15 avril - Les épouses des prisionniers politiques du Vénézuéla, Leopoldo Capriles et Antonio Ledesma, ont été reçues au Sénat, qui a émis une déclaration demandant la libération de ceux-çi. Elles avaient aussi été reçues par les ex-présidents chiliens, mais pas par la présidente Bachelet, qui déclaré "qu'on ne le lui avait pas demandé", malgré que les dames disaient depuis leur arrivée qu'elles désiraient cette rencontre.
- La OMS a appelé le Chili à réduire le nombre des césariennes, qui sont actuellement de 40% des naissances.
- 8.000 familles des zones innondées de la Région d'Atacama recevront de l'Etat un bon de 1,2 millions de CLP (1.830 €) pour l'achat de biens perdus. 173.000 millions de CLP (264 millions d'euros) seront investis en oeuvres de reconstruction et prévention, les pertes en infrastructure ayant été calculées de 100.000 millions (153M €). La réparation du réseau d'égouts avance de 500 mètres par jour. Le retrait complet de la boue ne se terminerait que fin mai. Les classes reprendront à la fin du mois dans les villes affectées.
- En comparaison avec les autres pays de l'OCDE, les travailleurs chiliens sont ceux qui ont la charge tributaire moyenne la plus basse: 7% pour un célibataire sans enfants et aussi pour une famille avec enfants (mais dans ce cas, il est en 2e position). La charge de la prévision sociale n'est pas inclue. Si on l'ajoute, le taux monte à 30%.
17 - Bachelet a envoyé au Parlement un projet de réforme de la Constitution qui dispose que les infracteurs de la loi électorale perdront leur charge.
- Les subsides pour les transports en commun de Santiago seront de 100 millions de dollars en 2015, 2016 et 2017, et de 213 millions de dollars par an entre 2018 et 2022 selon les calculs actuels. 20% compensent la réduction pour les étudiants et 10% sont un apport pour étendre les lignes de métro. Les efforts pour réduire la resquille restent inutiles et elle est toujours de l'ordre de 25%.
- Les aliments représentent 23% des exportations chiliennes, 17 millions de dollars FOB. L'industrie a diminué de 40 à 60% le niveau calorique et de sel des produits élaborés. Le pays est le premier exportateur mondial d'airelles, saumon et truite congelés, pommes déshydratées et raisins. Une exportation "non traditionnelle" est celle des sacoches en cuir de saumon, qui se vendent entre 800 et 3.000 dollars aux USA, Canada et Norvège.
18 - La présidente Bachelet a déclaré que l'actuelle crise du financement de la politique pourrait être une raison de plus pour changer la Constitution (??). Questionner ainsi les institutions pourrait, disent divers politologues, mettre le feu aux poudres et ouvrir la porte au populisme qui a fait tant de tort dans d'autres pays de la région. (La gauche veut supprimer la définition de subsidiarité de l'Etat et la remplacer par "État de service social".)
- Les spécialistes proposent jusqu'à 17.000 millions de dollars d'investissements pour apporter une solution aux problèmes des transports en commun à Santiago et être une alternative réelle à l'automobile: plus de métro (passer de 6 à 10 lignes), trams et voies séparées pour les bus.
- La Force Aérienne, avec près de 500 vols, a transporté 857 tonnes d'aide pour la zone du Nord affectée par les innondations.
- 91% de la population enquêtée estime nécessaire le changement du système de pension, car le taux de remplacement est aujourd'hui de 45,5% pour les hommes et 36,6% pour les femmes (mais presque tous oublient que la cause en est les périodes non cotisées ou les déclarations inférieures aux salaires, par manque de sens de l'épargne). La gauche considère que l'actuel système de capitalisation individuelle (épargne obligatoire) est "du mercantilisme" et défend un système de "droit social" à charge de l'Etat. Comment le financeront-ils si les pensionnés seront bientôt plus que les travailleurs (à moins qu'on ne change l'âge de la pension)? Alors qu'en 1996 il y avait 67,7% de foyers avec enfants, en 2013 ils n'étaient plus que 49%.
- 43% des gens croient qu'ils peuvent souffrir un délit n'importe quand. 80% croient que la délinquance augmente toujours. Seulement 53% des vols en domiciles privés sont dénoncés à la justice; 37% disent que la police n'aurait rien fait et 19% que la perte ne valait pas la peine d'un procès.
19 - La pluie est enfin arrivée dans le sud (Valdivia, Osorno, Puerto Monttt), avec du vent de 60km/h qui a causé quelques coupures d'électricité.
20 - La réforme tributaire de l'an passé a causé une augmentation de 0,7% de l'index entre octobre 2014 (date de mise en route) et mars 2015, et les plus affectés sont les foyers de moindres ressources.
- Le budget mensuel moyen d'un foyer chilien est en ce moment de 844.000 CLP (1.350 €).
21 - Toutes les études sur les expectatives économiques du pays montrent une tendance négative et un panorama comparable à l'époque de la crise d'avant 2010. La cause? Très probablement le manque de confiance de la population dans la façon dont est mis en oeuvre le programme politique qu'avait annoncé Bachelet lors des élections. S'il y avait un accord général sur les grands thèmes, la mise en pratique, dans les lois approuvées ou en cours de discussion, a rencontré d'énormes désaccords, produit de claires incohérences entre les principes et les moyens. Ce ne sont pas seuls les experts qui s'en rendent compte, mais la plupart de la population.
- La prolongation des hautes chaleurs en ce début d'automne a fait baisser les ventes des vêtements d'hiver et appareils de chauffage qui commençaient habituellement mi-mars.
- Les entreprises forestières calculent que les arbres croissent plus lentement, la rotation des plantations devant tarder de deux à trois ans de plus, suite au changement climatique.
22 - Le Chili est le pays latino-américain qui produit le plus d'ordures électroniques (9,9 kg par personne). Le Parlement prépare une loi qui obligera les fabricants et importateurs à se charger du recyclage. (La Norvège est le pays le plus "productif" en ordures électroniques, avec 28,3 kg par personne).
- La présidente Bachelet a assuré à la presse qu'elle ne "serait plus candidate à rien" après la fin de son gouvernement. Elle a aussi réaffirmé qu'elle accomplira son programme politique à tout prix. (Plusieurs ex-ministres et ex-parlementaires de gauche demandent de freiner et chercher plus d'accords transversaux). Elle ne tiendra donc pas compte de ce qu'elle ne compte plus qu'avec l'appui de moins de 30% de la population (ce qui correspond, de fait, avec ceux qui avaient voté pour elle, si l'on tient compte de l'abstention aux dernières élections).
- Bachelet a aussi promulgué une nouvelle loi de contrôle des aliments. D'ici un an, devront porter une étiquette spéciale d'avertissement ceux qui auront plus de 350 calories ou 600 mg de sel ou 6 gr de graisse saturée ou 22 gr de sucre pour 100 grammes de produit. Ces quantités seront réduites en 2018 et 2019. Les réclamations des grands producteurs étrangers (comme Nestlé) ont été inutiles.
- Les exportations de poisson et autres produits de mer sont tombées de 11% suite à une baisse de production qui serait due au réchauffement climatique.
- En cérémonie publique avec 300 assistants, la présidente Bachelet a reçu le rapport final du "Conseil Assistant contre la Corruption, les Conflits d'Intérêts et le Trafic d'Influences", qu'elle avait convoqué il y a 45 jours. Dans son discours, elle a reconnu "n'avoir pas réagi avec suffisamment de fermeté et rapidité pour éviter les mauvaises pratiques qui corrompent nos relations politiques et économiques". Pour sa part, le président de cette commission a fait remarquer qu'un premier effort avait été fait en 2003 mais les mesures prises ont facilité les dépenses inacceptables et la circulation d'"argent noir". Le rapport de la commission, de 75 pages, propose 21 mesures, qui devront être évaluées par le gouvernement et se traduire en projets de lois. Il s'agirait principalement d'assurer le financement public de la politique et d'augmenter la capacité fiscalisatrice du Service Électoral. La présidente a demandé au Conseil de garder la réserve sur le document jusqu'à ce qu'elle se prononce sur les mesures à prendre.
- Les dernières maisons qui remplacent les campements provisoires créés lors du tremblement de terre du 27 février 2010 ont enfin été inaugurées.
26 - On calcule que le volcan a déjà expulsé 210 millions de tonnes de cendres. La diminution des émissions a permis de retirer des animaux de la zone. L'armée commence à aider à déblayer les cendres.
27 - Bachelet a promulgué aujourd'hui la nouvelle loi électorale, qui remplace le système binominal (fixé au temps de Pinochet) par un système proporcionnel corrigé, change les circonscriptions et augmente de plus de 50 le nombre de sénateurs et députés. Selon elle, "cela rend aux citoyens leur réel pouvoir de vote".
- Dans les supermarchés, les acheteurs préfèrent de plus en plus (le triple de l'an passé) les paquets de grand format -qui sont proportionellement plus économiques- et les promotions (12% de plus), ce qui rend compte des doutes sur la situation du pays. Les ventes ont baissé de 2,6% en mars, ce qui n'était plus arrivé depuis 2009 et la Chambre de Commerce estime que la cause en est aussi l'incertitude politique et économique.
- Une étude sur la façon dont s'autodéfinissent les travailleurs montre que 72% ont une vision négative: individualistes, compétitifs et méfiants. 54% croient que les étrangers qui viennent travailler sont de bons travailleurs mais acceptent des salaires plus bas.
- Si en 1990 il y avait 17% des travailleurs dans le secteur agricole, en 2013 il n'y restait plus que 8,5%. L'industrie manufactrice est aussi tombée de 17,2% à 11,3%. Le PIB agricole est cependant monté de 11,4% entre 1996 et 2014.
- Seulement 20% des militants ont voté hier aux élections du nouveau comité central du Parti Socialiste, ce qui rend compte sans doute de la déception de beaucoup.
28 - La contamination de l'air de la capitale aurait augmenté de 40% des suites de l'éruption volcanique. Suite au risque de lahars qui, avec les pluies attendues, pourraient détruire leurs maisons (ce qui était arrivé lors d'une éruption en 1961), les habitants du village d'Ensenada ont commencé à déménager. L'accès à la zone sera de nouveau interdit à partir de ce jeudi 30 à cause des risques liés aux pluies annoncées.
29 - Par chaîne de radio et télévision, la présidente Bachelet a annoncé les mesures qui seront prises contre les irrégularités lors des campagnes électorales et pour mieux limiter l'engagement de parents des autorités comme fonctionnaires de l'Etat. De nouvelles lois assureront que les entreprises ne pourront plus financer les partis et qu'il y aura financement public; les autorités et parlementaires qui commettent des irrégularités perdront leur poste; le Service Electoral sera autonome et avec autorité pour fiscaliser et sanstionner. Pour éviter qu'ils s'éternisent, les sénateurs ne pourront être réélus qu'une fois et les députés et bourgmestres deux fois. Entre temps, elle a aussi défini une extrême urgence pour que le Parlement approuve deux lois sur la probité dans la fonction publique (en souffrance depuis le gouvernement passé). Elle publiera un plan complet de mesures législatives et administratives la semaine prochaine. Finalement, elle a annoncé qu'en septembre commenceront des dialogues au sujet de l'élaboration d'une nouvelle Constitution (ce qui n'a aucun rapport avec ce qui précède). Le rapport du Conseil Assistant contre la Corruption a été ensuite publié sur un site web du gouvernement.
30 - Le volcan Calbuco a recommencé à émettre des nuages de cendres.
EXTRA:
Brève explication de la crise du financement de la politique
Les pratiques douteuses dénoncées comprennent des contributions des entreprises aux campagnes ou autres activités politiques, effectuées par des contrats de prestation de services simulés. La contrepartie à ces contrats aurait été les politiciens eux-mêmes, leurs parents ou leurs proches ou des sociétés formées par des "agents politiques" qui, à leur tour, embauchaient ces parents ou amis. Les bénéficiaires de fonds -les politiciens dans la plupart des cas- ne seraient pas passibles de poursuites pénales, selon avancé par le directeur du Service des Impôts.
Cependant, il est clair que cette formule de financement des partis politiques n'est pas en conformité avec les normes de transparence et de probité que le pays exige maintenant. Son origine est dans les vides laissés par la loi de 2003, laquelle, bien qu'elle signifia à ce moment un grand avancement, établit des plafonds de dépenses de campagne très étroits sans une grande surveillance, ce qui a permis des contributions privées, avec avantage fiscal seulement pendant les 30 jours précédents une élection, et n'a pas règlementé le financement du reste des activités politiques. Les plaintes que nous connaissons aujourd'hui impliquent aussi une gamme large et variée de politiciens, ce qui est le signe de ce que leur comportement -au delà de la responsabilité personnelle- vient aussi d'un «échec systémique». (Editorial du journal El Mercurio, 20/04/2015)
Complément: Beaucoup de professionnels affiliés à des partis politiques ont vendu des rapports à diverses sociétés pour des montants qui ont servi à financer la campagne électorale. Ce qui aussi est questionné, c'est que souvent ces rapports n'étaient d'aucune utilité pour les acheteurs.
Le Chili n'est pas un pays corrompu: seulement 5% des gens croient avoir été affectés (les cas de pots de vin sont extrêmement rares) mais l'usage d'influences est chose habituelle et le financement irrégulier de la politique est connu de tous depuis longtemps. Ce qui a augmenté la méfiance et la rage des citoyens ce sont les tentatives de le cacher et les fausses justifications qui font croire que les citoyens sont pris pour des idiots. Et ce qui a horrorisé beaucoup de partisans de la gauche c'est que ces mêmes partis ont mendié le financement de l'ex-beau-fils de Pinochet, président de SQM. Récupérer la confiance sera difficile pour la gauche si le Service des Impôts continue à refuser de poursuivre en justice les irrégularités du financement de ce secteur, n'ayant jusqu'à présent dénoncé que la droite.
Cependant, il est clair que cette formule de financement des partis politiques n'est pas en conformité avec les normes de transparence et de probité que le pays exige maintenant. Son origine est dans les vides laissés par la loi de 2003, laquelle, bien qu'elle signifia à ce moment un grand avancement, établit des plafonds de dépenses de campagne très étroits sans une grande surveillance, ce qui a permis des contributions privées, avec avantage fiscal seulement pendant les 30 jours précédents une élection, et n'a pas règlementé le financement du reste des activités politiques. Les plaintes que nous connaissons aujourd'hui impliquent aussi une gamme large et variée de politiciens, ce qui est le signe de ce que leur comportement -au delà de la responsabilité personnelle- vient aussi d'un «échec systémique». (Editorial du journal El Mercurio, 20/04/2015)
Complément: Beaucoup de professionnels affiliés à des partis politiques ont vendu des rapports à diverses sociétés pour des montants qui ont servi à financer la campagne électorale. Ce qui aussi est questionné, c'est que souvent ces rapports n'étaient d'aucune utilité pour les acheteurs.
Le Chili n'est pas un pays corrompu: seulement 5% des gens croient avoir été affectés (les cas de pots de vin sont extrêmement rares) mais l'usage d'influences est chose habituelle et le financement irrégulier de la politique est connu de tous depuis longtemps. Ce qui a augmenté la méfiance et la rage des citoyens ce sont les tentatives de le cacher et les fausses justifications qui font croire que les citoyens sont pris pour des idiots. Et ce qui a horrorisé beaucoup de partisans de la gauche c'est que ces mêmes partis ont mendié le financement de l'ex-beau-fils de Pinochet, président de SQM. Récupérer la confiance sera difficile pour la gauche si le Service des Impôts continue à refuser de poursuivre en justice les irrégularités du financement de ce secteur, n'ayant jusqu'à présent dénoncé que la droite.