16 novembre - Le Chili est maintenant le premier exportateur mondial de raisins, airelles et prunes fraîches.
- Pour être au niveau standard proposé par l'OMS, il faudrait ajouter 27 millions de m2 de parcs à Santiago et 153 millions de m2 de places et parcs dans le pays.
- Suite à la panne du métro de vendredi passé - la plus grave de son histoire - son président a présenté son renon. Le nouveau président, nommé par la présidente Bachelet, a immédiatement ordonné la confection d'un nouveau protocole d'entretien de toutes les installations. Entre-temps, les câbles retirés sont soumis à des tests de laboratoire. Le métro a accumulé 400 millions de voyages en 2014, 23 millions de plus qu'en 2008, alors que les voyages en bus ont diminué de 103 millions dans la même période. Les experts considèrent que la ligne 1, qui traverse la ville d'est en ouest passant par le centre, est trop surchargée et une nouvelle ligne parallèle est devenue nécessaire.
- 28% des chiliens croient ne payer aucun impôt et seulement 35% nomment la TVA quand on leur demande quels impôts ils payent, et 56% la considèrent injuste. La taxe spéciale sur l'essence est celle qui les ennuye le plus (90% la considèrent injuste).
- Seuls 16% des chiliens croient que l'actuelle coalition au pouvoir est meilleure que l'ancienne coalition de gauche (sans les communistes). 63% croient qu'un changement de cabinet est nécessaire (avec la sortie du ministre de l'éducation). 47% se montrent déchantés du gouvernement et 57% que la réforme de l'éducation ne correspond pas à ce qu'avait promis Bachelet.
- Le sénateur Hernan Larrain (de droite) accuse l'actuelle administration d'avoir abandonné l'inspiration social-démocrate qui avait guidé la centre-gauche depuis 1990, la remplaçant par un modèle néosocialiste, où "la prééminence du secteur public est le noyau central et son objectif spécifique l'égalitarisme social". "C'est la nouvelle gauche qui avance sans contention, malgré les résultats adverses dans les sondages d'opinion. Mais l'opposition n'a pas été capable d'articuler une réponse actualisée".
17 - Nouvelle panne du métro: le pilotage automatique de la ligne 4 (la seule qui n'avait pas été affectée vendredi passé) est tombé en panne ce matin, pendant plusieurs heures. La faute de tout a été jetée sur le gouvernement antérieur par le ministre des transports.
- La productivité minière du pays est à son point le plus bas des derniers 20 ans, à cause du coût de l'électricité, l'antiquité des gisements et les difficultés pour obtenir de nouvelles autorisations.
19 - Future réforme électorale: Le gouvernement propose de changer le système de financement des campagnes électorales, interdisant les apports de personnes juridiques et les anonymes. Les partis seraient financés par l'Etat et les militants. Le mieux: la publicité (qui envahit ici les rues) serait interdite dans les voies publiques, sauf quelques places qui pourraient être fixées par les communes.
20 - Les professeurs d'écoles et lycées communaux sont en grève depuis environ deux semaine, demandant une amélioration de leur traitement, car ils ne gagnent souvent que 1,5 à 2 fois le salaire minimum garanti.
- Les chauffeurs de taxis collectifs (qui transportent plusieurs passagers sur des trajets fixes) ont fait grève ce matin, réclamant une réduction des taxes sur l'essence (à laquelle ont droit les bus et camions).
- Alors que la hiérarchie catholique a demandé plus de temps de réflexion pour la réforme éducative, la présidente Bachelet a demandé au Parlement d'accélérer l'approbation de la première loi (sur le contrôle des écoles privées). La Démocratie Chrétienne est intervenue et a obtenu qu'il n'y ait pas d'accélération.
21 - Au cours d'un séminaire de la FAO à Rome, un sénateur socialiste chilien a qualifié les transnationales de l'alimentation de "pédophiles du XXIe Siècle qui violent les droits des enfants" (en référence à la production et vente de produits peu salutaires).
22 - Enquête nationale: Alors que les partis et les parlementaires n'obtiennent que 3% de confiance, les collèges privés obtiennent 43% (le taux le plus haut), les universités 39% et l'Église Catholique 27%. 25% des gens considèrent que l'Etat doit assurer leur bien-être mais 44% croient que chacun en est responsable.
- Test international d'alphabétisation informatique: 18% des écoliers (en 8ème année) ne sait pas ouvrir un hyperlien (pour "naviguer"), 40% est capable d'insérer une donnée dans un cadre et trouver une information dans une page Web ("niveau 2" de connaissance) et 13% sait évaluer la crédibilité de l'information d'une page Web et faire une "présentation" ("niveau 3"). Cela donne un moyenne nationale de 487 points, contre une moyenne internationale de 500 points.
24 - Déclaration (résumée) de Evelyn Matthei, la candidate à la Présidence qui a perdu face à Bachelet: "Le principal défaut du Chili est aujourd'hui la présidente Bachelet. Elle va laisser un pays stagnant et divisé. Elle a été séduite par les ideologismes d'il y a 50 ans ou peut-être y a cru toute sa vie. Elle ne comprend pas du tout comment ces idéologies sont mises en pratique. Elle n'a jamais conçu une politique publique du début à la fin et n'en a pas mises en œuvre, ne sait pas comment le faire et ne sait pas comment le demander à d'autres. Nous aurons un désastre dans les 3,5 années qui viennent [le reste de son gouvernement]." Si rien de cela ne s'est passé pendant son gouvernement antérieur c'est parce qu'elle comptait sur des études faites auparavent et des ministres bien préparés. Cette fois, elle suit des conseils d'idéologues sans formation technique et donne le travail à des ministres non préparés dans les secteurs à leur charge.
"Elle montre de la rage et de la rancoeur", a dit le porte-parole du gouvernement. "Elle est folle", a dit le président du Parti Socialiste.
25 - Sept délinquants masqués ont attaqué un poste de la police civile, bloquant la porte avec des chaînes et lançant des bombes molotov à l'intérieur. Ils ont aussi incendié 3 véhicules à l'extérieur. La police a répondu avec des balles de caoutchouc et n'a pu arrêter personne.
- L'an passé, le Chili avait l'économie la plus dynamique de l'OCDE mais il a reculé cette année à la 20e position, ayant une expansion d`à peine 1,9%. Les offres du "Cyber-lundi" local (17 et 19 novembre) ont fait monter les ventes électroniques de 36%, totalisant 76 millions de dollars et plus de 307.000 transactions.
- Il y a grève de la fonction publique, les syndicats demandant une hausse des salaires du double de la hausse de l'index, ce que le gouvernement n'est pas disposé à donner.
27 - Les parlementaires chiliens sont les mieux payés de l'OCDE: 250.000 dollars/an, la moitié de plus qu'aux Etats-Unis et le double des allemands. Et malgré cela, ils bénéficieront du réajustement de 6% concédé pour l'an prochain à tous les fonctionnaires publics, pour compenser la hausse de l'index en 2014, qui serait de 5,7%. Face aux critiques, ils ont répondu qu'ils ne peuvent pas y renoncer car seul l'Exécutif peut fixer le taux.
28 - Dans un nouveau congrès d'hommes d'affaires, la présidente Bachelet a réaffirmé qu'elle conduira ses réformes quelles que soient les conséquences. "Je préfère assumer et conduire les inévitables divergences créées par les réformes qu'il faut faire, avant d'accepter résignée que soit frustrée cette opportunité de développement", a-t-elle dit [Quel développement??]. Elle a aussi affirmé qu'elle refuse absolument d'admettre que le freinage de l'économie locale soit le produit de sa politique. Le président de la Confédération de la Production et du Commerce, pour sa part, a considéré que le pays vit une scène politique complexe qui ressemble plus à un monologue qu'à une conversation. "Nous ne sommes pas opposés aux changements, mais des changements qui perfectionnent, pas ceux qui font plaisir à ceux qui crient", a-t'il dit. Et il a ajouté sa préoccupation pour "certains symptômes de frivolité en politique quand certains croient que tout peut être fait sans écouter, sans céder et sans évaluer les conséquences". A propos de l'annonce d'une réforme de la constitution, il a ajouté que "c'est une erreur que de tomber dans l'ingénuité de croire que pour avancer il faut démanteler tout".
L'écrivain et ancien ministre de la Culture Roberto Ampuero, qui fut membre des Jeunesses Communistes, fuyant le Chili en 1973 pour vivre en Allemagne Démocratique puis à Cuba, jusqu'à en être repenti et devenir fortement critique du socialisme, a participé à ce congrès. J'ajoute en-dessous le résumé (traduit) de son intervention qu'a publié le journal El Mercurio.
30 - Pour le recteur d'une université privée, Ampuero a fait preuve d'un excès de subjectivité, "qui perd son sens hors du sujet qui la vit". "On ne peut ériger sa propre subjectivité en guide d`analyse politique et sociale"(?). Et "le problème actuel est que tous les acteurs veulent venger dans le présent les souvenirs d'une mémoire frustrée ou malheureuse".
- 500 fonctionnaires publics provenant du gouvernement antérieur ont été remerciés.
Ce qu'a dit Roberto Ampuero
"A 60 (ans) je ne suis pas disponible pour quelque chose qui ressemble beaucoup aux débuts du naufrage national que j'ai souffert à 20 (ans). Et ne pas être disponible signifie que je m'oppose à cette politique refondationelle, dont on a déjà vu quand et comment elle a commencé, mais personne ne sait quand et comment elle se termine", a-t'il dit devant un public qui a célébré ses mots avec une ovation.
"Il est nuisible que le Chili, tourmenté par l'incertitude, l'improvisation, la polarisation et un sentiment inexplicable d'extrême urgence, passe au-delà du point de non-retour avec une charge mal arrimée et des pilotes qui, pendant qu'ils discutent du cours à suivre, impriment des vitesses différentes à leurs respectives turbines."
Dans la même veine, il a souligné que le pays devrait être en mesure de reconnaître le bien qu'a fait le [gouvernement] prédécesseur, indépendamment de sa couleur politique. "Rien n'est plus préjudiciable à un pays que le syndrome de Christophe Colomb: la conviction que l'histoire commence quand j'arrive."
Ampuero a critiqué le manque de reconnaissance des processus d'avant la dictature. Il a rappelé le "climat de haine, polarisation, division et danger de guerre civile" au Chili entre 1970 et 1973, et dont la cause -déclara-t'il- était «un gouvernement qui, armé d'un programme de solide contenu idéologique, qui comprenait l'interprétation de l'histoire et de l'avenir, désirait refonder le pays".
Il s'interrogea également sur la résurgence de la vision étatiste de la société, découlant de l'absence de capacité idéologique du Chili pour digérer, à la fin des années 80, le retour à la démocratie et la chute du communisme dans d'autres parties du globe. "Alors que dans le monde reigne la conviction que ces régimes étaient inviables politiquement, économiquement, éthiquement et culturellement, au Chili des secteurs de gauche creusent encore à la pelle de la nostalgie entre les ruines de ces modèles, à la recherche de pièces pour le mosaïque de leur utopie".
Enfin, il a accusé ceux qui sont en désaccord avec la vision étatiste de ne pas avoir étendu leurs idées. "Ils les défendent à mi-voix, convaincus de ce que ce domaine appartient à la gauche. (...) Ils estiment que leur propre sphère est plutôt celle des affaires, des lois ou de l'administration. Je me réfère aux conservateurs, de droite, du centre, aux démocrates et aux libéraux", a-t'il dit.
Ampuero a conclu qu'est urgente une politique d'Etat qui oblige les présidents du Chili à rejeter clairement les dictatures de toutes les couleurs, et souligner que rien ne peut les justifier "pour le bien de notre débat démocratique".
"Il est nuisible que le Chili, tourmenté par l'incertitude, l'improvisation, la polarisation et un sentiment inexplicable d'extrême urgence, passe au-delà du point de non-retour avec une charge mal arrimée et des pilotes qui, pendant qu'ils discutent du cours à suivre, impriment des vitesses différentes à leurs respectives turbines."
Dans la même veine, il a souligné que le pays devrait être en mesure de reconnaître le bien qu'a fait le [gouvernement] prédécesseur, indépendamment de sa couleur politique. "Rien n'est plus préjudiciable à un pays que le syndrome de Christophe Colomb: la conviction que l'histoire commence quand j'arrive."
Ampuero a critiqué le manque de reconnaissance des processus d'avant la dictature. Il a rappelé le "climat de haine, polarisation, division et danger de guerre civile" au Chili entre 1970 et 1973, et dont la cause -déclara-t'il- était «un gouvernement qui, armé d'un programme de solide contenu idéologique, qui comprenait l'interprétation de l'histoire et de l'avenir, désirait refonder le pays".
Il s'interrogea également sur la résurgence de la vision étatiste de la société, découlant de l'absence de capacité idéologique du Chili pour digérer, à la fin des années 80, le retour à la démocratie et la chute du communisme dans d'autres parties du globe. "Alors que dans le monde reigne la conviction que ces régimes étaient inviables politiquement, économiquement, éthiquement et culturellement, au Chili des secteurs de gauche creusent encore à la pelle de la nostalgie entre les ruines de ces modèles, à la recherche de pièces pour le mosaïque de leur utopie".
Enfin, il a accusé ceux qui sont en désaccord avec la vision étatiste de ne pas avoir étendu leurs idées. "Ils les défendent à mi-voix, convaincus de ce que ce domaine appartient à la gauche. (...) Ils estiment que leur propre sphère est plutôt celle des affaires, des lois ou de l'administration. Je me réfère aux conservateurs, de droite, du centre, aux démocrates et aux libéraux", a-t'il dit.
Ampuero a conclu qu'est urgente une politique d'Etat qui oblige les présidents du Chili à rejeter clairement les dictatures de toutes les couleurs, et souligner que rien ne peut les justifier "pour le bien de notre débat démocratique".