Santé
- A ce jour (14/01), au total: 656.712 contagiés, 24.800 contagiés actifs actuels, 17.294 décédés, 10.000 vaccinés. Les nouveaux cas journaliers sont monté de 1.600 à près de 4.000. Le taux de résultats positifs de PCR a doublé et est en moyenne de 7,4% (mais 15% à Iquique).
Statistiques dynamiques
- Vue l'augmentation de la contagio, Santiago a dû revenir à la 2e étape de déconfinement (interdiction de sortir les week-ends). 25 communes ont dû revenir à la quarantaine totale pour un mois. La quantité de personnes qui peuvent se réunir a été réduite de moitié dans toutes les étapes de déconfinement.
- L'augmentation de cas graves à Antofagasta a saturé l'hôpital local et 5 patients ont dû être transportés à Santiago.
- Entre janvier et mars un déplacement entre régions sans quarantaine, pour plusieurs jours, est autorisé pour vacances mais avec inscription au commissariat virtuel. Grande affluence aux gares d'autocars. Plus de 250.000 autorisations ont été demandées en 7 jours.
- Tous ceux qui arrivent au pays de l'extérieur devront maintenant faire une quarantaine de 10 jours et un nouveau test de PCR, pour freiner l'arrivée du virus anglais (dont 15 cas ont déjà été détectés).
- De nombreuses fêtes clandestines où on ne respecte aucune mesure sanitaire -et même avec des gens contagiés- ont conduit à des centaines d'arrestations. Dans une seule, plus de 20 personnes ont été contagiées.
- Beaucoup de "tamtam" pour les vaccins reçu, mais il n'y a encore que 14 vaccinés par million d'habitants, contre, par exemple, 12.263 en Israel, 1.189 au Danemark et 525 en Hollande (au 7 janvier). En plus du Pfizer, dont 170.000 doses arriveront maintenant chaque semaine, le pays aurait aussi acheté le vaccin chinois CoronaVac dont les tests au Brésil donnaient au début 78% d'efficacité mais les derniers résultats la font tomber à 50,4%. Il est encore à l'étude à l'Institut de Santé Publique chargé de l'autoriser.
- Le président Piñera est en quarantaine, ayant été en contact direct avec un contagié.
Politique et administration
- L'évaluation du président Piñera est remontée à 15%, mais la réprobation est de 77%.
- Le gouvernement a présenté un projet de loi pour créer un système (juridique et psychologique) de défense des victimes de violence.
- Deux ministres et plusieurs sous-secrétaires ont renoncé à leur poste pour être candidats à la convention constituante. Le maire le mieux évalué de la droite a annoncé qu'il sera candidat présidentiel.
- Le Front Ample a présenté un projet dont le but serait de supprimer les lois de sécurité de l'Etat, de contrôle des identités et de criminalisation des barricades, projet répudié par l'exécutif qui l'a qualifié de projet "d'insécurité et impunité", qui signifie "plus de peur" pour les chiliens.
- Les inscriptions pour les prochaines élections de constituants, maires et gouverneurs sont fermées. Quatre petites peuplades originaires n'ont pas réussi à présenter de candidats à la constituante, ce qui laisserait 4 sièges vacants. Les indépendants non coordonnés avec des partis politiques ont inscrit 70 candidats. (Il y a des "indépendants" qui apparaîtront sur les listes des partis: ce sont des gens qui n'en sont pas membres mais partagent leurs idées.) Tous les partis de droite ont fait une alliance pour présenter une liste unique pour la Constituante, alors que la gauche reste divisée en deux. Près de 15 millions de personnes sont habilitées pour voter (Élections en avril).
Economie
- Plus de 3 millions de personnes sont restées sans rien dans leur fond de pension après les 2 retraits de 10%.
- L'inflation de 2020 a été de 3%.
- Il y aura un nouveau subside pour les familles dans le besoin. Plus de 880.000 personnes ont postulé.
Sécurité et justice
- Araucanie: Attaques incendiaires; pylones électriques renversés; attaque a un commissariat; un paysan assassiné d'une balle dans la tête par un franc-tireur (il portait casque et gilet pare-balles). 800 détectives ont réalisé une vaste opération de perquisition dans une communauté rebelle, saisissant 1200 plantes de cannabis, 10 kg de drogue, 7 millions de CLP, plusieurs armes dont une mitraillette Uzi. [Un résultat trop pauvre pour une opération si vaste selon certains.] Attaqués avec des armes de gros calibre, ils se sont retirés avec un mort et une douzaine de blessés.
- Les feux d'artifice officiels pour la Nouvelle Année ont été suspendus mais les narcos et autres délinquants ont "offert" les leurs en de nombreux endroits.
- A ce jour (14/01), au total: 656.712 contagiés, 24.800 contagiés actifs actuels, 17.294 décédés, 10.000 vaccinés. Les nouveaux cas journaliers sont monté de 1.600 à près de 4.000. Le taux de résultats positifs de PCR a doublé et est en moyenne de 7,4% (mais 15% à Iquique).
Statistiques dynamiques
- Vue l'augmentation de la contagio, Santiago a dû revenir à la 2e étape de déconfinement (interdiction de sortir les week-ends). 25 communes ont dû revenir à la quarantaine totale pour un mois. La quantité de personnes qui peuvent se réunir a été réduite de moitié dans toutes les étapes de déconfinement.
- L'augmentation de cas graves à Antofagasta a saturé l'hôpital local et 5 patients ont dû être transportés à Santiago.
- Entre janvier et mars un déplacement entre régions sans quarantaine, pour plusieurs jours, est autorisé pour vacances mais avec inscription au commissariat virtuel. Grande affluence aux gares d'autocars. Plus de 250.000 autorisations ont été demandées en 7 jours.
- Tous ceux qui arrivent au pays de l'extérieur devront maintenant faire une quarantaine de 10 jours et un nouveau test de PCR, pour freiner l'arrivée du virus anglais (dont 15 cas ont déjà été détectés).
- De nombreuses fêtes clandestines où on ne respecte aucune mesure sanitaire -et même avec des gens contagiés- ont conduit à des centaines d'arrestations. Dans une seule, plus de 20 personnes ont été contagiées.
- Beaucoup de "tamtam" pour les vaccins reçu, mais il n'y a encore que 14 vaccinés par million d'habitants, contre, par exemple, 12.263 en Israel, 1.189 au Danemark et 525 en Hollande (au 7 janvier). En plus du Pfizer, dont 170.000 doses arriveront maintenant chaque semaine, le pays aurait aussi acheté le vaccin chinois CoronaVac dont les tests au Brésil donnaient au début 78% d'efficacité mais les derniers résultats la font tomber à 50,4%. Il est encore à l'étude à l'Institut de Santé Publique chargé de l'autoriser.
- Le président Piñera est en quarantaine, ayant été en contact direct avec un contagié.
Politique et administration
- L'évaluation du président Piñera est remontée à 15%, mais la réprobation est de 77%.
- Le gouvernement a présenté un projet de loi pour créer un système (juridique et psychologique) de défense des victimes de violence.
- Deux ministres et plusieurs sous-secrétaires ont renoncé à leur poste pour être candidats à la convention constituante. Le maire le mieux évalué de la droite a annoncé qu'il sera candidat présidentiel.
- Le Front Ample a présenté un projet dont le but serait de supprimer les lois de sécurité de l'Etat, de contrôle des identités et de criminalisation des barricades, projet répudié par l'exécutif qui l'a qualifié de projet "d'insécurité et impunité", qui signifie "plus de peur" pour les chiliens.
- Les inscriptions pour les prochaines élections de constituants, maires et gouverneurs sont fermées. Quatre petites peuplades originaires n'ont pas réussi à présenter de candidats à la constituante, ce qui laisserait 4 sièges vacants. Les indépendants non coordonnés avec des partis politiques ont inscrit 70 candidats. (Il y a des "indépendants" qui apparaîtront sur les listes des partis: ce sont des gens qui n'en sont pas membres mais partagent leurs idées.) Tous les partis de droite ont fait une alliance pour présenter une liste unique pour la Constituante, alors que la gauche reste divisée en deux. Près de 15 millions de personnes sont habilitées pour voter (Élections en avril).
Economie
- Plus de 3 millions de personnes sont restées sans rien dans leur fond de pension après les 2 retraits de 10%.
- L'inflation de 2020 a été de 3%.
- Il y aura un nouveau subside pour les familles dans le besoin. Plus de 880.000 personnes ont postulé.
Sécurité et justice
- Araucanie: Attaques incendiaires; pylones électriques renversés; attaque a un commissariat; un paysan assassiné d'une balle dans la tête par un franc-tireur (il portait casque et gilet pare-balles). 800 détectives ont réalisé une vaste opération de perquisition dans une communauté rebelle, saisissant 1200 plantes de cannabis, 10 kg de drogue, 7 millions de CLP, plusieurs armes dont une mitraillette Uzi. [Un résultat trop pauvre pour une opération si vaste selon certains.] Attaqués avec des armes de gros calibre, ils se sont retirés avec un mort et une douzaine de blessés.
- Les feux d'artifice officiels pour la Nouvelle Année ont été suspendus mais les narcos et autres délinquants ont "offert" les leurs en de nombreux endroits.
EXTRA: Le coût politique de la pandémie en Amérique latine (Extraits)
Par Yoani Sánchez (Deutsche Welle, 23/12/2020)
Par Yoani Sánchez (Deutsche Welle, 23/12/2020)
Le coronavirus laisse une profonde cicatrice à travers le monde et sur ce continent il menace également de provoquer un bouleversement politique fort et prolongé. Peu de gouvernements seront sauvés du rejet populaire issu de leur administration face à une pandémie qui a forcé l'enfermement, le renforcement des contrôles de police, la paralysie des grands secteurs économiques et la coupure brutale des budgets de l'Etat. Comme dans tout deuil, le regret dérivé de ces limitations a provoqué une première vague de déni qui, dans une grande partie des nations, s'est déjà transformée en torrent de colère sociale. [Ce l'était déjà avant au Chili.]
Dans ces perspectives, 2021 se profile comme une année politiquement turbulente avec un changement de pouvoirs marqué. Le lourd fardeau de la baisse du produit intérieur brut, de la perte massive d'emplois et de l'effondrement du tourisme - vitaux pour de nombreux pays d'Amérique latine - pèsera à la fois sur les dirigeants qui ont pris les mauvaises décisions face à la maladie et sur ceux qui ont fait face à un meilleur jugement et ont été prudents dans leur combat contre COVID-19.
Dans ces perspectives, 2021 se profile comme une année politiquement turbulente avec un changement de pouvoirs marqué. Le lourd fardeau de la baisse du produit intérieur brut, de la perte massive d'emplois et de l'effondrement du tourisme - vitaux pour de nombreux pays d'Amérique latine - pèsera à la fois sur les dirigeants qui ont pris les mauvaises décisions face à la maladie et sur ceux qui ont fait face à un meilleur jugement et ont été prudents dans leur combat contre COVID-19.
Le pendule politique qui a si souvent été impulsé par l'idéologie et les passions partisanes se basera cette fois sur une force différente: le malaise et la douleur que laisse le virus.
Le coup sera dur, très dur, mais il aidera peut-être l'Amérique Latine à sortir du bourbier et à s'éloigner des attaques sectaires et de l'épuisante bataille entre factions. [Je ne sais pas si ce sera le cas ici!]
Le coronavirus peut-il stimuler un assainissement de la politique dans ces régions? Les années 2020 - qui ont commencé si difficilement - vont-elles ouvrir la voie à une ère de croissance et de développement dans la région? Avoir perdu autant et tant de personnes nous donnera-t-il une plus grande maturité pour agir civiquement? Même le plus petit ennemi peut forcer les plus grands départs.
Le coronavirus peut-il stimuler un assainissement de la politique dans ces régions? Les années 2020 - qui ont commencé si difficilement - vont-elles ouvrir la voie à une ère de croissance et de développement dans la région? Avoir perdu autant et tant de personnes nous donnera-t-il une plus grande maturité pour agir civiquement? Même le plus petit ennemi peut forcer les plus grands départs.
De la politique à l'État, de l'incertitude à l'espoir
(Radio Cooperativa, 5/01/2021)
(Radio Cooperativa, 5/01/2021)
La plateforme promue par l'Université Catholique de Santiago et l'Université du Chili a présenté le rapport préliminaire de ses 1.000 dialogues virtuels réalisés à distance entre avril et novembre avec 5.100 participants âgés de 18 à 87 ans en relation avec la rédaction d'une nouvelle constitution. Ceci est une synthèse des résultats.
Un premier constat est que ce fut une conversation pleine d'espoir, mais soutenue sur une base intense d'incertitude et d'insécurité. Mais ce n'est pas une confiance, ni une sécurité en soi. C'est la recherche d'un changement qui stabilise la vie, qui prend forme dans l'idée d'une nouvelle Constitution, en tant qu'outil qui transforme nos relations avec l'État et la politique, avec l'éducation comme outil de changement social et de changement dans notre coexistence.
En tant que deuxième constat, la plateforme souligne que dans les dialogues, un besoin massif de changement émerge, très reflété dans le concept d'État en ce qui concerne les questions sociales fondamentales. Le besoin de changement de l'État se manifeste à trois niveaux qui partagent le même sens: avancer du manque de protection à la protection contre la vulnérabilité.
Au premier niveau, l'État est vu absent face à certains problèmes fondamentaux qui déterminent la vulnérabilité de la vie; une vulnérabilité comprise comme la facilité avec laquelle un projet de vie peut s'effondrer, comme par perdre son emploi ou ne pas pouvoir payer le dividende.
Au deuxième niveau, on trouve un État qui, lorsqu'il est présent, le fait mal; il produit une plus grande vulnérabilité et vulnéra les gens. Au troisième niveau, on identifie un État qui se protège lui-même et non ses citoyens. Les gens aspirent à ce que les droits sociaux - tels que le droit à l'éducation, à la santé - garantissent un plancher minimum sur lequel ils puissent construire leurs projets de vie.
Selon ces conclusions, on ne parle pas d'un État qui devrait obliger ou imposer, mais plutôt d'un État qui devrait nous aider ou nous soutenir lorsque nous allons mal. Il y a donc un défi très important à relever et à transformer la relation de l'État avec la population, en tenant compte des limites de la diversité des projets personnels, mais en assurant le soutien de leur base.
Une autre constatation est que le pays "n'émerge pas comme une identité unique, ni comme une réalité reproductible transversalement d'une seule voix ou d'une seule idée". Il y a aussi une critique massive et systématique du système politique, non pas en tant que système qui organise une société, mais le fonctionnement de ce système. C'est-à-dire au sens d'un ensemble de pratiques menées par des politiciens de tous niveaux et tendances, qui sont évalués négativement par les participants. Ce n'est pas une critique d'une personne ou d'un secteur; c'est une critique de la politique, ses pratiques et, finalement, de son sens. La politique apparaît dans les dialogues comme un système qui se protège lui-même et / ou des avantages pour ses êtres chers, qui capture l'Etat et protège les siens et non ceux qui ont le moins besoin.
Il y a une deuxième couche d'analyse dans cette lecture. Et c'est que la politique est pertinente, qu'elle est appelée à résoudre les problèmes, pas à les construire. Il y a une réévaluation de la politique, ou, du moins, un premier pas vers elle. Les gens demandent ce que nous pourrions définir, en utilisant une expression contemporaine, une "réinitialisation de la politique", et c'est l'alternative que donne une nouvelle Constitution. C'est un appel à changer la politique dans la manière de se connecter avec les gens; à répondre à des problèmes importants et à rechercher des accords. Pour générer cette transformation, la pertinence de la participation, un nouveau leadership, la capacité à générer des accords est intensifiée, la probité des politiciens et l'exigence de rendre compte de la politique.
Une autre constatation est que, pour les participants, l'éducation apparaît comme une priorité, comme un problème, comme un désir et comme une solution. C'est ce qui est le plus mentionné. L'éducation est perçue comme une voie de développement au sens large. Il y a une conscience transversale qu'un meilleur avenir pour le Chili passe par une meilleure éducation. Si la Constitution est l'outil pour changer la politique et l'État, l'éducation est le moyen de changer la société et nos relations interpersonnelles, dans ses multiples dimensions. Par rapport à l'environnement, avec la responsabilité financière au niveau personnel et communautaire, avec l'éducation pour la vie, entre autres choses.
Enfin, en tant que dernière constatation, la plateforme conclut que l'économie ne se présente pas comme une discussion sur des notions abstraites ou des indicateurs macroéconomiques au niveau national, mais de l'économie des personnes, du foyer. C'est l'agrégation de leurs propres expériences qui construit l'analyse économique, pas une agrégation sur l'économie du pays. Ce n'est pas le PIB qui est en discussion. Il n'y a pas non plus de grande discussion sur les politiques économiques ou les modèles de développement; c'est le prix des produits, le loyer, la maison, le besoin de travail, les dettes et les problèmes quotidiens, mais fréquents, sur lesquels se construit la conversation sur l'économie.
Un premier constat est que ce fut une conversation pleine d'espoir, mais soutenue sur une base intense d'incertitude et d'insécurité. Mais ce n'est pas une confiance, ni une sécurité en soi. C'est la recherche d'un changement qui stabilise la vie, qui prend forme dans l'idée d'une nouvelle Constitution, en tant qu'outil qui transforme nos relations avec l'État et la politique, avec l'éducation comme outil de changement social et de changement dans notre coexistence.
En tant que deuxième constat, la plateforme souligne que dans les dialogues, un besoin massif de changement émerge, très reflété dans le concept d'État en ce qui concerne les questions sociales fondamentales. Le besoin de changement de l'État se manifeste à trois niveaux qui partagent le même sens: avancer du manque de protection à la protection contre la vulnérabilité.
Au premier niveau, l'État est vu absent face à certains problèmes fondamentaux qui déterminent la vulnérabilité de la vie; une vulnérabilité comprise comme la facilité avec laquelle un projet de vie peut s'effondrer, comme par perdre son emploi ou ne pas pouvoir payer le dividende.
Au deuxième niveau, on trouve un État qui, lorsqu'il est présent, le fait mal; il produit une plus grande vulnérabilité et vulnéra les gens. Au troisième niveau, on identifie un État qui se protège lui-même et non ses citoyens. Les gens aspirent à ce que les droits sociaux - tels que le droit à l'éducation, à la santé - garantissent un plancher minimum sur lequel ils puissent construire leurs projets de vie.
Selon ces conclusions, on ne parle pas d'un État qui devrait obliger ou imposer, mais plutôt d'un État qui devrait nous aider ou nous soutenir lorsque nous allons mal. Il y a donc un défi très important à relever et à transformer la relation de l'État avec la population, en tenant compte des limites de la diversité des projets personnels, mais en assurant le soutien de leur base.
Une autre constatation est que le pays "n'émerge pas comme une identité unique, ni comme une réalité reproductible transversalement d'une seule voix ou d'une seule idée". Il y a aussi une critique massive et systématique du système politique, non pas en tant que système qui organise une société, mais le fonctionnement de ce système. C'est-à-dire au sens d'un ensemble de pratiques menées par des politiciens de tous niveaux et tendances, qui sont évalués négativement par les participants. Ce n'est pas une critique d'une personne ou d'un secteur; c'est une critique de la politique, ses pratiques et, finalement, de son sens. La politique apparaît dans les dialogues comme un système qui se protège lui-même et / ou des avantages pour ses êtres chers, qui capture l'Etat et protège les siens et non ceux qui ont le moins besoin.
Il y a une deuxième couche d'analyse dans cette lecture. Et c'est que la politique est pertinente, qu'elle est appelée à résoudre les problèmes, pas à les construire. Il y a une réévaluation de la politique, ou, du moins, un premier pas vers elle. Les gens demandent ce que nous pourrions définir, en utilisant une expression contemporaine, une "réinitialisation de la politique", et c'est l'alternative que donne une nouvelle Constitution. C'est un appel à changer la politique dans la manière de se connecter avec les gens; à répondre à des problèmes importants et à rechercher des accords. Pour générer cette transformation, la pertinence de la participation, un nouveau leadership, la capacité à générer des accords est intensifiée, la probité des politiciens et l'exigence de rendre compte de la politique.
Une autre constatation est que, pour les participants, l'éducation apparaît comme une priorité, comme un problème, comme un désir et comme une solution. C'est ce qui est le plus mentionné. L'éducation est perçue comme une voie de développement au sens large. Il y a une conscience transversale qu'un meilleur avenir pour le Chili passe par une meilleure éducation. Si la Constitution est l'outil pour changer la politique et l'État, l'éducation est le moyen de changer la société et nos relations interpersonnelles, dans ses multiples dimensions. Par rapport à l'environnement, avec la responsabilité financière au niveau personnel et communautaire, avec l'éducation pour la vie, entre autres choses.
Enfin, en tant que dernière constatation, la plateforme conclut que l'économie ne se présente pas comme une discussion sur des notions abstraites ou des indicateurs macroéconomiques au niveau national, mais de l'économie des personnes, du foyer. C'est l'agrégation de leurs propres expériences qui construit l'analyse économique, pas une agrégation sur l'économie du pays. Ce n'est pas le PIB qui est en discussion. Il n'y a pas non plus de grande discussion sur les politiques économiques ou les modèles de développement; c'est le prix des produits, le loyer, la maison, le besoin de travail, les dettes et les problèmes quotidiens, mais fréquents, sur lesquels se construit la conversation sur l'économie.