01/08/2013

Juillet (b)

Photo de la quinzaine:
Quartier typique: Quartier Pedro de Valdivia: Av. Pedro de Valdivia (On y conserve les vieux pavés comme monument historique)










16 - 3,4 millions d'étrangers sont arrivées au pays l'an passé, principalement d'Amérique Latine et d'Europe (Espagne, France et Allemagne). Leurs destinations préférées ont été Santiago, Valparaiso et Puerto Varas (dans le sud).

17 - Selon le FMI, le Chili se maintiendra entre les 6 économies les plus dynamiques de 2013.

18 - Le candidat de la droite à la Présidence qui fut vainqueur aux élections primaires du 30 juin a renoncé à sa candidature pour raisons de santé. Ce seront les directives des deux partis du bloc de droite qui devront maintenant se mettre d'accord sur un remplaçant.

21 - Un chilien consomme en moyenne, par an, 22,4 kg de viande de boeuf, 27 kg de porc et 37 kg de volaille. La moitié de la viande de boeuf est importée de pays de la côte de l'Atlantique (où elle coûte moins).

22 - Nombreux accidents de la route dus au verglas (3° sous zéro ce matin à Santiago). Dans la campagne voisinne, le froid a été de 8° sous zéro, provoquant de fortes pertes pour l'horticulture. Il n'existe pas de registre d'un tel froid dans la région métropolitaine.

23 - Une année hydrologique normale, le coût de l'énergie est de 90$/MW, mais, vu la sécheresse elle est de 200$/MW cette année. Le problème énergétique n'est pas le seul: il y a aussi celui de l'eau potable dans le Nord. Le Ministère des Travaux étudie s'il est préférable d'installer des systèmes de désalinisation d'eau de mer dans le Nord, ou bien installer un acqueduc qui mène de l'eau potable depuis le sud du pays.

24 - La température, à Santiago, est montée de 0,1°C ce matin à 27° l'après-midi! (Les différences sont très rarement de plus de 20°, ce qui est aussi plus typique du mois d'août).

26 - Fête de Saint Jacques (Santiago): Une centaine de manifestants en faveur de l'avortement ont interrompu hier soir une messe de l'archevêque de Santiago, à la cathédrale, sautant sur les autels, détruisant un confessional, exhibant des pancartes et proférant des insultes. Il commencèrent aussi à sortir des bancs pour les brûler, ce qui a été empêché par la police, qui n'avait pas empêché leur entrée, malgré qu'il ne leur avait pas été permis d'arriver à la Grand Place. * Vidéo en Canal 24horas.

27 - 33% de la demande d'électricité requise d'ici en 2020 ne sera pas couverte par les projets de production actuellement définis (29 centrales). Sur plus de quatre mille MW nécessaires à la fin de la présente décennie (calculés sur la base d'une augmentation moyenne de 5,3% annuels), seulement 2.700 MW sont prévus dans le plan de travail pour la région centre-sud. Même si on commence la construction des centrales hydro-électriques prévues en Patagonie (encore en attente de décision finale), elles ne seront pas prètes à temps, et il faudra construire plus de centrales au diesel, le veuillent ou non les écologistes. Les coûts en seront plus hauts et aussi la contamination. Ou alors le développement du pays sera bloqué (ce qui semble de l'intérêt de certains groupes internationaux, cachés derrière des ONG écologistes). Le Parlement discute la possibilité d'arriver à 20% d'énergie "propre" en 2025.
- Les directives des partis de droite ont choisi cette semaine comme nouveau candidat à la Présidence aussi une femme: Evelyn Matthei, elle aussi -comme Bachelet- fille d'un général de la Force Aérienne, mais celui-çi a été quelques années membre de la Junte de Pinochet (bien que non impliqué dans la répression ou les disparitions forcées), alors que le Grl. Bachelet était opposé à Pinochet et avait été maltraité. Bachelet n'a pratiquement pas d'opinion propre (sauf sans doute sa conviction socialiste et son acceptation de l'avortement); Matthei a de fortes convictions, les plus libérales de la droite -ce qui, ici, la rapproche plus du centre-, et est capable de les défendre dans de nombreux thèmes, car elle est ingénieur (Bachelet est pédiatre et recourt pour tout à des tiers), et ne mord pas ses dents. La campagne électorale sera une intéresante confrontation entre deux femmes, où il ne sera plus possible d'accuser de "fémicide" à qui critiquera Bachelet. Il faut encore, début août, que les Conseils Généraux des deux partis de droite confirment la candidature de Matthei.
Commentaire de Jorge Quiroz:
Le chilien moyen se méfie de tout ce que lui a apporté le capitalisme

Tout en étant évident le bien-être que le capitalisme a apporté au Chili - jamais la pauvreté n'a été aussi basse ni aussi facile l'accès à des biens, ou les salaires aussi élevés ainsi que la liberté - personne ne semble croire à cela. Le chilien moyen, immergé dans le système capitaliste, ne croit pas à quoi que ce soit qu'il y a autour de lui.

Notre chilien commun ne croit pas dans les banques ou grands commerces, malgré que l'achat de biens durables et l'accès à la propriété foncière, les deux en constante expansion, ont été rendus possibles grâce à un crédit qui s'est élargi et est plus concurrentiel. Il se méfie du "profit" malgré qu'il peut opter entre l'éducation "à profit" (privée) et l'éducation publique (gratuite), ne semble pas faire confiance aux fonds de pension, en oubliant que l'ancien système de distribution a pris fin en faillite; les systèmes privés de santé sont également soupçonnés, malgré qu'il le préfère au système national. Ces derniers jours, il en est arrivé à se méfier même des entreprises alimentaires et ne croit plus à ce que leurs étiquettes disent. Le bûcher de la méfiance, alimenté ensuite par les média, maîtres du scandale, a fini par cimenter la règle de la rancune et la paranoia.

En 1942, Joseph Schumpeter, dans "Capitalisme, socialisme et démocratie", a prédit que le capitalisme apporterait d'énormes progrès matériels au cours des 40 années suivantes, mais en même temps il a prédit qu'il succomberait à l'hostilité sociale croissante envers lui. Schumpeter a souligné que le capitalisme, «rationnel et non-héroïque», a été mal préparé pour faire face à des débordements émotionnels, caractéristique de la nature humaine profonde, de sorte qu'il serait finalement encerclé par des «agresseurs». Il a également fait valoir que le capitalisme, en démocratie, aurait très difficile à gagner des partisans en faveur du progrès à long terme, face à des positions «égalitaires» à court terme. Son propre succès le condamnerait également: la grande entreprise, qui émerge victorieuse de la concurrence, éveille les ennemis et les envies, la sur-réglementation et la fiscalité excessive, qui ne feraient qu'aggraver l'animosité à son égard. Enfin, se joindraient les intellectuels, par nature défavorables au capitalisme, qui favoriseraient, à l'université et dans la presse, l'hostilité contre lui.

Cela vous semble familier? 70 ans ont passé et en lisant le journal ou regardant la télévision on peut conclure que les appréhensions de Schumpeter sont pleinement applicables. On lit entre les lignes de Schumpeter qu'il pensait que si le capitalisme assure le progrès, il aurait besoin d'une sorte de régime autoritaire pour éviter la mort. Puisque personne ne veut cela, le problème est de savoir comment combiner le capitalisme et la démocratie. Ou, ce qui est de même, le progrès et la démocratie. Est-il possible de contourner la prédiction de Schumpeter? Je pense que oui, mais pour cela nous avons besoin de politiciens responsables et éduqués, en particulier parmi les vainqueurs de la guerre.
(Traduit du journal El Mercurio)