Santé
- A ce jour (14 août), au total: 380.000 contagiés depuis le début, 16.600 contagiés actifs actuels (qui peuvent contagier d'autres personnes), 10.300 décédés avec PCR confirmé plus environ 3.000 décédés possiblement contagiés. Il y a maintenant plus de 90% de patients récupérés et le taux de positifs des tests PCR est tombé à moins de 10%. 8 nouvelles communes ont commencé le déconfinement partiel. Selon certains experts, il n'y a pas de base scientifique pour justifier cela. 11 des 34 communes de Santiago l'ont commencé et 2 du centre le commencent dans les prochains jours. Ce déconfinement a produit une grande aglomération au centre de Rancagua (photo).
A Punta Arenas, il y a une 2e vague de contagion supérieure à la première. Dans tout le pays, la diminution de la contagion s'est arrêtée. Le problème reste un meilleur suivi des contagiés et la détection y tests de leurs contacts.
Statistiques dynamiques ici: https://www.biobiochile.cl/mapacoronavirus/
- Les ministères de la Santé et de la Culture ont fait connaître un protocole pour l'ouverture progressive et le fonctionnement des salles de spectacle lors du déconfinement.
- Les enfants, là où il y a confinement, pouront sortir 3 fois par semaine pour 90 minutes en ayant inscrit leur sortie au comissariat virtuel (jours et horaires pré-fixés, différents des ours où peuvent sortir les seniors).
- L'Université Catholique de Santiago, accompagnée d'autres universités du pays, a commencé le recrutement de 3.000 volontaires pour tester le vaccin chinois Sinovac contre ce virus. La vaccination commencera en septembre et, si tout va bien, le vaccin serait disponible en juin 2021.
- 44% des chiliens assurent avoir grossi durant le confinement.
- Les jeunes continuent à organiser des fêtes: ils "se foutent" des restrictions.
- Le parlement a approuvé par unanimité une "loi du cancer" qui prévoit la formation de 500 nouveaux spécialistes (médecins et autres), financement de recherches et un appui aux traitements. Chaque jour 72 personnes meurent de cancer dans le pays. Un ex-ministre pronostique une "explosion" de cancers après la pandémie à cause du retard des diagnostics.
- Une enquête de Ipsos Public Affairs dans 27 pays a conclu que le Chili est celui qui se préoccupe le plus de la pandémie: c'est la principale préoccupation de 61% des gens (la moyenne ailleurs étant de 43%) et 84% des chiliens croient que les choses du pays vont "par mal chemin" (contre 61% ailleurs).
Politique et administration
- Le bureau central du Registre Civil de Santiago ouvrira à partir de 7hrs, à cause des grandes files qui s'y produisent, mais ferme toujours à 13h30. [Que font les fonctionnaires l'après-midi??] Et la moitié des fonctionnaires font du "télé-travail", comme beaucoup d'autres du secteur public. [Ils travaillent vraiment? A quoi?]. Il y a des petites villes de province où le Registre n'ouvre qu'un jour par semaine!
Economie
- L'activité économique du pays a baissé de 12,4% en juin et il en serait autant en juillet.
- Des centaines de haïtiens campent maintenant devant leur ambassade, demandant à être repatriés.
- Les trois chaînes de grands magasins, réduites à vendre seulement par internet, ont été sanctionnées par le Service des Consommateurs pour n'avoir pas livré les produits dans les délais annoncés. Elles devront payer des compensations.
- H&M a été sanctionnée pour ouvrir un magasin (en zone autorisée) mais sans respecter le règlement qui limite le nombre de clients simultanés et avec des employés venant de zones en confinement (interdit).
- L'index des prix se maintient stable (+0,1%) mais les aliments sont à la hausse (compensés par d'autres produits, moins nécessaires).
- Les investissements étrangers au Chili ont crû de 53% cette année.
- Il y aura un rabais du prix de l'électricité dans 10 communes du sud du pays et un subside pour y remplacer le chauffage au bois (contaminant) par l'électrique.
- Plus de 8 millions de personnes ont demandé le retrait autorisé de 10% de leur fond de pension (79% de affiliés). 50% de ceux qui font ce retrait le dépenseront en aliments, selon une enquête.
- En un an, 2,3 millions d'emplois ont été perdus (24%). Si on y ajoute les contrats temporairement suspendus, cela fait 31% des travailleurs.
Sécurité et justice
- Araucanie: Trois maisons communales ont été incendiées par des mapouches qui les occupaient, réclamant la liberté de prisonniers qu'ils disent "politiques" (27) mais sont des délinquants condamnés par les tribunaux ou en prison préventive et dont plusieurs font la grève de la faim. A leur sortie, il y a eu des bagarres avec d'autres habitants de ces petites villes, qui réclamaient l'accès aux services communaux. Les incidents ont continué plusieurs jours. Les bourguemestres accusent le gouvernement central d'abandon. Le sous-secrétaire de l'Intérieur s'est rendu sur place et a assuré que "le gouvernement est toujours disposé à dialoguer", mais les demandes "dépassent les facultés du pouvoir exécutif", car elles vont contre les résolutions des tribunaux. Le président Piñera a déclaré que "Le Chili se construit sur la richesse et l'inspiration de notre diversité et la valoration et le respect de nos origines".
Les prisonniers en grève de la faim réclament des conditions spéciales pour eux, comme une prison ajustée à leurs coutumes et pouvoir réaliser leurs rites ancestraux. Le parti de droite UDI appuye cette idée. Quelques chefs de communauté mapouches se sont réunis et réclament "la restitution des terres ancestrales" [Ils ont déjà recu des milliers d'hectares] et l'expulsion des entreprises forestières. "Les dirigeants politiques sont les responsables du racisme" disent-ils. Des journalistes parlent de "déroute de la politique" et d'"insurrection mapouche".(Voir reportages en fin de page)
+ Nouvelle ferme brûlée et nombreux véhicules incendiés. Il y a fréquement des barricades sur des routes. Les camionneurs réclament plus de sécurité et "contre l'impunité", et menacent de ne plus traverser la zone, ce qui interromprait la chaîne logistique nord-sud, ou même de faire grève dans tout le pays. Des carabiniers ont été attaqués a coups de feu. etc.
- 76% des chiliens croient que les mapouches sont discriminés.
Statistiques dynamiques ici: https://www.biobiochile.cl/mapacoronavirus/
- Les ministères de la Santé et de la Culture ont fait connaître un protocole pour l'ouverture progressive et le fonctionnement des salles de spectacle lors du déconfinement.
- Les enfants, là où il y a confinement, pouront sortir 3 fois par semaine pour 90 minutes en ayant inscrit leur sortie au comissariat virtuel (jours et horaires pré-fixés, différents des ours où peuvent sortir les seniors).
- L'Université Catholique de Santiago, accompagnée d'autres universités du pays, a commencé le recrutement de 3.000 volontaires pour tester le vaccin chinois Sinovac contre ce virus. La vaccination commencera en septembre et, si tout va bien, le vaccin serait disponible en juin 2021.
- 44% des chiliens assurent avoir grossi durant le confinement.
- Les jeunes continuent à organiser des fêtes: ils "se foutent" des restrictions.
- Le parlement a approuvé par unanimité une "loi du cancer" qui prévoit la formation de 500 nouveaux spécialistes (médecins et autres), financement de recherches et un appui aux traitements. Chaque jour 72 personnes meurent de cancer dans le pays. Un ex-ministre pronostique une "explosion" de cancers après la pandémie à cause du retard des diagnostics.
- Une enquête de Ipsos Public Affairs dans 27 pays a conclu que le Chili est celui qui se préoccupe le plus de la pandémie: c'est la principale préoccupation de 61% des gens (la moyenne ailleurs étant de 43%) et 84% des chiliens croient que les choses du pays vont "par mal chemin" (contre 61% ailleurs).
Politique et administration
- Dans son compte-rendu annuel, résumé dans la session publique au parlement (devant seulement le maximum autorisé de 50 personnes, mais transmis comme toujours par télévision), le président Piñera a résumé les efforts réalisés pour faire face à la pandémie et à ses conséquences économiques et sociales, annoncant aussi les mesures prévues pour la réactivation économique -comme des subsides à l'emploi- et l'avancement en matière de communications, comme le début de l'installation de la téléphonie 5G. Il a longuement fustigé le populisme, "un grand danger pour la démocratie, et les manifestations violentes dans les rues. (Le rapport complet, de plusieurs centaines de pages, est disponible sur le site web du gouvernement.)
Economie
- L'activité économique du pays a baissé de 12,4% en juin et il en serait autant en juillet.
- Des centaines de haïtiens campent maintenant devant leur ambassade, demandant à être repatriés.
- Les trois chaînes de grands magasins, réduites à vendre seulement par internet, ont été sanctionnées par le Service des Consommateurs pour n'avoir pas livré les produits dans les délais annoncés. Elles devront payer des compensations.
- H&M a été sanctionnée pour ouvrir un magasin (en zone autorisée) mais sans respecter le règlement qui limite le nombre de clients simultanés et avec des employés venant de zones en confinement (interdit).
- L'index des prix se maintient stable (+0,1%) mais les aliments sont à la hausse (compensés par d'autres produits, moins nécessaires).
- Les investissements étrangers au Chili ont crû de 53% cette année.
- Il y aura un rabais du prix de l'électricité dans 10 communes du sud du pays et un subside pour y remplacer le chauffage au bois (contaminant) par l'électrique.
- Plus de 8 millions de personnes ont demandé le retrait autorisé de 10% de leur fond de pension (79% de affiliés). 50% de ceux qui font ce retrait le dépenseront en aliments, selon une enquête.
- En un an, 2,3 millions d'emplois ont été perdus (24%). Si on y ajoute les contrats temporairement suspendus, cela fait 31% des travailleurs.
Sécurité et justice
- Araucanie: Trois maisons communales ont été incendiées par des mapouches qui les occupaient, réclamant la liberté de prisonniers qu'ils disent "politiques" (27) mais sont des délinquants condamnés par les tribunaux ou en prison préventive et dont plusieurs font la grève de la faim. A leur sortie, il y a eu des bagarres avec d'autres habitants de ces petites villes, qui réclamaient l'accès aux services communaux. Les incidents ont continué plusieurs jours. Les bourguemestres accusent le gouvernement central d'abandon. Le sous-secrétaire de l'Intérieur s'est rendu sur place et a assuré que "le gouvernement est toujours disposé à dialoguer", mais les demandes "dépassent les facultés du pouvoir exécutif", car elles vont contre les résolutions des tribunaux. Le président Piñera a déclaré que "Le Chili se construit sur la richesse et l'inspiration de notre diversité et la valoration et le respect de nos origines".
Les prisonniers en grève de la faim réclament des conditions spéciales pour eux, comme une prison ajustée à leurs coutumes et pouvoir réaliser leurs rites ancestraux. Le parti de droite UDI appuye cette idée. Quelques chefs de communauté mapouches se sont réunis et réclament "la restitution des terres ancestrales" [Ils ont déjà recu des milliers d'hectares] et l'expulsion des entreprises forestières. "Les dirigeants politiques sont les responsables du racisme" disent-ils. Des journalistes parlent de "déroute de la politique" et d'"insurrection mapouche".(Voir reportages en fin de page)
+ Nouvelle ferme brûlée et nombreux véhicules incendiés. Il y a fréquement des barricades sur des routes. Les camionneurs réclament plus de sécurité et "contre l'impunité", et menacent de ne plus traverser la zone, ce qui interromprait la chaîne logistique nord-sud, ou même de faire grève dans tout le pays. Des carabiniers ont été attaqués a coups de feu. etc.
- 76% des chiliens croient que les mapouches sont discriminés.
- Une equipe de la police civile a été attaquée à coups de mitraillete à Santiago. Il y a eu 4 arrestations.
- 260 personnes firent des désordres face à un comissariat de police d'une commune périférique de Santiago, attaqué déjà plus de 120 fois. 28 ont été arrêtées et 2 carabiniers blessés.
- Deux bus ont été incendiés à Santiago. La police arrivée sur les lieux a été reçue à coups de fusils de chasse. D'autres affrontements ont aussi eu lieu divers soirs à d'autres endroits de la ville.
Transports et Communications
- Le ministère des Transports et Télécommunications a enfin publié le règlement qui obligera les firmes de télécommunication à garantir une vitesse minimum de transmission d'internet. La loi avait commencé à être traitée eu parlement en 2012 et avait été promulguée en octobre 2017, mais il manquait le règlement, la norme technique et l'organisme de contrôle. Les entreprises auront encore 6 mois pour s'ajuster aux normes!
Education
- Les "télé-classes" causent une nouvelle ségrégation: tous les parents ne peuvent pas se payer un ordinateur et le service d'internet pour leurs enfants (bien que l'Etat a réparti des milliers d'ordinateurs aux écoliers du secteur public). Cela complique aussi les parents qui "télétravaillent": non seulement pour partager l'ordinateur (ou acheter un autre) mais aussi pour partager leur temps et aider ou superviser les enfants (bien qu'on leur conseille de ne pas las aider).
Science et environnement
- Des astronomes du telescope ALMA d' Atacama ont découvert une galaxie à 12.000 millions d'annéees lumières qui a des caractéristiques similaires à la nôtre, ce qui met en question une des théories sur l'univers jeune.
- Des scientifiques chiliens ont proposé une nouvelle forme de transport d'information, au moyen de photons (lumière) au lieu d'électrons. Leur travail est théorique mais ils commenceront maintenant la phase expérimentale.
Religion
- A 92 ans est décédé le père jésuite Josse van der Rest, un bruxellois qui a dédié presque toute sa vie à conduire, à Santiago, une petite fabrique de maisonnettes en bois pour les nécessiteux.
- 260 personnes firent des désordres face à un comissariat de police d'une commune périférique de Santiago, attaqué déjà plus de 120 fois. 28 ont été arrêtées et 2 carabiniers blessés.
- Deux bus ont été incendiés à Santiago. La police arrivée sur les lieux a été reçue à coups de fusils de chasse. D'autres affrontements ont aussi eu lieu divers soirs à d'autres endroits de la ville.
Transports et Communications
- Le ministère des Transports et Télécommunications a enfin publié le règlement qui obligera les firmes de télécommunication à garantir une vitesse minimum de transmission d'internet. La loi avait commencé à être traitée eu parlement en 2012 et avait été promulguée en octobre 2017, mais il manquait le règlement, la norme technique et l'organisme de contrôle. Les entreprises auront encore 6 mois pour s'ajuster aux normes!
Education
- Les "télé-classes" causent une nouvelle ségrégation: tous les parents ne peuvent pas se payer un ordinateur et le service d'internet pour leurs enfants (bien que l'Etat a réparti des milliers d'ordinateurs aux écoliers du secteur public). Cela complique aussi les parents qui "télétravaillent": non seulement pour partager l'ordinateur (ou acheter un autre) mais aussi pour partager leur temps et aider ou superviser les enfants (bien qu'on leur conseille de ne pas las aider).
Science et environnement
- Des astronomes du telescope ALMA d' Atacama ont découvert une galaxie à 12.000 millions d'annéees lumières qui a des caractéristiques similaires à la nôtre, ce qui met en question une des théories sur l'univers jeune.
- Des scientifiques chiliens ont proposé une nouvelle forme de transport d'information, au moyen de photons (lumière) au lieu d'électrons. Leur travail est théorique mais ils commenceront maintenant la phase expérimentale.
Religion
- A 92 ans est décédé le père jésuite Josse van der Rest, un bruxellois qui a dédié presque toute sa vie à conduire, à Santiago, une petite fabrique de maisonnettes en bois pour les nécessiteux.
EXTRA: La route de la peur en Araucanie
Reportage complet de Radio Biobio, 3/08/2020)
Reportage complet de Radio Biobio, 3/08/2020)
Cañete, Contulmo et Tirúa. Tout le cône sud de la province d'Arauco en souffre.
Comme s'il s'agissait d'une manifestation de "tous assis", pins et eucalyptus bordant les routes P-60 R et P-70 -qui unissent ces trois communes-, ont les branches coupées, au sol et à peine élevées en une berme de terre, pour permettre la circulation des véhicules [repoussées après avoir servi de barricades].
Après avoir parcouru une route calme de Concepción à l'embranchement en direction de Lebu et peu après avoir avancé sur la P-60 R, à la hauteur de Cañete, les vestiges de protestations commencent, qui comprennent l'incendie de camions et de véhicules et les tirs [d'armes de feu], entre autres, du triangle de violence au sud du [fleuve] Bío Bío.
C'est ainsi qu'une scène de route effrayante se configure, les branches coupées, aux troncs épais, servent à arrêter la circulation, même la police, face à toute action violente. Ensuite, ils restent dans la berme et d'autres groupes, un autre jour, les utilisent à nouveau. De la même manière, successivement.
Pour certains, des revendications territoriales, pour d'autres, uniquement des actes criminels liés au vol de bois ou autre, mais les routes qui traversent le cône sud du Bío Bío sont un danger constant, où il n'y a pas de droit de vivre en paix.
Manque de protection, d'aide, zéro inquiétude, c'est ainsi que les victimes de violence dans la province d'Arauco définissent une insécurité extrême, non seulement sur les routes qui relient la province, mais aussi en milieu rural, dans divers épisodes qui se sont terminés avec des blessés et des assassinés. "Jusqu'à quand?" disent-ils.
Une équipe de BiobioChile et de Radio Bío Bío a fait le tour de la Route 160, P-60 R et P-70 pour recueillir ce qu'on y vit, avec les différentes victimes de violences à Arauco, une zone qui, jusqu'à la fin du mois de juillet, compte 57 attaques, ce qui a entraîné des plaintes [en justice] inutiles et infructueuses de la part du gouvernement, durement interrogé par les personnes touchées. Il y a même des gens, menacés de mort, qui ne veulent pas témoigner à la presse. Ce niveau a été atteint: bâillonné par la peur.
Chemin au ciel
Pins, herbe, ciel bleu, même brouillard dans certaines sections. Un beau paysage qui peut être un paradis à vivre, mais qui cache la douleur et la pauvreté. Sur l'itinéraire qui relie Cañete à Tirúa, la scène devient tendue: en encadrant des morceaux d'arbres au sol, un gros camion avec sa remorque entièrement calcinée est situé. Il gît là depuis le début du mois de février de cette année.
Deux contrôles sanitaires de la pandémie, organisés par les communautés mapouches, aux croisements de Huentelolén et de San Ramón, sur la route P-70, apportent la tranquillité d'esprit où, s'l n'y a pas de bonne raison de se rendre à Tirúa, Contulmo ou Cañete, vous ne pouvez pas passer. Et, dans l'un des contrôles, une personne avec une crosse en main, à peine freine le véhicule et avant de baisser la vitre pour parler, rien qu'en vous voyant, vous fait savoir que si vous n'avez pas un bon argument pour continuer le voyage, vous n'allez pas avancer. Contrôle apparemment autorisé sur la route.
Alors que le nouveau ministre de l'Intérieur, Víctor Pérez, est arrivé vendredi dernier en Araucanie, pour donner un signal de préoccupation et de plus grande proactivité de la part du gouvernement, au milieu de la recrudescence du conflit. «Tous les habitants de cette région ont le droit de vivre en paix et tranquillité», a déclaré Pérez.
Aucune école
«Une nuit, on m'a informé qu'une émeute avait lieu, et même des coups de feu ont été tirés dans ce secteur, et moi j'étais dans une autre commune, vers 5 heures du matin, j'ai reçu des informations selon lesquelles l'école était en feu», raconte Alejandro Navarrete, directeur. de l'école Ana Molina de Tranaquepe, à environ 200 mètres de l'autoroute P-70, qui a été complètement incendiée le 22 juillet dernier. 153 étudiants inscrits se sont retrouvés sans établissement; des doutes subsistent quant à la paternité de l'incident, mais ce fait s'ajoute à l'incendie de deux autres établissements d'enseignement au cours des 20 derniers jours à Tirúa et à Cañete, où il y avait des revendications de paternité liées à la libération de membres de la communauté privés de liberté.
Concernant la peur de vivre et de voyager dans la région, foyer du conflit, le directeur de la même école a noté que "sans aucun doute, nos parents sont inquiets. À certaines occasions, nous avons dû terminer la journée à l'avance, car la sécurité n'est pas assurée, du point de vue du trajet jusqu'à leurs maisons." Malgré la tragédie, le même enseignant a assuré que d'ici mars, une école modulaire sera opérationnelle pour aider à un retour, qui devrait être post-pandémique.
Même les lits
"Non, nous ne voulons pas parler de l'incendie", a crié un groupe de travailleurs du pensionnat scolaire Pedro Etchepare incendié, situé à Lanalhue. Une de plus. Le fer brûlé des lits pour enfants, l'aluminium des chaises et des tables, ainsi que le verre brisé dans les couloirs, montrent une destruction presque totale de la structure, récemment reconditionnée. Ici, l'attaque incendiaire a été confirmée, qui a eu lieu au milieu de manifestations animées dans le secteur, à la mi-juillet, et qui s'est ajoutée à l'incendie de l'école Cerro Negro à Tirúa et à l'attaque à la bombe Molotov contre un véhicule blindé de la police, complètement brûlé. L'endroit sent encore la fumée et la cendre, toutes les chambres sont sans toit, et de ce qui reste, de ce qui n'a pas été volé au fil des jours, une cheminée, située dans le bureau central de l'établissement, est la seule qui n'a pas souffert. Ce pensionnat est également situé à une courte distance de l'autoroute redoutée qui traverse la province d'Arauco.
Le "yanacona"
Six personnes ont été formalisées pour le meurtre par balle d'Eleodoro Raiman Coñuel, un homicide survenu le 29 décembre dernier, au camping «Playa Blanca» à Contulmo. Son fils Juan Raiman, qui a été témoin de l'attaque du groupe de personnes qui voulaient les expulser de l'endroit, pour une prétendue revendication territoriale, se trouve aujourd'hui sous la protection de la police dans sa maison, où il vit avec sa femme, ses enfants et sa mère, qui est veuve. Raiman dit qu'ils l'appellent «yanacona» ["traître"] dans la région, simplement parce qu'il y travaille pour des non mapouches, comme ce fut le cas avec le camping, où son père a été tué. "A nous tous qui travaillons comme ça, ils disent yanaconas."
Cette nuit-là, Raimán raconte qu'«une cinquantaine de personnes plus ou moins sont arrivées, toutes cagoulées, et on les connaît. Ils sont venus avec des armes, des crosses. Et nous, comme ça, avec la main vide. En travaillant, nous n'avions aucun moyen de nous défendre. Il ajoute que «mon père, avec mes enfants qui étaient à l'accueil, étaient les plus touchés. Je n'ai pas réussi à aider mon père, je suis arrivé quand il était au sol. C'est très fort pour quelqu'un de perdre son père en un moment», ajoute Raiman, visiblement attristé par la récente perte. «Aujourd'hui, on se rend en ville avec grande peur», explique Juan, à propos du climat difficile dans la région. Deux ou trois véhicules de police se relaient pour protéger Juan et sa famille à Contulmo. En ce lieu, il y a même une pièce que les policiers utilisent pour boire du café et aller aux toilettes et Juan et sa famille doivent toujours dire où ils vont s'ils sortent de la maison, avec un GPS toujours actif.
Trois coups sur la route
La porte-parole du Groupe Bío Bío pour la Paix et le Dialogue, Solange Etchepare, explique que dans la région il y a une peur fondée depuis 21 ans, qui n'a pas été résolue. Ce qui est évident sur l'itinéraire. "Nous avons trois personnes qui ont reçu des coups de feu dans leurs véhicules, dont deux ont causé des blessures mineures, car elles ont eu la chance d'avoir des fenêtres blindées et nous avons une personne décédée, qui appartient à notre groupe, Jorge Maulén", ajoute Etchepare.
Maulén a reçu une balle dans le visage en décembre 2018, alors qu'il se déplaçait sur la route de Tirúa. Après plusieurs interventions chirurgicales dérivées dudit épisode, il est décédé en mai de l'année dernière, d'un arrêt cardiorespiratoire.
Le porte-parole du groupe demande au gouvernement de changer sa stratégie, qui est préventive des actions violentes. "Il n'y a pas d'État de droit", ajoute-t- il. Etchepare se réfère également aux arbres coupés sur la route comme stratégie préalable pour commettre des actes de violence dans la région.
Ils demandent également la présence du nouveau ministre de l'Intérieur à Arauco. Une vieille connaissance, qui les a représentés au Sénat, qui a remis en question le travail du ministère public dans la région et qui, comme il l'a dit après sa prise de fonction, «chacun a le droit de vivre en paix».
Comme s'il s'agissait d'une manifestation de "tous assis", pins et eucalyptus bordant les routes P-60 R et P-70 -qui unissent ces trois communes-, ont les branches coupées, au sol et à peine élevées en une berme de terre, pour permettre la circulation des véhicules [repoussées après avoir servi de barricades].
Après avoir parcouru une route calme de Concepción à l'embranchement en direction de Lebu et peu après avoir avancé sur la P-60 R, à la hauteur de Cañete, les vestiges de protestations commencent, qui comprennent l'incendie de camions et de véhicules et les tirs [d'armes de feu], entre autres, du triangle de violence au sud du [fleuve] Bío Bío.
C'est ainsi qu'une scène de route effrayante se configure, les branches coupées, aux troncs épais, servent à arrêter la circulation, même la police, face à toute action violente. Ensuite, ils restent dans la berme et d'autres groupes, un autre jour, les utilisent à nouveau. De la même manière, successivement.
Pour certains, des revendications territoriales, pour d'autres, uniquement des actes criminels liés au vol de bois ou autre, mais les routes qui traversent le cône sud du Bío Bío sont un danger constant, où il n'y a pas de droit de vivre en paix.
Manque de protection, d'aide, zéro inquiétude, c'est ainsi que les victimes de violence dans la province d'Arauco définissent une insécurité extrême, non seulement sur les routes qui relient la province, mais aussi en milieu rural, dans divers épisodes qui se sont terminés avec des blessés et des assassinés. "Jusqu'à quand?" disent-ils.
Une équipe de BiobioChile et de Radio Bío Bío a fait le tour de la Route 160, P-60 R et P-70 pour recueillir ce qu'on y vit, avec les différentes victimes de violences à Arauco, une zone qui, jusqu'à la fin du mois de juillet, compte 57 attaques, ce qui a entraîné des plaintes [en justice] inutiles et infructueuses de la part du gouvernement, durement interrogé par les personnes touchées. Il y a même des gens, menacés de mort, qui ne veulent pas témoigner à la presse. Ce niveau a été atteint: bâillonné par la peur.
Chemin au ciel
Pins, herbe, ciel bleu, même brouillard dans certaines sections. Un beau paysage qui peut être un paradis à vivre, mais qui cache la douleur et la pauvreté. Sur l'itinéraire qui relie Cañete à Tirúa, la scène devient tendue: en encadrant des morceaux d'arbres au sol, un gros camion avec sa remorque entièrement calcinée est situé. Il gît là depuis le début du mois de février de cette année.
Deux contrôles sanitaires de la pandémie, organisés par les communautés mapouches, aux croisements de Huentelolén et de San Ramón, sur la route P-70, apportent la tranquillité d'esprit où, s'l n'y a pas de bonne raison de se rendre à Tirúa, Contulmo ou Cañete, vous ne pouvez pas passer. Et, dans l'un des contrôles, une personne avec une crosse en main, à peine freine le véhicule et avant de baisser la vitre pour parler, rien qu'en vous voyant, vous fait savoir que si vous n'avez pas un bon argument pour continuer le voyage, vous n'allez pas avancer. Contrôle apparemment autorisé sur la route.
Alors que le nouveau ministre de l'Intérieur, Víctor Pérez, est arrivé vendredi dernier en Araucanie, pour donner un signal de préoccupation et de plus grande proactivité de la part du gouvernement, au milieu de la recrudescence du conflit. «Tous les habitants de cette région ont le droit de vivre en paix et tranquillité», a déclaré Pérez.
Aucune école
«Une nuit, on m'a informé qu'une émeute avait lieu, et même des coups de feu ont été tirés dans ce secteur, et moi j'étais dans une autre commune, vers 5 heures du matin, j'ai reçu des informations selon lesquelles l'école était en feu», raconte Alejandro Navarrete, directeur. de l'école Ana Molina de Tranaquepe, à environ 200 mètres de l'autoroute P-70, qui a été complètement incendiée le 22 juillet dernier. 153 étudiants inscrits se sont retrouvés sans établissement; des doutes subsistent quant à la paternité de l'incident, mais ce fait s'ajoute à l'incendie de deux autres établissements d'enseignement au cours des 20 derniers jours à Tirúa et à Cañete, où il y avait des revendications de paternité liées à la libération de membres de la communauté privés de liberté.
Concernant la peur de vivre et de voyager dans la région, foyer du conflit, le directeur de la même école a noté que "sans aucun doute, nos parents sont inquiets. À certaines occasions, nous avons dû terminer la journée à l'avance, car la sécurité n'est pas assurée, du point de vue du trajet jusqu'à leurs maisons." Malgré la tragédie, le même enseignant a assuré que d'ici mars, une école modulaire sera opérationnelle pour aider à un retour, qui devrait être post-pandémique.
Même les lits
"Non, nous ne voulons pas parler de l'incendie", a crié un groupe de travailleurs du pensionnat scolaire Pedro Etchepare incendié, situé à Lanalhue. Une de plus. Le fer brûlé des lits pour enfants, l'aluminium des chaises et des tables, ainsi que le verre brisé dans les couloirs, montrent une destruction presque totale de la structure, récemment reconditionnée. Ici, l'attaque incendiaire a été confirmée, qui a eu lieu au milieu de manifestations animées dans le secteur, à la mi-juillet, et qui s'est ajoutée à l'incendie de l'école Cerro Negro à Tirúa et à l'attaque à la bombe Molotov contre un véhicule blindé de la police, complètement brûlé. L'endroit sent encore la fumée et la cendre, toutes les chambres sont sans toit, et de ce qui reste, de ce qui n'a pas été volé au fil des jours, une cheminée, située dans le bureau central de l'établissement, est la seule qui n'a pas souffert. Ce pensionnat est également situé à une courte distance de l'autoroute redoutée qui traverse la province d'Arauco.
Le "yanacona"
Six personnes ont été formalisées pour le meurtre par balle d'Eleodoro Raiman Coñuel, un homicide survenu le 29 décembre dernier, au camping «Playa Blanca» à Contulmo. Son fils Juan Raiman, qui a été témoin de l'attaque du groupe de personnes qui voulaient les expulser de l'endroit, pour une prétendue revendication territoriale, se trouve aujourd'hui sous la protection de la police dans sa maison, où il vit avec sa femme, ses enfants et sa mère, qui est veuve. Raiman dit qu'ils l'appellent «yanacona» ["traître"] dans la région, simplement parce qu'il y travaille pour des non mapouches, comme ce fut le cas avec le camping, où son père a été tué. "A nous tous qui travaillons comme ça, ils disent yanaconas."
Cette nuit-là, Raimán raconte qu'«une cinquantaine de personnes plus ou moins sont arrivées, toutes cagoulées, et on les connaît. Ils sont venus avec des armes, des crosses. Et nous, comme ça, avec la main vide. En travaillant, nous n'avions aucun moyen de nous défendre. Il ajoute que «mon père, avec mes enfants qui étaient à l'accueil, étaient les plus touchés. Je n'ai pas réussi à aider mon père, je suis arrivé quand il était au sol. C'est très fort pour quelqu'un de perdre son père en un moment», ajoute Raiman, visiblement attristé par la récente perte. «Aujourd'hui, on se rend en ville avec grande peur», explique Juan, à propos du climat difficile dans la région. Deux ou trois véhicules de police se relaient pour protéger Juan et sa famille à Contulmo. En ce lieu, il y a même une pièce que les policiers utilisent pour boire du café et aller aux toilettes et Juan et sa famille doivent toujours dire où ils vont s'ils sortent de la maison, avec un GPS toujours actif.
Trois coups sur la route
La porte-parole du Groupe Bío Bío pour la Paix et le Dialogue, Solange Etchepare, explique que dans la région il y a une peur fondée depuis 21 ans, qui n'a pas été résolue. Ce qui est évident sur l'itinéraire. "Nous avons trois personnes qui ont reçu des coups de feu dans leurs véhicules, dont deux ont causé des blessures mineures, car elles ont eu la chance d'avoir des fenêtres blindées et nous avons une personne décédée, qui appartient à notre groupe, Jorge Maulén", ajoute Etchepare.
Maulén a reçu une balle dans le visage en décembre 2018, alors qu'il se déplaçait sur la route de Tirúa. Après plusieurs interventions chirurgicales dérivées dudit épisode, il est décédé en mai de l'année dernière, d'un arrêt cardiorespiratoire.
Le porte-parole du groupe demande au gouvernement de changer sa stratégie, qui est préventive des actions violentes. "Il n'y a pas d'État de droit", ajoute-t- il. Etchepare se réfère également aux arbres coupés sur la route comme stratégie préalable pour commettre des actes de violence dans la région.
Ils demandent également la présence du nouveau ministre de l'Intérieur à Arauco. Une vieille connaissance, qui les a représentés au Sénat, qui a remis en question le travail du ministère public dans la région et qui, comme il l'a dit après sa prise de fonction, «chacun a le droit de vivre en paix».
Araucanie: Une autre défaite de la politique (Extraits)
Par Nibaldo Mosciatti, journaliste (Radio Biobio, 3/8/2020)
Par Nibaldo Mosciatti, journaliste (Radio Biobio, 3/8/2020)
Ce qui s'est passé ce week-end dans plusieurs municipalités de notre sud n'est pas seulement un pas de plus d'une escalade de la violence, mais montre également un nouvel échec politique et l'ambiguïté avec laquelle de larges secteurs sont confrontés à la violence politique.
Un chœur de voix - politiciens, artistes, syndicats, fondations et un long etc. - a mis l'accent sur ce qui s'est passé notamment à Curacautín, où un certain nombre d'habitants sont allés expulser les occupants de la maison communale en raison de la passivité d'une police qui n'a pas pu le faire avant ni éviter un combat entre civils. Ce chœur du politiquement correct a parlé de violence fasciste, de racisme, de suprémacisme blanc et de divers slogans qui, dans ce cas comme dans d'autres, servent à cacher la violence politique exercée - et reconnue - par certains groupes mapouches.
L'expulsion [par des civils] est condamnée, mais pas l'incendie ou la destruction des maisons communales. Rien n'est dit sur des milliers de citoyens modestes contraints de vivre sous la menace explicite ou implicite de violence pratiquée au quotidien et qui sert également de parapluie à des entreprises illégales, comme le vol de bois ou l'extorsion pour permettre des récoltes.
Habitués à s'y habituer, nous permettons à la logique de la violence de s'installer de plus en plus, qui, comme presque toujours, donnera la raison au plus fort, au plus déshumanisé, celui capable d'être plus brutal pour ne pas voir quelqu'un de semblable dans l'autre.
C'est d'ailleurs la défaite de la politique qui, avec ce gouvernement et les précédents, est venue mal et tard pour proposer une solution au soi-disant conflit mapouche qui ne peut être que de nature politique. C'est aussi la preuve que notre politique, transformée en si bonne affaire, ne connaît pas les urgences, car ceux qui l'exercent professionnellement, installés dans un niveau de vie privilégié, ne vivent pas les contraintes du citoyen ordinaire.
Mais, en outre, cet épisode est une nouvelle preuve qu'aujourd'hui comme avant, il y a des secteurs de gauche qui continuent à valider la violence politique - évidemment seulement quand elle est fonctionnelle à leurs fins - et, par extension, relativisent les valeurs du politique et de la démocratie. Cette validation - parfois explicite, mais souvent par omission ou par une certaine ambiguïté - cache peut-être un autre problème: l'incapacité de proposer des solutions à un problème si complexe qu'il vaut mieux laisser à la merci de consignes simples et exclusives .
Un chœur de voix - politiciens, artistes, syndicats, fondations et un long etc. - a mis l'accent sur ce qui s'est passé notamment à Curacautín, où un certain nombre d'habitants sont allés expulser les occupants de la maison communale en raison de la passivité d'une police qui n'a pas pu le faire avant ni éviter un combat entre civils. Ce chœur du politiquement correct a parlé de violence fasciste, de racisme, de suprémacisme blanc et de divers slogans qui, dans ce cas comme dans d'autres, servent à cacher la violence politique exercée - et reconnue - par certains groupes mapouches.
L'expulsion [par des civils] est condamnée, mais pas l'incendie ou la destruction des maisons communales. Rien n'est dit sur des milliers de citoyens modestes contraints de vivre sous la menace explicite ou implicite de violence pratiquée au quotidien et qui sert également de parapluie à des entreprises illégales, comme le vol de bois ou l'extorsion pour permettre des récoltes.
Habitués à s'y habituer, nous permettons à la logique de la violence de s'installer de plus en plus, qui, comme presque toujours, donnera la raison au plus fort, au plus déshumanisé, celui capable d'être plus brutal pour ne pas voir quelqu'un de semblable dans l'autre.
C'est d'ailleurs la défaite de la politique qui, avec ce gouvernement et les précédents, est venue mal et tard pour proposer une solution au soi-disant conflit mapouche qui ne peut être que de nature politique. C'est aussi la preuve que notre politique, transformée en si bonne affaire, ne connaît pas les urgences, car ceux qui l'exercent professionnellement, installés dans un niveau de vie privilégié, ne vivent pas les contraintes du citoyen ordinaire.
Mais, en outre, cet épisode est une nouvelle preuve qu'aujourd'hui comme avant, il y a des secteurs de gauche qui continuent à valider la violence politique - évidemment seulement quand elle est fonctionnelle à leurs fins - et, par extension, relativisent les valeurs du politique et de la démocratie. Cette validation - parfois explicite, mais souvent par omission ou par une certaine ambiguïté - cache peut-être un autre problème: l'incapacité de proposer des solutions à un problème si complexe qu'il vaut mieux laisser à la merci de consignes simples et exclusives .
Araucanie: Le conflit mapouche a-t-il une solution? (Extraits)
(Deutsche Welle, 5/8/2020)
(Deutsche Welle, 5/8/2020)
La nomination du conservateur Víctor Pérez au poste de ministre de l'Intérieur au Chili a déclenché un nouveau climat de tension en Araucanie. Des experts parlent de racisme contre les mapouches. D'autant qu'il a déclaré qu'au Chili "il n'y a pas de prisonniers politiques" et qu'il existe des preuves de "groupes à capacité militaire, des groupes avec financement, avec une capacité opérationnelle et logistique qui sont très déterminés à l'absence de paix et de tranquillité".
Le conflit historique en Araucanie - ou le Wallmapu, comme les mapouches appellent ce territoire - n'a été résolu par aucun gouvernement. Les mapouches, le plus grand groupe ethnique de la région, accusent l'occupation de leurs terres ancestrales par les colonisateurs européens. Le conflit a entraîné divers actes de violence, qui ont entraîné la mort et l'emprisonnement de civils et de populations autochtones. Certains secteurs parlent de terrorisme.
"Il est difficile de le résoudre immédiatement. Il est nécessaire d'engager un processus fort long. Peu de progrès ont été réalisés car cela signifie que l'État doit reconnaître les injustices qui se sont produites à l'encontre des peuples autochtones", a déclaré Sergio Caniuqueo lors d'un entretien avec DW, historien mapouche et chercheur associé au Centre d'Études Interculturelles et Autochtones (CIIR).
"Bien que les situations de tension et d'actes de force en Araucanie ne soient pas nouvelles et se développent depuis des décennies, elles sont particulièrement graves dans cette affaire [actuelle] étant donné l'implication de civils, la haine raciale exprimée dans leurs actions, ainsi que la tolérance et la complicité des autorités gouvernementales", a déclaré à DW José Aylwin, avocat et co-directeur de l'Observatorio Ciudadano, une ONG qui veille également aux droits humains des peuples autochtones.
"Nous avons invité le gouvernement au dialogue. La solution que nous proposons est de créer une commission de clarification historique, d'avoir une norme de vérité. Sinon, chaque autorité ou gouvernement a sa propre vérité sur l'Araucanie; cette commission peut clarifier les faits, et réparer les dommages causés. En outre, mettre en place des institutions non arbitraires qui garantissent la paix dans la région", a proposé dans un entretien avec DW Aucán Huilcamán, porte-parole du Conseil de Toutes les Terres [conseil qui réunit seulement une fraction des communautés].
NOTE propre: Il y a 1.200 communautés mapouches, très petites et isolées les unes des autres, sans structure supra-communautaire (sauf ce conseil, qui est minoritaire et un autre petit groupe de chefs), ce qui rend très difficile d'établir un dialogue et générer une entente générale, d'autant plus qu'une petite minorité violente terrorise les autres. Depuis 1990, il y a eu une dizaine de comissions pour étudier le problème; il y a en marche un plan de développement de la région et des milliers d'hectares ont déjà étés restitués aux communautés. mais cela ne leur suffit pas.
Comuniqué de presse de la Compagnie de Jésus, 6/08/2020
La Compagnie de Jésus au Chili rejette la violence et l'arbitraire dans les actions de l'État du Chili et des carabiniers lors de l'expulsion des [occupants des] municipalités de la région d'Araucanie, aujourd'hui en particulier la municipalité de Tirúa (région de Biobío), qui était occupée paisiblement.
Nous, jésuites, sommes dans la région de Tirúa depuis plus de 20 ans, étant avec le peuple mapouche, nous permettant d'être enseignés par leur culture et de partager avec eux la foi libératrice du Christ crucifié.
Aujourd'hui à Tirúa, le père Carlos Bresciani SJ et deux membres de la communauté ont été détenus par un groupe de policiers, sans provocation préalable. Notre compagnon s'est rendu à la municipalité ce matin parce que les membres de la communauté [indigène] lui ont demandé sa présence face à l'expulsion imminente par les forces de police et à l'usage disproportionné de la force. Le père Carlos a été injustement détenu, comme l'ont été des centaines et des centaines de Mapouches au cours de l'histoire. La violence d'État est le signe le plus clair de l'absence de volonté politique de résoudre les problèmes fondamentaux de ce peuple, tels que ses droits à l'autodétermination, la reconnaissance de sa culture et de ses traditions, de sa langue, de ses territoires et autres. Le Père Carlos est un de plus, et la Compagnie de Jésus se montre solidaire avec lui, avec les autres jésuites de Tirúa, mais surtout avec le peuple mapouche et ses revendications légitimes.
Nous appelons à un arrêt immédiat de la violation des droits par l’État chilien à l’encontre du peuple mapouche. Aussi, que les plus hautes autorités établissent de toute urgence un dialogue politique qui permette une compréhension profonde des problèmes qui se posent en Araucanie, et cherche des solutions authentiques et génuines pour ceux qui ont souffert de la marginalisation, de l'usurpation de leurs terres et du manque de reconnaissance légale. La violence ne mène qu'à plus de violence; le dialogue à la justice et la paix.
Le conflit historique en Araucanie - ou le Wallmapu, comme les mapouches appellent ce territoire - n'a été résolu par aucun gouvernement. Les mapouches, le plus grand groupe ethnique de la région, accusent l'occupation de leurs terres ancestrales par les colonisateurs européens. Le conflit a entraîné divers actes de violence, qui ont entraîné la mort et l'emprisonnement de civils et de populations autochtones. Certains secteurs parlent de terrorisme.
"Il est difficile de le résoudre immédiatement. Il est nécessaire d'engager un processus fort long. Peu de progrès ont été réalisés car cela signifie que l'État doit reconnaître les injustices qui se sont produites à l'encontre des peuples autochtones", a déclaré Sergio Caniuqueo lors d'un entretien avec DW, historien mapouche et chercheur associé au Centre d'Études Interculturelles et Autochtones (CIIR).
"Bien que les situations de tension et d'actes de force en Araucanie ne soient pas nouvelles et se développent depuis des décennies, elles sont particulièrement graves dans cette affaire [actuelle] étant donné l'implication de civils, la haine raciale exprimée dans leurs actions, ainsi que la tolérance et la complicité des autorités gouvernementales", a déclaré à DW José Aylwin, avocat et co-directeur de l'Observatorio Ciudadano, une ONG qui veille également aux droits humains des peuples autochtones.
"Nous avons invité le gouvernement au dialogue. La solution que nous proposons est de créer une commission de clarification historique, d'avoir une norme de vérité. Sinon, chaque autorité ou gouvernement a sa propre vérité sur l'Araucanie; cette commission peut clarifier les faits, et réparer les dommages causés. En outre, mettre en place des institutions non arbitraires qui garantissent la paix dans la région", a proposé dans un entretien avec DW Aucán Huilcamán, porte-parole du Conseil de Toutes les Terres [conseil qui réunit seulement une fraction des communautés].
NOTE propre: Il y a 1.200 communautés mapouches, très petites et isolées les unes des autres, sans structure supra-communautaire (sauf ce conseil, qui est minoritaire et un autre petit groupe de chefs), ce qui rend très difficile d'établir un dialogue et générer une entente générale, d'autant plus qu'une petite minorité violente terrorise les autres. Depuis 1990, il y a eu une dizaine de comissions pour étudier le problème; il y a en marche un plan de développement de la région et des milliers d'hectares ont déjà étés restitués aux communautés. mais cela ne leur suffit pas.
Comuniqué de presse de la Compagnie de Jésus, 6/08/2020
La Compagnie de Jésus au Chili rejette la violence et l'arbitraire dans les actions de l'État du Chili et des carabiniers lors de l'expulsion des [occupants des] municipalités de la région d'Araucanie, aujourd'hui en particulier la municipalité de Tirúa (région de Biobío), qui était occupée paisiblement.
Nous, jésuites, sommes dans la région de Tirúa depuis plus de 20 ans, étant avec le peuple mapouche, nous permettant d'être enseignés par leur culture et de partager avec eux la foi libératrice du Christ crucifié.
Aujourd'hui à Tirúa, le père Carlos Bresciani SJ et deux membres de la communauté ont été détenus par un groupe de policiers, sans provocation préalable. Notre compagnon s'est rendu à la municipalité ce matin parce que les membres de la communauté [indigène] lui ont demandé sa présence face à l'expulsion imminente par les forces de police et à l'usage disproportionné de la force. Le père Carlos a été injustement détenu, comme l'ont été des centaines et des centaines de Mapouches au cours de l'histoire. La violence d'État est le signe le plus clair de l'absence de volonté politique de résoudre les problèmes fondamentaux de ce peuple, tels que ses droits à l'autodétermination, la reconnaissance de sa culture et de ses traditions, de sa langue, de ses territoires et autres. Le Père Carlos est un de plus, et la Compagnie de Jésus se montre solidaire avec lui, avec les autres jésuites de Tirúa, mais surtout avec le peuple mapouche et ses revendications légitimes.
Nous appelons à un arrêt immédiat de la violation des droits par l’État chilien à l’encontre du peuple mapouche. Aussi, que les plus hautes autorités établissent de toute urgence un dialogue politique qui permette une compréhension profonde des problèmes qui se posent en Araucanie, et cherche des solutions authentiques et génuines pour ceux qui ont souffert de la marginalisation, de l'usurpation de leurs terres et du manque de reconnaissance légale. La violence ne mène qu'à plus de violence; le dialogue à la justice et la paix.