter des aspects principaux d'une nouvelle Constitution. Les rencontres furent plus de 9.000, alors que le gouvernement en espérait 3.000, avec 204.402 participants. Les actes de 7.000 ont étés reçues, apportant 260.000 idées. Les systématiser a prix trois mois et demi. Le Conseil d'Observateurs a réitéré que cela ne peut pas être considéré représentatif de la population, car la participation a été volontaire, différente selon les conditions géographiques et socio-économiques et qu'un secteur politique avait invité à ne pas participer. Il a aussi signalé que le rapport fait par le "comité de systématisation" engagé par le gouvernement ne contient pas les mêmes résultats quantitatifs que celui réalisé de façon indépendante par l' Université du Chili (laïque), pricipalemment pour le thème de l'éducation, où le rôle de l'Etat aurait été considéré fondamental par 20% dans le rapport gouvernemental alors qu'il n'atteint que 8,6% dans l'autre rapport et 3% comme "droit social" (contre 7%). Selon un des membres du Comité d'Observateurs, il y a eu un clair propos (de distorsion) idéologique des systématisateurs officiels, mais la présidente affirme le contraire.
La présidente a promis d'envoyer au Parlement, au second semestre, un projet de texte de la nouvelle Constitution basé sur ces apports.

17 - 277 médecins devront abandonner le système public de santé, ayant réprouvé l'examen de connaissances qui est une exigence pour y travailler. La plupart sont étrangers, les médecins chiliens le réprouvant seulement dans 3,4% des cas.
- Il y a eu 248.000 naissances en 2016, le chiffre le plus bas de la dernière décade.

18 - Des mapouches ont occupé un couvent en Araucanie et ont commencé à contruire des maisons précaires sur le terrain voisin. Les religieux ont demandé leur expulsion et la force publique est intervenue. Quant elle est arrivée, les occupants avaient fui. La fiscalie a ordonné la protection policière pour un mois et continuera un procès pour usurpation.
- Dans les années 80, les chiliens utilisaient en moyenne 210 litres d'eau par jour; aujourd'hui ce sont 170 litres, mais l'idéal serait de 50 litres. La pricipale raison de cette forte consommation est la nécessité d'arrosage pour maintenir les jardins dans une grande partie du pays.
- Il y a déjà plus de 500 incendies de forêts cette saison et 150.000 ha brûlés. C'est la saison la plus destructive que l'on connaisse. La fumée couvre de smog la région métropolitaine. Une commune du centre-sud a 80% de sa superficie brûlée et les maisons perdues augmentent.

19 - 62 députés ont été absents sans justification de la session de la Chambre avant-hier, ce qui a empêché son fonctionnement. Ils devront pays une amende (moins d'1% de leur traitement!). Il y a eu un accord pour que les assistances et retards soient publiées sur la toile.
- La justice a conclu que l'Etat a agit avec négligence et manque de service lors du grand tremblement de terre et ras-de-marée du 27 février 2010 et devra payer un total de 1.840 millions de CLP (2,5 millions d'€) aux familles des disparus. (L'avis de ras-de-marée n'avait pas été donné, malgré l'avertissement venu de la centrale d'observation du Pacifique, et la côte n'avait pas été évacuée.)
- Alors que la production minière est restée stable, le nombre de travailleurs a doublé en 10 ans.
- Une seconde grange, avec 35.000 dindes, a dû être fermée et les bêtes sacrifiées car y est aussi apparue la gripe des poulets. Une perte de 1,6 millions de dollars.

20 - Température maximum de hoy à Santiago: 36,9°C, malgré que le smog dû aux incendies de forêt dans la région a filtré les rayons solaires et réduit(?) un peu la chaleur.
- La présidente Bachelet a présidé un "acte de réparation" face au "Mouvement d'Intégration et de Libération Homosexuel", lui promettant un projet de loi de mariage "égualitaire", qu'il avait exigé comme "droit humain" et qui avait été reconnu comme tel par la Commission Interaméricaine des Droits Humains.

21 - Aujourd'hui est arrivé ici le président Francois Hollande. Au cours de deux jours, il se réunira avec Michelle Bachelet pour signer des accords, assistera à un séminaire scientifique, visitera le Musée de la Mémoire (sur le coup d'Etat), le mausolée d'Allende et l'observatoire de Paranal (dans le nord), et aura aussi une rencontre avec les hommes d'affaires.
- Les incendies de forêts continuent et on ne sait pas quand il sera possible de terminer de les éteindre. Les pompiers sont épuisés. Il y a des réclamations pour le manque d'équipement mis en oeuvre par l'Etat (hélicoptères et avions destinés à l'arrosage du feu). Les parcs nationaux (réserves naturelles) ont été fermés, pour éviter l'apparition d'incendies dus aux mégardes des visiteurs.

22 - Six députés font partie de la Chambre depuis 1990 (réélus chaque fois) et cinq d'entr'eux se présenteront à nouveau!
- Le fiscal national a reconnu que l'attention qu'il faut prêter aux victimes est la principale "dette" du ministère public et qu'il faut améliorer les contacts entre les fiscaux et les victimes. Une enquête a démontré qu'il y a dans la population 67% de mécontents du travail des fiscalies, produit de ce que les victimes n'ont souvent de contact qu'avec la police et seulement au moment où elle répond à un appel pour dénoncer un délit. Et presqu'aucun fiscal n'a de formation en matière d'investigation (alors que son travail principal est de diriger la police).
- La présidente Bachelet a un salaire de 9.920.104 CLP (13.800€), mais est dépassée par le ministre des Affaires Etrangères: 10.516.689 CLP (14.600€) et la ministre de l'Education 11.488.277(16.000€). Des gouverneurs régionaux, qui ont a peine un diplome du secondaire, gagnent 5 millions de CLP (6.940€). (Et le salaire minimum est toujours d'environ 250.000 CLP (347€).
- Comentaire de J.García-Huidobro dans la presse: "Les chiliens ont peur de répéter [aux prochaines élections] una mauvaise expérience: ils ont imploré que revienne Bachelet et ont obtenu seulement un des plus mauvais gouvernement du dernier siècle".

23 - Les incendies de forêts continuent. 21 communes ont été déclarées en état de catastrophe. En une seule semaine, 125.000 ha de bois et pâturages, depuis Valparaiso jusqu'au nord de l'Araucanie, ont été brûlées (218.000ha depuis l'hiver passé), 81 maisons détruites et 5.000 personnes évacuées. Et il y a une nouvelle alerte de vague de chaleur. Des six avions dont dispose la corporation de protection des forêts (privée mais financée par l'Etat) pour l'extinction, trois sont en panne (dont 2 des 3 Dromader, qui sont sont ceux qui ont le plus de capacité d'eau). Une quarantaine de véhicules aériens de privés et de la Force aérienne participent maintenant au combat du feu. A cette adresse  on peut voir une carte des incendies.
- La Commission d'Assistance à la Présidente sur le thème de l'Araucanie lui a remis aujourd'hui son rapport, après des mois de discussion de ses 21 membres (représentants de communautés mapouches, d'agriculteurs. d'industriels et des Eglises). Sa principale conclusion est que "l'Etat n'a pas rempli ses obligations pour protéger les victimes de la violence". Le rapport devrait servir de base pour la rédaction et l'envoi au Parlement d'un projet de loi spéciale pour l'Araucanie. Le document réclame aussi que la présidente "demande publiquement pardon pour les mesures erronées, qui ont rendu le conflit plus aigu". Il affirme aussi que les communautés se méfient de l'Etat "parce qu'il a refusé systématiquement de les considérer comme des acteurs politiques". "La politique [d'octroi] de terres doit être revue, car elle a provoqué de multiples conflits et des situations de corruption." Il y aussi eu "un excès d'assitancialisme, qui a limité la capacité d'entreprendre de la population". Divers mécanismes sont proposés pour porter remède à tout cela.
- 63% des chiliens pensent que les organismes publics sont corrompus (6% de plus qu'il y a un an).
- 46% des exécutifs assurent qu'ils maintiendront leurs investissements cette année et 37% les diminueront. 92,7% se déclarent insatisfaits de la conduction de l'économie nationale.

24 - 117 incendies de forêt continuent actifs et 172 ont été éteints cette semaine. Une industrie de production de pêches en conserve, qui donnait du travail à cent familles, a été détruite ainsi que plusieurs vignes. Le président de l'association d'agriculteurs a accusé le gouvernement d'avoir réagi fort tard (6 jours après le début des incendies) pour envoyer du renfort de personnel (pompiers d'autres zones). Selon un fiscal, dans plusieurs cas, il s'agirait d'attentats. Des photos ont été prises qui montrent des mises a feux coordonnées. Il y a déjà 10 détenus.
La présidente Bachelet a déclaré l'état de catastrophe, qui permet de diriger plus facilement des ressource (humaines et matérielles) face à la situation. Mais elle se résiste toujours, par un complexe personnel (hérité de l'époque de la dictadure), à décréter l'état d'urgence, qui confère l'autorité aux militaires pour diriger l'action.
Pendant ce temps, dans le grand nord, la saison des pluies tropicales (appelée ici "hiver bolivien" car elle affecte la haute cordillère) cause des débordements des rivières.
- La présidente Bachelet a survolé la zone et s'est réunie avec ceux qui dirigent les travaux d'extinction. Son équipe n'a pas permis que se réunissent avec elle les bourgmestres des communes les plus affectées, qui étaient présents dans le voisinage du centre de commandement où elle était, ce qui a provoqué leur réclamation et, en réponse, une accusation de vouloir "tirer profit politique de la situation", ces bourgmestres étant d'opposition.
- A partir d'avril, selon une nouvelle loi sur le travail, les grandes entreprises pourront concentrer les 45 heures normales de travail par semaine en quatre jours au lieu de cinq. Dans bien des secteurs cela se considère inapplicable ou bien contraire à la productivité.

25 - Un avion Supertanker (Boeing 747) avec une capacité de 73.000 litres d'eau ou écume est arrivé à Santiago, son déplacement et opération pour deux jours payés par une fondation dirigée par une chilienne vivant aux Etats-Unis. Il pourrait rester ici 6 jours si son opération est efficace et si le gouvernement paye ses fournitures. Il y a encore toujours 36 incendies à éteindre et 40 nouvelles maisons ont été détruites. Plusieurs villages ont dû encore être évacués par précaution. Avec l'aide de l'armée, 4.000 personnes travaillent aux extinctions. Les bois affectés sont principalement de sapins et d'eucalyptus, des espèces importées qui brûlent très facilement et à haute température. Le gouvernement prépare un plan d'aide pour compenser les pertes des agriculteurs.
- Il y a un nouveau problème pour le recensement qui devrait se réaliser dans 3 mois: il n'y a encore que 200.000 volontaires inscrits pour le faire, alors qu'il en faut 500.000. Les gouverneurs régionaux sont en campagne pour en trouver plus.
- Il a fait 37,4°C à Santiago. Dans le centre-sud, où il y a les incendies, la température atteint par endroits 39°C, une chose jamais vue.

26 - 30 incendies ont été éteints hier mais 60 nouveaux foyers ont commencé, produit tant de forts vents comme de pyromanes. Les hectares brûlés atteignent déjà 235.000 et le village entier de Santa Olga (1.000 maisons) a été rasé (Photo jointe, publiée par The Guardian). D'autres villages ont été évacués. Il y a 7 morts entre les volontaires. Les pompiers sont dépassés, manquant de camions citernes. Plusieurs petits villages se plaignent de n'avoir pas vu un seul pompier et devoir se défendre seuls pour faire des coupe-feu et arroser leurs maisons. Les 4.000 effectifs sont clairement insuffisants, tout comme les machines disponibles.
- Un poste de pompiers a été attaqué a coups de fusils de chasse dans un des villages proche des incendies!
Des "brigadiers" (pompiers) de divers pays sont arrivés pour aider au contrôle du feu. La présidente a fait appel aux propriétaires de bulldozers pour qu'ils les prètent pour faire des coupe-feu. (Et on ne parle pas du manque de camions-citernes?)
La récupération des plantations prendrait de 5 à 7 ans, ou même plus, et la perte de valeur, jusqu'à présent, serait de 170 millions de dollars.
- La présidente Bachelet a désigné trois ministres, un pour chacune des régions affectées, pour se charger du problème, quelque chose d'absurde car ils ne savent rien de contrôle de catastrophes et divise ce qui devrait être coordonné de façon générale. La sécurité est fonction du ministère de l'Intérieur, mais n'apparait plus.
Cinq personnes ont été arrêtées, accusées de pyromanie. Dix sont maintenant en prison préventive pour cette cause.
- Le ministère des Finances va émettre des bons de dette pour 7.000 millions de dollars pour le marché local (en plus de ceux déjà offerts à l'étranger), pour réunir des fonds pour compléter le budget.

27 - Le feu a continué à s'étendre vers le sud (arrivant à l'Araucanie). Il y a 300.000 ha maintenant brûlées, sur un front de 1.400 km. 40.000 ha en appartiennent à des grandes entreprises forestières, qui mobilisent pour se protéger 20 hélicoptères, 15 petits avions et plus de 2.000 travailleurs, avec un coût de 47 millions de dollars. La chaleur des incendies a fait monter la température à 43,9°C dans certaines communes.
Un ex-amiral a déclaré à une radio qu'il savait depuis un an, par les services d'intelligence, que cela allait arriver et que ces services connaissent les responsables. La Force Aérienne pourrait parfaitement avoir survolé la zone depuis le début du mois pour détecter les premiers feux et faire arrêter sur le champ les pyromanes. Mais rien n'a été fait (pour des raisons politiques? obscures pour tous).
La présidente Bachelet a enfin dit (hier) qu'elle avait demandé aux services d'intelligence de "faire le nécessaire pour déterminer au plutôt s'il y a eu intentionnalité"! (Méconnaissance réelle ou résistence à reconnaître la réalité?) Aujourd'hui, elle s'est réunie avec les industriels pour s'assurer leur collaboration (quand ce furent les premier à s'occuper du problème), a annoncé des "bons" pour les victimes et pour la reconstruction "lorsque tous les incendies auront été éteints", l'arrivée de brigadiers d'autres pays (373 en total) et d'un avion-citerne russe.
Le feu a détruit la maison d'un industriel qui contenait une colection d'antiquités et objets culturels de divers pays pour une valeur totale de 2 millions de dollars, réunie depuis 30 ans en vue de former un musée. "Personne, ni pompiers ni brigadiers forestiers, ne sont arrivés ici pour nous protéger." La fumée qui couvre la zone est tellement dense que le Supertanker n'a pu décharger de l'eau hier que deux fois dans la journée, ses autres voyages n'ayant pas permis de s'approcher, par manque de visibilité.
On a obtenu des photos (thermiques) de satellites de la NASA qui montrent les incendies à diverses dates, ce qui permettrait d'en faire l'histoire "et en connaître l'origine" (comme s'il n'y avait pas d'information locale sur les origines!)
Les entreprises de téléphonie travaillent à un plan spécial pour assurer le maitien des connections malgré la destruction de tours.
- Deux personnes ont été arrêtées en Araucanie pour port illégal d'armes et appartenance à des "milices privées".

28 - Le ministre de l'Intérieur a nié qu'il y aie eu résistence pour envoyer les militaires sur le terrain pour combattre les incendies et assurer la sécurité (surtout les vols en cas d'évacuation). Il a aussi défendu l'envoi de trois ministres dans trois régions différentes. "Il n'y a pas d'absence d'un commandement centralisé"... mais il nomme trois institutions différentes chargées de la catastrophe et le décret qui a instauré l'état de catastrophe a fortement limité le rôle des militaires (qui, normalement dans ce genre de cas, auraient pleine autorité). Ce décret, de plus, a été émis plus d'une semaine après le début des grands incendies et la demande des autorités de la zone. Et aucun leader n'est apparu avec un plan cohérent. On avait même fait des difficultés pour recevoir le Supertanker!!
La superfie brûlée est arrivée à près de 500.000 ha et les morts s'élèvent à 11. Un second village, de 500 maisons, a disparu.
Dans beaucoup de villages, les habitants ont organisé des patrouillages pour détecter les piromanes. Une patrouille a été attaquée à coups de feu, ce qui confirme l'intention délictive. 34 personnes ont déjà été formalisées pour se genre de délit.

- Après 14 mois de négociations, la fabrique chilienne de papier tissue payera 7.000CLP (équivalente à 18 rouleaux de papier WC) à chaque personne de plus de 18 ans (un total de 150 millions de dollars)  pour compenser l'augmentation des prix en collusion avec la firme suédoise SCA durant la permière décade du siècle. Tous ceux qui ont un compte à la Banque de l'Etat recevront automatiquement ce montant (9 millions de personnes) et il reste à définir comment payer les autres (3,7 millions).
- La productivité de l'économie a complété 12 trimestres de chute constante (toute la période du gouvernement actuel). Un important journal nord-américain a titulé "Comment le socialisme a détruit [l'économie du] pays le plus puissant d'Amérique Latine".
- Le Chili est le troisième pays d'Amérique Latine avec la plus grande proportion de seniors du "4° âge" (plus de 80 ans). 70% d'entr'eux sont propriétaires et vivent souvent dans des maisons trop grandes, ce qui les pousse à chercher une nouvelle résidence, généralement un appartement avec deux chambres, chacune avec toilette, proche de tout type de services. C'est un nouveau secteur pour les inmobiliaires, qui offrent des appartements spécialement équipés, qui valent de l'ordre de 190.000€ (peu accesibles pour bien des seniors, à moins qu'ils puissent vendre une maison d'une valeur similaire).

29 - 127 sont encore les incendies actifs. Une scierie a été attaquée par une langue de feu alors qu'elle était à 2km de l'incendie le plus proche et les travailleurs ont vu quelqu'un s'enfuir lorsque la mèche a commencé. Des restes de combustible ont aussi été trouvés à plusieurs autres endroits, comme près du village de Santa Olga qui a complètement été détruit. Là, 5 minutes avant le début de son incendie, les brigadiers avaient vérifié qu'il n'y avait pas de braises ardentes dans les environs. La reconstruction de ce village a commencé, avec le nettoyage de tous les débrits.
Deux nouveaux probables pyromanes ont été arrêtés.
97% des petits producteurs de bois n'ont pas d'assurance.
Un avion Antonov a amené 4 hélicoptères et des camionettes avec équipement spécial pour combattre les incendies. 12 avions et 32 hélicoptères travaillent déjà à l'extinction.
La présidente Bachelet, qui a reporté les vacances qui lui correspondaient la semaine prochaine, a donné des instructions à tous les ministres pour aider à faire face à la situation. Les employeurs des régions affectées pourront recevoir un subside de 80% du salaire minimum pour chaque travailleur qu'ils conserveront s'ils n'ont rien à faire.

- Deux tonnes de cannabis ont déjà été retirées par la police cette année. Les plantations illégales sont de plus en plus tecnifiées et surveillées par des trafiquants armés.
- Les exportations de fleurs ont été de 4,2 millions de dollars en 2016, principalement des orchidées vers le Canada et des tulipes(!) vers le Brésil. Mais les importations sont de 19,4 millions de dollars, surtout (98%) des roses d'Equateur et de Colombie.
- Les banques internationales JP Morgan et Nomura ont averti que si Piñera gagne la présidence, la bourse locale monterait de 18% alors que si Guillier gagne, elle baisserait de 15%. S&P, pour sa part, a baissé la calification du pays de "stable" à "négative".

30 - Un avion-citerne Ilyushin russe, avec una capacité de 40.000 litres, est arrivé aujourd'hui et sera basé à Temuco. Il a été recu par le ministre des Affaires Etrangères et la présidente Bachelet a remercié les autorités russes (Rien de semblable n'a été fait pour le Supertanker et ceux qui l'on offert). Le Brésil a envoyé deux avions Hercules C-130, l'un d'eux capable de charger de l'eau. Le gouvernement a aussi loué (enfin, après 3 semaines!) deux hélicoptères Sykorsky, capables de transporter 100.000 litres d'eau, qui pourraient arriver ici demain. Le Supertanker ne volera pas aujourd'hui, soumis à révision technique par son personnel.
53 incendies continuent actifs et un nouveau village court le risque d'être détruit et a dû être évacué pendant la nuit. On compte maintenant 1.412 maisons détruites.
Il est inexplicable que l'on n'envoie pas de patrouilles militaires surveiller les zones à risque et même les zones déjà éteintes, où l'on a vu plusieurs fois reprendre le feu sans explication logique. Les militaires se limitent à contrôler les véhicules sur quelques routes, pour vérifier qu'ils ne transportent pas de bidons de combustible.
Le gouvernement se refuse à parler de terrorisme, assurant qu'il n'y a pas encore de preuves d'actions concertées, alors que tous ont pu observer comment surgissait du feu de façon simultanée à des kilomètres de distance. Il y a jusqu'à présent 43 détenus suspects de pyromanie, la plupart pour transporter des bidons de combustible.
Il y a eu des bouchons sur les routes qui mènent au village détruit de Santa Olga, vu la quantité de gens qui s'y dirigeaient pour apporter de l'aide. La police a dû intaller des barrages pour les filtrer.

31 - 61 incendies sont actifs en ce moment. Près de 6.000 personnes travaillent maintenant aux extinctions. 45 personnes ont été arrêtées dans la zone des incendies et 21 sont accusées de les causer, mais les juges estiment que cela est difficile à prouver. La présidente a assuré qu'il y a assez de ressources pour aider les victimes. Les compagnies forestières estiment une perte de 350 millions de dollars.
Le village de Santa Olga aujourd'hui:


Extra: La vérité sur l'Araucanie (Partie finale d'un long texte)
Par Sergio Villalobos, historien spécialisé dans ce thème(Journal El Mercurio, 15/1/2017)
L'opinion vulgaire de notre pays méconnait presque complètement la réalité des métis d'araucans [les mapouches, qui sont tous métis depuis peu après l'arrivée des espagnols selon l'auteur]. Ils ne savent pas que 86% vivent dans les villes, surtout Santiago, Temuco et Concepcion. Que seulement 16% parlent mapudungun, plus mal que bien, que leur inmense majorité méconnait ses rites et traditions (selon enquête de 2002). Cependant, on veut stimuler cette culture régressive et ignorer qu'un nombre écrasant se déclare chrétiens, accomplit ses devoirs civiques et est de tendence modérée.
Des politiciens et oportunistes du gouvernement, des journalistes avec besoins de nouvelles, des anthropologues et ethnohistoriens en recherche de renommée et de faire carrière ont créé une fausse image de l'Araucanie et impressionnent le pays.
Surtout, on manie des vulgarités et on ignore les nombreuses recherches publiées depuis plus de 30 ans qui signalent une réalité complètement différente.
NOTE: D'autres historiens ne sont pas d'accord et considèrent que les araucans furent des guerriers remarquables (mais Villalobos dit que les chroniquers espagnols exagéraient pour rendre plus héroïques les conquérants).

L'Araucanie et le Che Guevara
Par Roberto Ampuero, ex-ministre de Culture (Extraits; Journal El Mercurio, 15/1/2017)
Le gouvernement ne peut pas continuer à le nier: l'État est incapable aujourd'hui d'accomplir, en Araucanie, son devoir de "protéger la sécurité nationale" et de "protéger la population et la famille", comme l'indique le premier article de la Constitution. Ça fait mal en tant que pays, parce que cela se produit généralement dans les États défaillants, et pourtant c'est ce qui se passe aujourd'hui au Chili, qui tout au long de son histoire a montré un état bien articulé dans le contexte régional.
Les victimes de ceux qui prétendent représenter le peuple mapouche sont les agriculteurs, les petites et moyennes entreprises, les conducteurs de camions, la police et les fonctionnaires. La situation est délicate, car elle est devenue de tous les jours et nous nous y habituons. Nous nous sommes habitués aux incendies des églises, des maisons, des cultures et des machines agricoles, et d'entendre que les camions ne peuvent se déplacer aujourd'hui, sur certaines routes, qu'en caravane et escortés par la police.
La grande majorité des Chiliens pense que le gouvernement afronte mal la question et ne semble pas déterminé à promouvoir des solutions efficaces.
On a l'impression qu'à l'incapacité du gouvernement à faire face à ces actions terroristes s'ajoute, ce qui ne fait qu'empirer les choses pour tout le monde, mapouches et non-mapouches, le professionnalisme des militants de l'Araucanie. Ceux-ci fonctionnent clairement inspirés par les expériences de guérilla en Amérique latine.
Le manuel "La guérilla" d'Ernesto Guevara (1960), semble avoir été écrit pour eux. Le Che met l'accent sur la nécessité d'"intimider, si nécessaire, les grands propriétaires qui ont l'intention de vendre leurs produits agricoles, brûlant des véhicules circulant sur les routes et les bloquer...". Il décrit également les effets du sabotage: "la vie de la (région) elle-même est paralysée, elle est conquise... Alors, peu à peu, se paralyseront toutes les villes dans les zones d'opérations de la guérilla." Et il déclare: "L'un des points les plus faibles de l'ennemi est le transport routier et ferroviaire; il est pratiquement impossible de surveiller tous les transports mètre par mètre, une route, un chemin de fe/r". Le Che ajoute: "Toutefois, le sabotage est toujours une arme efficace". Et il souligne: "La nuitée est une autre caractéristique importante de la guérilla". Il recommande en outre de "mettre fin à la vie industrielle d'une région, laissant les gens ... sans industrie, sans lumière, sans eau, sans communications, incapable de s'aventurer, sauf à certaines heures, sur une route". "Hit and Run" -suggère le Che- "attendez, traquez, mordez de nouveau et ainsi de suite".
Refuser d'accepter que les actions de violence en Araucanie obéissent au même scénario qui a été tragique, dévastateur et de développement sanglant dans d'autres pays d'Amérique Latine est un péché, au moins, de naïveté. L'état de droit est tombé lamentablement à genoux devant des militants expérimentés qui cherchent à le remplacer, au moins dans cette région, par un régime qui n'a pas encore été défini, et ne peut être imposé que s'ils intensifient la lutte et neutralisent l'État chilien.

14/01/2017

Janvier 2017 (a)

1er janvier - Dans son message de Nouvel An par chaîne de télévision, la présidente Bachlet a insisté dans sa croyance de ce que le freinage de l'économie se doit à des facteurs externes. Elle a reconnu que le système de pension a besoin d'une réforme et a signalé, entre ses "succès" de 2016, l'accès gratuit à l'université pour la moitié des étudiants et les dialogues de citoyens sur la Constitution. Elle s'est aussi félicitée de ce que "la majorité des gens a pu conserver son travail"(!) et de la décision de "faire face aux problèmes du Service des Mineurs" (mais les autorités n'ont rien fait depuis des mois qu'on connait ces problèmes!).
- 150 tonnes d'ordures ont dû être retirées des rues de Valparaiso ce matin, produit de l'affluence de touristes pour assister à la fête du "Nouvel An sur la mer" (feux d'artifice sur toute la baie).

2 - La coutume de lancer des ballons à air chaud portant les désirs de Nouvel An est arrivée ici et a causé hier des incendies dans plusieurs villes. Les autorités demandent de ne plus le faire, vu les dangers.
- Il existe actuellement 11.577 syndicats dans le pays, dont 20% ont été créés ces 2 dernières années, principalement dans le commerce, le transport et la manufacture.
- Les grands magasin ont réduit jusque de 15% la superficie destinée à l'ameublement et la technologie, les ventes par internet dans ces secteurs ayant crû plus de 100%.
- 9 marins ont été arrêtés et passeront en conseil de guerre pour avoir installé une caméra occulte dans la chambrée des femmes, dans une frégate, et avoir pris des photos lorsqu'elles se désabillaient.

3 - Un énorme incendie en bordure de Valparaiso a détruit 222 maisons. Tous les alentours de cette ville sont des zones de risque à cause des forêts, beaucoup de constructions y sont précaires (en bois) et les nombreux ravins entre les colines qui forment la ville sont aussi souvent utilisées pour jeter des ordures, qui s'enflamment facilement. Ces risques sont connus et l'on a signalé les secteurs où il devrait être interdit de construire, mais les mauvaises coutumes continuent. (3.000 maisons avaient été détruites par un incendie semblable en 2014 mais les gens sont retournés aux mêmes endroits.). On annonce maintenant un nouveau plan régulateur (qui remplacera l'existant, qui a 33 ans) qui interdira les constructions dans les zones de risque. (Autre chose est qu'il soit respecté!)

4 - Quatres camions incendiés en Araucanie.
- La confiance des industriels continue à être pessimiste, pour 33° mois consécutif, terminant l'année à son pire niveau.
- Si l'Allemagne a fixé maintenant le salaire minimum garanti à 1.718€, ici il est toujours d'environ 300€, et la pension minimum que donne l'Etat est de 150€.
- La vente de nouvelles maisons et appartements est tombée de 35% en 2016.
- Des pro-mapouches ont interrompu une messe à la cathédrale de Santiago pour réclamer contre la détention de la machi (guérisseuse mapouche) imputée avec d'autres mapouches de l'assasinat d'un couple de seniors il y a 4 ans, dont le procès devrait avoir lieu dans les prochains jours. La machi, qui était en prison préventive et faisait la grève de la faim a pu rentrer chez elle, en arrestation domiciliaire, grâce à une demande au tribunal de ses défenseurs appuyés par un avocat envoyé d'urgence par le ministère de l'Intéreur (pourtant partie de l'accusation), dont l'objectif aurait été d'éviter une escalade de violence, mais qui a provoqué la réclamation des autres avocats défenseurs des victimes, inclus ceux du gouvernement régional, qui n'y comprenaient rien. Le ministère de l'Intérieur a répondu que cela n'empèche pas qu'il réclame toujours l'application des peines les plus hautes pour le crime commis. Si la femme est condamnée, comme il est à espérer, on peut s'attendre au pire.

5 - L'Université Catholique de Santiago a intenté procès contre l'Etat, réclamant qu'il n'a pas fait l'Apport Fiscal Indirect prévu par la loi, ce qui signifie une perte de 1.700 millions de CLP (2,4 millions d'€) pour l'institution. D'autres universités privées étudient leur participation au procès.
- L'arbre typique de l'Araucanie (araucaria) peut atteindre plus de mil ans: on en a trouvé un, vivant, qui a 1.020 ans! On cherche depuis 50 ans les arbres les plus vieux et on en connaissait déjà de 800 ans. Les plus vieux ne sont pas les plus gros, mais les plus hauts. Leur exploitation est interdite.
- Le Chili est le second pays qui consomme le plus de sucre, le triple de ce qui est recommendé par l'OMS.
- Cinq employés d'entreprises forestières et des policiers ont été attaqués à coups de carabine de chasse en Araucanie (cinq blessés). Deux véhicules de police ont aussi été attaqués et 5 inmeubles ont été incendiés dans d'autres localités. Un des deux groupes rebelles a reconnu en être l'auteur. (Pourquoi n'arrête-t'on pas alors les chefs, qui sont connus? La confession ne semble pas avoir valeur de preuve ici!!). Depuis 2014, on compte 700 actes illicites de ce type dans la région. Les politiciens de tous les secteurs sont enfin d'accord que les attaques sont planifiées et que l'action préventive de la police est inadéquate.
- 2017 sera la 4° année où l'économie chilienne croîtra moins que la moyenne mondiale (exactement la période de Bachelet).
- Les chiliens d'entre 45 et 54 ans sont ceux qui dépensent le plus dans les supermarchés.
- British Airways a inauguré des vols directs Santiago-Londres (14h40m), qui seront 4 par semaine, avec les luxueux Boeing Dreamliner. Elle avait suspendu ses vols jusqu'ici en 2000.
- L'approbation de la présidente Bachelet est maintenant de 20% selon l'enquête la plus respectée et de 26% selon une autre. 66% ne lui font pas confiance. Approbation du gouvernement: 19%.
- Qui vous plairait voir comme prochain président du Chili? Piñera: 29%, Guillier (Parti Radical, de la coalition de gauche): 26%; Lagos: 5%. Qui croyez-vous qui sera la prochain président: Piñera: 43%, Guillier 23%. En mesure de confiance, l'ex-président Lagos apparait comme le moins confiable (62% de méfiance). Il y a 38% de confiance et 37% de méfiance pour Piñera, et 54% de confiance et 26% de méfiance pour Guillier. Le résultat est particulièrement mauvais pour Lagos, qui est en campagne depuis des mois et ne fait que baisser dans les préférences et augmenter en repoussement. La possible raison: il annonce un approfondissement des réformes réalisées par Bachelet au lieu de reprendre la ligne modérée de son premier gouvernement.
- L'intérêt pour la réforme de la Constitution est seulement de 2%. Ce qui préoccupe le plus est la délinquance (52%), la santé (43%), l'éducation (36%) et les salaires (31%). Seulement 17% croient que le pays progresse.
- L'enquête montre aussi que la majorité des gens (52%) préfère que ceux qui le peuvent payent les études universitaires, à l'opposé du projet de Bachelet qui est d'instaurer progressivement la gratuité universelle (ce qui impossible de financer).

6 - La grande chaîne de supermarchés qui appartient à Walmart n'acceptera plus de chèques comme forme de payement. Les chèques ne sont plus que 3% des formes de payement dans le pays.
- Une manifestation en faveur des réclamations mapouches s'est terminée avec une bagarre avec la police et les vitres d'une banque brisées, dans le centre de Santiago.
- Nouvelle attaque en Araucanie: un hangar plein de fourrage a été incendié.
- Le Comité d'Etude de Phénomènes Aériens Anormaux a diffusé -après une longue étude- un vidéo https://youtu.be/NkUTGpegZN0 du passage d'un OVNI près de Valparaiso en 2014, filmé pendant 10 minutes para un hélicoptère de la Marine. Auncun radar ne l'avait détecté, malgré qu'il s'agissait clairement d'un objet artificiel.

7 - Dans une rencontre destinée à traiter le programme d'un futur éventuel gouvernement, l'ex-président Piñera s'est demandé qui a donné à l'Etat le pouvoir de quitter aux parents le pouvoir de choisir l'éducation de leurs enfants (résultat de la réforme éducative). "Le projet de la `Nouvelle Majorité´ se base sur une idéologie erronée: penser que l'Etat est le grand protagoniste et que les chiliens sont de simples sujets qui doivent s'accoupler à cet Etat tout-puissant et arbitraire qui régit et contrôle leur vie." Le futur programme (de la droite) doit se baser au contraire sur la liberté, la justice et le progrès. Ses priorités seraient la croissance, l'emploi, la crise de la santé, l'éducation, la modernisation de l'Etat et de la police, la sécurité et les pensions. "Il faudra corriger les failles structurelles du gros-oeuvre de la `Nouvelle Majorité´.
- L'inflation a été de 2,7% en 2016.
- La rentabilité des banques est tombée à son niveau le plus bas depuis 2010: 11,39% sur patrimoine, et sur actifs elle s'approche de 1%.
- La construction d'appartements se diversifie de plus en plus: on en offre maintenant avec deux entrées (pour que l'une, par exemple, donne accès à un bureau), avec 6 chambres (pour louer à des étudiants) ou sans chambre ("tout intégré").
- La vigne Concha y Toro espère arriver cette année à 10.000 ha plantées, ce qui en ferait la plus grande du monde en extension. Elle destinera d'autres 650 ha à un développement inmobilier, vu leur localisation favorable à construction et l'augmentation de leur valeur.

8 - Un architecte urbaniste a étudié les incendies qui ont affecté Valparaiso les 17 dernières années, établissant que 29.000 maisons (avec presque 80.000 personnes, soit un quart de la population) vivent dans des zones avec risque d'incendie. Il a aussi établi le rôle des plantations de pins et eucalyptus qui en sont proches et constituent la plus grande menace de propagation vers la ville des incendies qui commencent le plus souvent dans les zones rurales proches. Il y a 19.000 ha de bois qui entourent la ville; on ne sait pas à qui ils appartiennent et personne ne les exploite ni les surveille. Des projets de lois (une douzaine!) pour ordonner la situation "dorment" au parlement depuis deux ans.
- Les divers groupes corporatifs d'Araucanie étudient la possibilité de faire procès à l'Etat pour "abandon de ses devoirs" de protection des victimes de la violence dans la région. Ils se basent sur une étude de l'action d'avocats du gouvernement dans les procès, où ils semblent avoir -selon eux- plus défendu les agresseurs que les victimes. Ils accusent aussi le manque de résultats de l'activité de la police.
- Sept nouvelles machines y ont été incendiées ce jour.
- Plus de 700 familles d'Araucanie, dont 500 mapouches, ont reçu de l'Etat le titre de propriété pour la terre qu'elles occupent, 1.900 ha au total. Avec cela, 50.000 ha ont déjà été données par l'Etat aux "peuples originaires".
- 15,2% de la consommation de cigarettes provient de contrebande ou falsification et 40% de celle-çi dans le nord du pays (par où elles entrent, des pays voisins, 80% de Bolivie).

9 - Une enquête réalisée pour le ministère de la Justice conclut que la majorité des chiliens considère que les peines légères incentivent la délinquance; 54% affirment que les augmenter aiderait à la diminuer, mais les "experts" ne le croient pas.
- Les dettes des foyers ont augmenté de 6,9% l'an passé et atteint au total 110.000 millions de dollars. 80% correspondent aux crédits hypothécaires. La relation entre dettes et rentrées est de 65% (une croissance de 9% pour les 5 dernières années). Le taux d'intérêts pour les crédits hypothécaires est de 3,7% en moyenne et de 23,05% pour les crédits à la consommation.
- Les actions des compagnies électriques sont tombées de 17,7% depuis août.
- Un jeune de 12 ans a été arrêté après avoir volé une auto et avoir causé un accident, renversant la voiture. Les vols commis par des adolescents sont de plus en plus courants (et sont les plus violents).
- La présidente Bachelet a annoncé aujourd'hui la création d'un ministère de la Science, mais il devra être approuvé par le Parlement. (Encore plus de bureaucrates, alors qu'il n'y a presque pas d'argent pour les scientifiques?)  Le budget du fisc contemple 0,38% du PIB pour la recherche scientifique, bien inférieur à la moyenne de 2,37% de l'OCDE.

10 - Les universités de l'Etat ont diffusé un spot de vidéo contre le système de crédits pour études universitaires avec aval de l'Etat. Selon elles, cela a permis l'apparition d'universités privées "qui croissent comme des champignons, peu sélectives et sont de basse qualité". Et ce système produirait plus d'endettés que de titulés, avec pour certaines une "désertion académique de 50% en première année", l'image montrant des poulets avec des boulets à la patte.
- Les agriculteurs de la province de Malleco, en Araucanie, ont convenu avec le gouverneur provincial des mesures spéciales de contrôle policier pour protéger leurs récoltes. Entre temps, le ministère de l'Intérieur est revenu en arrière -sans explication- et a annulé le projet d'acheter et envoyer dans la zone 25 jeeps tous-terrains pour la police. (On ne comprend rien à la politique pour la région!)
- Le procès pour un réseau de pornographie enfantine découvert en 2005, étant resté depuis sans "mouvement" (interventions des avocats), la Cour Suprême s'est vue obligée à déclarer la prescription du délit et absoudre les impliqués.
- Les exportations du pays sont en baisse constante depuis 5 ans. En 2016, leur montant fut de 60.000 millions de dollars, le plus bas depuis 2009.
- Le pays a reçu 5,6 millions de touristes l'an passé, une augmentation de 26% en relation à 2015. Plus de la moitié sont argentins.

11 - Un producteur de dindes perdra 6,5 millions de dollars, devant les éliminer toutes dans une de ses fermes car on y a découvert la gripe des poulets, probablement amenée par des mouettes.
- Les ventes de nouvelles automobiles ont augmenté de 8,3% en 2016, atteignant 305.540 unités.
- Le ministère du Travail a lancé une page web où peuvent s'inscrire les entreprises qui offrent de l'emploi et ceux qui en recherchent. Il y aurait 18.000 offres, mais environ 800.000 demandeurs!

12 - 46 associations de producteurs et exploitants d'Araucanie ont réclamé à nouveau de l'Etat des mesures concrètes pour contrôler la violence dans la région, vu la "presque totale impunité".
- Peak de chaleur aujourd'hui dans la zone centrale: 38°C.
- Les douanniers sont en grève pour deux jours: ils disent que le gouvernement n'a pas respecté les accords convenus lors de la grève antérieure. Trois jours de retard ans les exportations produiraient un coût extra de 50 millions de dollars d'enmagasinage. Ils continueraient avec la grève lundi s'il n'y a rine de neuf. Le pays est à nouveau prix en ôtage!
- Le gouvernement va émettre, au travers de Euroclear, un bon de dette destiné à des investisseurs étrangers pour 1.500 millions de dolars. Il serait destiné à capitaliser la Corporation du Cuivre (mines de l'Etat), qui a ont un urgent besoin de ressources du fait que toutes ses utilités passent à financer l'Etat au lieu de pouvoir être réinvesties.
- Alors que les responsables des fonds de pensions insistent qu'il faut renforcer ce système, la présidente Bachelet répond qu'il est "inviable pour répondre aux demandes actuelles et futures des seniors". Le gouvernement n'a toujours pas de proposition pour la réforme qu'il a promise.
- Vu le manque de main d'oeuvre locale pour faire les récoltes, les agriculteurs demandent que soit changée la loi qui interdit d'engager plus de 15% de travailleurs étrangers par entreprise.
- On a proposé une loi qui interdirait l'expropriation des résidences privées (maison ou appartement) pour remboursement de dettes, sans considérer que -dans ce cas- les banques privées n'offreraient plus de crédits hypothécaires et donc qu'une grande partie de la population ne pourrait plus devenir propriétaire.
- Un jeune député d'extrême gauche a proposé une loi qui obligerait tous les travailleurs des grandes villes à payer une petite somme (11.000 CLP, soit 15€) pour financer les transports en commun, qui passeraient ainsi à être gratuits pour tous. (Donc seulemment ceux qui ont un contrat de travail payeraient pour eux-même mais aussi pour tous les autres!) Le projet a été envoyé par la Chambre à la présidente Bachelet pour demander l'appui du gouvernement mais a été rejetté par celui-ci.

13 - La violence de l'Araucanie s'est étendue vers le sud de l'Argentine, où il y a aussi des communautés qui réclament maintenant leurs "terres ancestrales".
- Le centre Google du Chili s'alimente maintenant seulement d'électricité produite par sa centrale solaire, installée dans le désert d'Atacama.
- La présidente Bachelet s'est rendue brièvement en Araucanie, pour y voir la construction de "maisons sociales" et d'un hôpital. Pas question de se réunir avec des mapouches ou des victimes de la violence locale.
- Les opérations de la police dans cette région ont permis de découvrir un possible lien entre la violence, le trafic de drogue (plantes de cannabis) et d'armes et des vols à des camions de transport de valeurs (qui pourraient être la source de 19 millions de CLP, en hautes dénominations, trouvés dans un coffre-fort dans une résidence particulière).
- Au "Congrès du Futur", qui a lieu ici cette semaine, a été présenté un intéresant projet de génération éléctrique: une centrale solaire produit de l'électricité qui fait tourner des pompes qui amènent de l'eau de mer sur les hauteurs, où elle es accumulée dans un barrage, sa redescente produisant aussi de l'électricité. La première produit le double du nécessaire, mais seulement de jour, alors que l'autre est disponible tout le temps. (Agrandir l'image de droite en "cliquant" dessus)
- Le président de la Corporation du Cuivre a reçu chez lui un paquet qui a explosé dans ses mains, heureusement peu puissant, qui ne lui a fait que de légères blessures. C'est un fait inédit ici et on n'en connait pas la motivation.

14 - En 2016, la Bolivie a passé 2.496.586 tonnes de produits par le port d'Arica (81% de l'activité de ce port, où ce pays jouit de conditions spéciales de libre transit et de zones d'enmagasinage gratuit). L'entreprise qui administre le port à investi 120 millions de dollars pour améliorer son infrastructure et absorber l'augmentation de la charge bolivienne, qui était moins de la moitié il y a dix ans. 70% du commerce extérieur de la Bolivie passe par le Chili. (Et ils réclament toujours un accès propre à la mer.)
- En 10 ans de fonctionnement avec subside de l'Etat, le "Transantiago", système de transport en commun de Santiago a coûté au fisc 15.000 millions de dollars, soit 40% de son coût, ce qui est semblable à ce qui se passe en Pologne et à Athènes. La resquille est toujours de l'ordre de 30%. Les inspecteurs ne peuvent que faire descendre celui qui n'a pas payé, car seul un policier peut exiger la carte d'identité et passer une amende.
- La tendence de la classe moyenne à épargner est tombée de 53 à 49,8% en six mois. Leur épargne mensuelle est inférieure à 25.000 CLP (110€).
- Aujourd'hui se termine le "Congrès du Futur", organisé pour 6e année consécutive par le Sénat, qui réunit cette fois près d'une centaine d'importants scientifiques du monde entier, dont plusieurs prix Nobel, pour exposer brièvement les avancements dans leur spécialité, depuis l'origine du cosmos jusqu'aux nouvelles formes d'électrifier les villes, passant par le rôle des bactéries, la "science des données", l'éducation pour ce siècle, etc.


Extra: Et l'engagement avec la qualité?
Par Carlos Williamson, ingénieur, centre d'études de Université Catholique (Journal El Mercurio, 3/1/2017)
La réforme de l'éducation "nous mène dans la bonne direction pour garantir le droit à une éducation de qualité pour tous les chiliens" et "ce gouvernement a la volonté et la capacité de soulever la question de la qualité de l'éducation faite dans les rues et mis sur les politiques publiques", a affirmé la ministre Narvaez dans une colonne d'opinion récente dans ce journal.
Dans quelle politique publique est l'engagement de qualité? Qu'est-ce que le gouvernement a fait pour l'éducation municipale? Est-ce que pointe vers la qualité la fin de la sélection dans les écoles secondaires emblématiques, si elle ferme l'une des rares voies d'accès par du mérite pour les jeunes issus de milieux vulnérables dans l'enseignement public? Est-ce que pointe vers la qualité terminer avec le cofinancement dans les écoles privées subventionnées, soustrayant les ressources privées et forçant la conversion en écoles payantes ou leur fermeture? Qu'a fait le gouvernement pour les enfants d'âge préscolaire dont les voix de protestation ne sont pas entendues dans les rues?
La ministre a déclaré que le Chili réalise ce qu'il y a 10 ans était une utopie: que le mérite académique, et non l'argent, détermine qui assiste à l'université. Certes, pour ceux qui ont le mérite. Mais quelle est la réalisation de ce gouvernement? Les obstacles économiques ont été brisés grâce aux subventions et aux prêts, ce qui explique que, dans les 10 dernières années, la plus forte croissance de la couverture a été dans les premiers quintiles de revenus. Et la gratuité ne change pas substantiellement la question de l'accès, et le jour où elle sera universelle va s'ajouter un facteur d'inégalité. Mais la ministre oublie une autre dette qui reste telle et fait mal: plus de 120.000 étudiants vulnérables qui n'ont pas accès à l'enseignement supérieur parce qu'ils ne sont pas «méritoires», car la mère des batailles sur la qualité, qui détermine le mérite, s'est combattue dans les étapes précédentes dans la formation initiale et scolaire, et là ces jeunes ne furent pas admissibles. Qui se soucie d'eux? Le Chili est ici en dette, et comme ce gouvernement n'a pas eu cela parmi ses priorités, il n'a rien fait pour faire avancer l'utopie d'une véritable inclusion.
Joaquin Fermandois ajoute que "La décision de mettre fin aux écoles publiques secondaires "Bicentenaires" [créées par Piñera, où il y avait sélection des meilleurs élèves] et de fusionner tout l'enseignement public a un goût d'effacer tout ce qui a été fait avant par d'autres, comme une attitude de principe. Comme ils ont eu une bonne performance, on les abolira précisément à un moment où on a mis l'éducation «de qualité» comme un slogan qui a atteint le niveau de dogme."
Et le responsable de la création de ces lycées complète: "Rien de ce qui a été fait et a été approuvé [par ce gouvernement] ne pointe vers l'amélioration de l'apprentissage. Tous les discours et les lois passent à dix mille mètres au-dessus de la salle de classe. Dans un bon collège, 80% des élèves obtient l'objectif, mais dans l'enseignement public, en général, la moyenne est de 30%. Avec de bonnes méthodes d'enseignement dans la salle de classe, cela peut être réverti en quatre ans."