Santé (Tout Santiago en confinement total)
- A ce jour (31 mai), au total: 99.688 contagiés, 1.054 décédés, 42.728 récupérés. Dernières 24 heures: 4.830 nouveaux contagiés et 57 morts. 80% des contagiés et décédés sont de la région métropolitaine. 53% des hospitalisés ont moins de 40 ans. On calcule que 480.000 personnes pourraient être contagiées sans le savoir.
- Des avions amenant du matériel pour le secteur santé (ventilateurs, masques, tests, etc.) sont arrivés chaque semaine.
- Le ministre de la Santé a dû réclamer pour la diffusion de fausses "nouvelles" sensacionalistes dans d'importants médias, utilisant des faits réels mais avec des interprétations totalement erronées.
- Le ministère de la Santé a suspendu les test PCR de 5 laboratoires à cause d'erreurs détectées dans leurs résultats, ce qui a causé du retard des analyses et a freiné pour quelques jours le nombre de test qui pouvaient être réalisés dans les centres primaires de santé de la capitale.
170.000 tests de PCR sont pris en moyenne chaque jour, mais les laboratoires ne sont pas en condition de suivre le rythme pour leur analyse. Dans une commune, il y eu487 tests en souffrance de résultat pendant une semaine et le résultat était indispensable pour obtenir un congé-maladie payé. Le ministre de la Sante a résolu que si les symptomes sont clairs, il ne soit plus necessaire d'attendre la confirmation.
- Il y a dans le pays 183.467 adultes de 75 ans ou plus qui vivent seuls (et ne peuvent sortir). Les communes et leurs voisins s'organisent pour leur porter ce dont ils ont beoins.
- Le site web où doivent être demandées les autorisations pour sortir (achats indispensables et quelques rares autres activités; au plus 5 permis par semaine) a été collapsé à plusieurs reprises par le nombre de demandes: 170.000 en un jour. En un jour aussi, un millier de personnes sont arrêtées pour circuler sans autorisation.
- L'augmentation des cas a été vertigineux à Santiago (25.000 cas en une semaine). Le système public de santé a triplé la disponibilité de lits de haute complexité (UTI) mais a fini par être insuffisant. Un hôpital modulaire a été installé à côté de l'hôpital communal de Puente Alto (Santiago), qui était saturé. Il ajoute 100 lits, pour les malades moins graves. L'attente dans les services d'urgence dépasse 12 heures, parfois même tout ce temps dans les ambulances. Le ministère a aussi exigé aux cliniques privées d'augmenter leur disponibilité de lits critiques de 20% pour le 24/05 et de 100% pour le 15/06 (elles apporteraient ainsi 720 places de plus). La quantité de malades graves à Santiago a obligé d'en transporter plus de 100 en province.
"Aucun pays, pas même les plus développés, n'était prêt à faire face à la pandémie de coronavirus, comme en témoigne la saturation évidente des systèmes de santé dans des pays à haut niveau de développement. Le Chili n'était pas prêt non plus.", a assuré le président Piñera sur chaîne nationale de télévision [alors que dans des interventions antérieures il avait souligné la bonne préparation du pays]. Le ministre de la Santé a reconnu que toutes les projections faites en janvier "se sont effondrées comme un château de cartes". "Le confinement devra se prolonger encore et encore si l'on ne respecte pas les mesures sanitaires." ajouta-t'il. Il s'attend déjà à une situation encore pire en juin.
- Le pire: selon une étude universitaire, 15% des infectés du virus qui n'ont pas besoin d'hospitalisation (et devaient rester isolés chez eux) sortent travailler, même en transports en commun, propageant donc la contagion (le besoin de revenus pour se nourrir est plus fort). El la mobilité générale dans les secteurs populaires n'a baissé qu'entre 15 et 23% malgré l'ordre de confinement.
- Selon le Centre Européen de Contrôle des Maladies, le Chili est maintenant le 2e pays avec le taux le plus haut de contagion par million d'habitants: 208,78 (par million) par jour. Mais il est en meilleure position (5e) en décès par jour: 2,11 par million d'habitants. Il est aussi le 5e à niveau mondial en quantité de tests PCR et le meilleur d'Amérique du Sud. Beaucoup d'experts (médecins et professeurs universitaires) estiment que les mesures de restriction ont été prises trop tard.
- Le représentant de l'OMS au Chili: l'isolement des cas a été la plus grande faille du plan chilien de contention. Le ministre de la Santé a reconnu qu'il n'avait pas conscience de la concentration des habitants dans certains secteurs de logis exigus. Cette méconnaissance des conditions de vie et l'expérience clinique de ce ministre (qui ne pensait qu'aux hospitalisations), sans connaissance de salubrité publique, est ce qui a fait faire la grosse erreur d'envoyer en quarantaine chez eux les contagiés avec peu de symptômes, rares étant ceux qui ont la possibilité d'y être isolés (contagiant leurs proches et, dans bien des cas, ne respectant pas leur quarantaine). La moitié des foyers de Santiago vivent dans des logis de moins de 50m2, avec 4 personnes ou plus. Il y a même plus de 600.000 logís de 20m2 ou moins! Les "résidences sanitaires" (hôtels de divers niveaux où sont envoyés ceux qui ont peu ou pas de symptômes) contrôlées auraient dû être instaurées dès le début. Des centaines de personnes sont maintenant engagées pour "débusquer" les contagiés restés chez eux et les mener -avec ceux qui vivent avec eux- dans ces résidences et aussi détecter les contacts qu'ils peuvent avoir eu. On sait maintenant que le comité d'experts qui conseillait le ministre le demandait depuis mars! Il faudrait aussi visiter systématiquement les quartiers où il y a le plus de concentration de logis exigus, vérifier l'état des habitants et retirer les contagiés. Cela demande des milliers de contrôleurs, bien entraînés et bien protégés! Et il faut multiplier les résidences sanitaires: 66 en ont été ouvertes à Santiago, avec 2.000 lits. On projette le double pour le 1er juin, mais il en faudra plus. Beaucoup d'hôtels ont été contactés pour être disponibles.
- Une autre grave erreur a été la confusion du terme "quarantaine" utilisé sans distinctions tant pour les ordres de confinement général comme pour l'isolement des contagiés et les restrictions pour ceux qui ont été en contact avec ceux-ci (le terme "confinement" n'a jamais été utilisé). Une mauvaise interprétation du sens habituel de "quarantaine"!
- Une firme spécialisée en analyse de données a réalisé une carte de "quartiers de haut risque" de Santiago, zones où il y a grande concentration de seniors et de décès fruits de la contagion. Cela pourrait aider les autorités à mieux planifier l'aide à niveau ultra-local.
- Une étude mondiale montre que le Chili est un des pays où l'on respecte le moins la distance sociales et les ordres de confinement.
- De nouvelles fêtes clandestines ont dû être interrompues par la police. 50% des infracteurs du confinement ont entre 20 et 35 ans.
- Le télétravail causerait du stress à 70% de ces travailleurs.
- Les pompes funèbres réclament qu'elle doivent acheter au marché noir (et à gros prix) le matériel de protection dont elles ont besoin. Elles demandent à être inclues dans le plan d'action.
Politique
- Le président Piñera a annoncé la distribution de 2,5 millions de paniers d'aliments et articles de première nécessité aux familles "les plus vulnérables" (que les maires devront identifier dans leurs communes), un nouveau programme de santé mentale, l'augmentation des résidences sanitaires [pour personnes contagiées mais sans grande gravité], l'intégration d'autres acteurs aux crédits aux PME, et la livraison détaillée par commune des informations sur les personnes infectées. L'ex-présidente Bachelet a critiqué la distribution d'aliments, considérant exigüe la quantité annoncée, mais 81% des enquêtés sont d'accord. (La quantité fixée correspond à 70% des familles, les plus vulnérables selon antécédents des communes.) Il y a un grand problème de logistique (transport): 126.000 boîtes ont été distribuées en une semaine; pour 2,5 millions cela prendrait 4,8 mois, mais on a annoncé l'augmentation des transports et tout devrait se terminer d'ici le 21 juin.
On critique que la nourriture d'une boîte ne servira que pour 3 ou 4 jours, que verser de l'argent aurait été mieux, laissant la liberté pour les achats, ce à quoi le gouvernement a répondu que les versements augmenteraient les agglomérations dans les banques (où sont déjà versés d'autres bénéfices), favorisant la contagion. Il y a même des politiciens qui critiquent ceux qui refusent les boîtes parce qu'ils ont, eux, tout ce qui leur faut, demandant de les donner à d'autres. Comme a dit une bourguemestre :"il est facile de tout critiquer quand on a un verre de whisky en main!" (Voir dernier "Extra")
- La gestion du président a atteint maintenant 27% d'approbation. Les bourguemestres sont les mieux évalués (72%).
- L'antérieur président du Collège des Médecins a déclaré qu'il "y a une stratégie pour faire tomber Piñera" pour la crise sanitaire. Il a eu tant de l'appui comme des contradicteurs. [Sans donner de nom, il est clair qu'il pointait vers la présidente actuelle du Collège, qui est communiste, et critique constamment les décisions des autorités.] Le ministre de la Santé a déclaré qu'il n'était pas disponible pour se bagarrer avec qui que ce soit (sauf dénoncer ceux qui propagent des fausses nouvelles).
- Le sénat a été mis en quarantaine pour 15 jours, plusieurs sénateurs ayant été détectés positifs pour le virus bien que sans symptômes. Les sessions se font par vidéoconférence. Entre les projets discutés: la limitation de la réélection: 2 périodes pour les sénateurs et 3 périodes pour les députés. Les sénateurs se sont opposés à ce que soient comptées les périodes antérieures à la promulgation.
- Le ministre de l'Intérieur a accusé "certains secteurs de l'opposition" d'exacerber les manifestations violentes de mécontentement qui ont eu lieu en plusieurs endroits de la capitale (des militants communistes, venus d'autres communes, y ont efectivement été identifiés). Le ministre de la Santé a fait remarquer que le résultat de ces manifestations sera la prolongation de la période de confinement car elles facilitent la contagion. Mais la faim se fait sentir en de nombreux quartiers et des "casseroles communitaires" y sont organisées.
- La loi qui réduit le traitement des plus hautes autorités (président, ministres, gouverneurs et parlementaires) a finalement été promulguée. Le montant de la baisse reste à fixer.
- Le président Piñera a invité les représentants de tous les partis à se réunir pour discuter un nouvel accord socio-economique. Le Parti Communiste a immédiatement refusé.
Economie
- 70% des firmes de tourisme se sont adscrites à la loi de protection de l'emploi (suspension temporelle des contrats de travail, leurs employés passant au subside de chômage).
- 500.000 travailleurs se trouvent maintenant avec leur contrat de travail suspendu (ce qui équivaut au chômage temporel mais avec lois sociales) et plus d'un million sont sans emploi, doublant le taux de chômage des mois antérieurs.
- L'industrie vinicole calcule une perte de 20% dans ses exportations.
- La quarantaine de la région métropolitaine diminuera le PIB de 3.000 millions de dollars.
- Les bénéfices des banques sont tombés de 37% en comparaison avec il y a un an.
- Les compagnies d'eau, gas et électricité ne pouvant prendre l'état des compteurs facturent une moyenne de la consommation des 6 derniers mois, mais la compagnie des eaux de Santiago permet que l'on fasse soi-même la lecture et lui envoie les données, accompagnées d'une foto du compteur. Les commerces fermés à cause des quarantaines réclament que le compte d'électricité est exagéré car ils n'ont rien consommé (ni gagné) ces derniers mois.
- 20.000 crédits garantis par l'État pour les PME dans le besoin, pour un total de 928 millions de dollars, ont déjà été sollicités.
- 80.000 millions (88M d'€) de "fonds solidaires" ont été transférés du gouvernement central aux communes pour aide sociale.
- Le pays commencera à exporter du poulet et du porc aux Philipines.
- Les "market places", firmes de vente par internet ouvertes à de multiples commerces, ont nettement gagné avec le confinement, tant en acheteurs comme en vendeurs et en variété de produits. Les secteurs qui ont le plus augmenté en mai (en relation à l'année passée): informatique 429%, électrodomestiques 391%, vêtements et chaussures 379%, outillage et construction 302% et meubles 264%. Sur l'une de ces plateformes, les nouveaux vendeurs sont pour 80% des petits commerces. La logistique (envois) est "externalisée" (réalisée par des firmes déjà existentes).
- Un économiste a dénoncé que "on a construit de manière fictice la classe moyenne du pays; cette classe moyenne n'existe pas: elle n'a pas été constituée sur le capital humain mais sur la base de la consommation et des crédits". C'est pourquoi elle tombe du fait de la quarantaine (confinement). "Cela brise la thèse centrale du développement du pays."
- Qui paie la note des contagiés hospitalisés? Dans un hôpital public, c'est gratuit pour les plus de 60 ans; les autres doivent payer entre 10 et 20% de la facture. Dans les cliniques privées, cela dépend si on est couvert par le Fond National de Santé (à payer: 1,2 à 18 millions de CLP, faite la réduction de 15%, soit 1.363 à 20.450 €) ou une assurance privée (variable, selon le "plan" de chacun).
- Le 29 a commencé l'envoi d'un "Revenu familial d'urgence" aux familles inscrites dans le "registre social de familles" qui sont dans la pauvreté et le paiement complémentaire pour assurer un "revenu minimum garanti" pour 700.000 travailleurs qui gagnent moins de 300.000CLP (340€).
- Les supermarchés accusent d'avoir des difficultés pour maintenir certains de leurs stocks d'aliments, certains ayant eu une demande très supérieure (certains aliments), et les transporteurs de souffrir d'importants retards à cause des "douannes sanitaires" sur de nombreuses routes.
Religion
- Faute d'assistance aux messes, les paroisses commencent à avoir des difficultés financières, ne beneficiant plus des collectes, et font appel à des transferts bancaires pour les remplacer.
Sécurité
- En Araucanie, on a fait dérailler un train de marchandises.
- Les manifestations de protestation pour la situation économique se sont multipliées dans divers secteurs et villes, quelques unes violentes. Les oeuvres de construction d'une nouvelle station de métro de Santiago ont été mises à sac. On a aussi tenté de mettre à sac un supermarché.
- Les délits ont augmenté de 1000% dans certaines communes de la région métropolitaine.
- 30 familles, la plus part des émigrants, logées dans 14 petites maisons, unies par un couloir qui donne a la rue (ce qu'on appelle ici une "cité") ont tout perdu a cause d'un incendie. On observe une fois de plus le comportement honteux de propriétaires qui louent et sous-louent ainsi des logements exigus pour des prix exhorbitants (jusque 200 € pour une pièce).
- Un calcul officiel relève un "taux de victimisation" de 23,3%, le plus bas des 6 dernières années et cela est interprète erronément comme que 105.000 foyers de moins ont été victimes de délits. Les enquêtes privées montrent au contraire que l'estimation d'insécurité a augmenté. Le fait est que l'on dénonce de moins en moins (ce qui est la base du calcul officiel) car on ne croit plus à son utilité.
Transports et Communications
- Il y a eu grande congestion de véhicules sur les routes qui vont de Santiago à la côte avant la mise en route du confinement total obligatoire. La fuite, comme dans les anciens cas de peste? Les communes de la côte demandent qu'on leur applique aussi le confinement obligatoire. 400 véhicules qui tentaient de rejoindre la côte le week-end du 17 ont été forcés de rentrer à Santiago.
- Le confinement à Santiago y a fait diminuer de 75% le flux de véhicules. 170.000 permis de sortir (pour achats et autres) ont été demandés le premier week-end; 700 personnes ont été arrêtées pour ne pas l'avoir mais beaucoup plus y échappent car les postes de contrôle sont peu nombreux, malgré qu'il y a 800.000 effectifs (police et militaires) pour les contrôles, mais c'est peu vu l'extension de la ville.
- La compagnie chileno-brésilienne LATAM Airlines a annoncé qu'elle utilisera le chapitre 11 de la loi sur la faillite aux États-Unis pour ses opérations au Chili, au Pérou, en Colombie, en Équateur et aux États-Unis. Ses pertes sont de 2.120 millions de dollars. (Le chapitre 11 est une possibilité que donne le cadre juridique américain de restructurer une entreprise en difficulté financière et lui permettre de continuer à fonctionner. Cette restructuration comprend la négociation, le report et la réduction du paiement des dettes. Parmi les dettes figurent des crédits auprès des banques, des obligations émises, des commandes d'avions, des baux, entre autres.) LATAM a aussi demandé une aide du gouvernement chilien (qui est à l'étude).
Science et environnement
- En utilisant le Very Large Telescope (VLT), un système de télescope de l'Observatoire Européen Austral, situé sur une montagne près d'Antofagasta, des astronomes ont réussi à capter l'image spectaculaire de ce qui semble la "naissance" d'une planète. Du jamais vu antérieurement: une structure en spirale avec un "pli" près du centre, ce qui suggère qu'il s'agit de la formation d'un corps céleste.
- A ce jour (31 mai), au total: 99.688 contagiés, 1.054 décédés, 42.728 récupérés. Dernières 24 heures: 4.830 nouveaux contagiés et 57 morts. 80% des contagiés et décédés sont de la région métropolitaine. 53% des hospitalisés ont moins de 40 ans. On calcule que 480.000 personnes pourraient être contagiées sans le savoir.
- Des avions amenant du matériel pour le secteur santé (ventilateurs, masques, tests, etc.) sont arrivés chaque semaine.
- Le ministre de la Santé a dû réclamer pour la diffusion de fausses "nouvelles" sensacionalistes dans d'importants médias, utilisant des faits réels mais avec des interprétations totalement erronées.
- Le ministère de la Santé a suspendu les test PCR de 5 laboratoires à cause d'erreurs détectées dans leurs résultats, ce qui a causé du retard des analyses et a freiné pour quelques jours le nombre de test qui pouvaient être réalisés dans les centres primaires de santé de la capitale.
170.000 tests de PCR sont pris en moyenne chaque jour, mais les laboratoires ne sont pas en condition de suivre le rythme pour leur analyse. Dans une commune, il y eu487 tests en souffrance de résultat pendant une semaine et le résultat était indispensable pour obtenir un congé-maladie payé. Le ministre de la Sante a résolu que si les symptomes sont clairs, il ne soit plus necessaire d'attendre la confirmation.
- Il y a dans le pays 183.467 adultes de 75 ans ou plus qui vivent seuls (et ne peuvent sortir). Les communes et leurs voisins s'organisent pour leur porter ce dont ils ont beoins.
- Le site web où doivent être demandées les autorisations pour sortir (achats indispensables et quelques rares autres activités; au plus 5 permis par semaine) a été collapsé à plusieurs reprises par le nombre de demandes: 170.000 en un jour. En un jour aussi, un millier de personnes sont arrêtées pour circuler sans autorisation.
- L'augmentation des cas a été vertigineux à Santiago (25.000 cas en une semaine). Le système public de santé a triplé la disponibilité de lits de haute complexité (UTI) mais a fini par être insuffisant. Un hôpital modulaire a été installé à côté de l'hôpital communal de Puente Alto (Santiago), qui était saturé. Il ajoute 100 lits, pour les malades moins graves. L'attente dans les services d'urgence dépasse 12 heures, parfois même tout ce temps dans les ambulances. Le ministère a aussi exigé aux cliniques privées d'augmenter leur disponibilité de lits critiques de 20% pour le 24/05 et de 100% pour le 15/06 (elles apporteraient ainsi 720 places de plus). La quantité de malades graves à Santiago a obligé d'en transporter plus de 100 en province.
"Aucun pays, pas même les plus développés, n'était prêt à faire face à la pandémie de coronavirus, comme en témoigne la saturation évidente des systèmes de santé dans des pays à haut niveau de développement. Le Chili n'était pas prêt non plus.", a assuré le président Piñera sur chaîne nationale de télévision [alors que dans des interventions antérieures il avait souligné la bonne préparation du pays]. Le ministre de la Santé a reconnu que toutes les projections faites en janvier "se sont effondrées comme un château de cartes". "Le confinement devra se prolonger encore et encore si l'on ne respecte pas les mesures sanitaires." ajouta-t'il. Il s'attend déjà à une situation encore pire en juin.
- Le pire: selon une étude universitaire, 15% des infectés du virus qui n'ont pas besoin d'hospitalisation (et devaient rester isolés chez eux) sortent travailler, même en transports en commun, propageant donc la contagion (le besoin de revenus pour se nourrir est plus fort). El la mobilité générale dans les secteurs populaires n'a baissé qu'entre 15 et 23% malgré l'ordre de confinement.
- Selon le Centre Européen de Contrôle des Maladies, le Chili est maintenant le 2e pays avec le taux le plus haut de contagion par million d'habitants: 208,78 (par million) par jour. Mais il est en meilleure position (5e) en décès par jour: 2,11 par million d'habitants. Il est aussi le 5e à niveau mondial en quantité de tests PCR et le meilleur d'Amérique du Sud. Beaucoup d'experts (médecins et professeurs universitaires) estiment que les mesures de restriction ont été prises trop tard.
- Le représentant de l'OMS au Chili: l'isolement des cas a été la plus grande faille du plan chilien de contention. Le ministre de la Santé a reconnu qu'il n'avait pas conscience de la concentration des habitants dans certains secteurs de logis exigus. Cette méconnaissance des conditions de vie et l'expérience clinique de ce ministre (qui ne pensait qu'aux hospitalisations), sans connaissance de salubrité publique, est ce qui a fait faire la grosse erreur d'envoyer en quarantaine chez eux les contagiés avec peu de symptômes, rares étant ceux qui ont la possibilité d'y être isolés (contagiant leurs proches et, dans bien des cas, ne respectant pas leur quarantaine). La moitié des foyers de Santiago vivent dans des logis de moins de 50m2, avec 4 personnes ou plus. Il y a même plus de 600.000 logís de 20m2 ou moins! Les "résidences sanitaires" (hôtels de divers niveaux où sont envoyés ceux qui ont peu ou pas de symptômes) contrôlées auraient dû être instaurées dès le début. Des centaines de personnes sont maintenant engagées pour "débusquer" les contagiés restés chez eux et les mener -avec ceux qui vivent avec eux- dans ces résidences et aussi détecter les contacts qu'ils peuvent avoir eu. On sait maintenant que le comité d'experts qui conseillait le ministre le demandait depuis mars! Il faudrait aussi visiter systématiquement les quartiers où il y a le plus de concentration de logis exigus, vérifier l'état des habitants et retirer les contagiés. Cela demande des milliers de contrôleurs, bien entraînés et bien protégés! Et il faut multiplier les résidences sanitaires: 66 en ont été ouvertes à Santiago, avec 2.000 lits. On projette le double pour le 1er juin, mais il en faudra plus. Beaucoup d'hôtels ont été contactés pour être disponibles.
- Une autre grave erreur a été la confusion du terme "quarantaine" utilisé sans distinctions tant pour les ordres de confinement général comme pour l'isolement des contagiés et les restrictions pour ceux qui ont été en contact avec ceux-ci (le terme "confinement" n'a jamais été utilisé). Une mauvaise interprétation du sens habituel de "quarantaine"!
- Une firme spécialisée en analyse de données a réalisé une carte de "quartiers de haut risque" de Santiago, zones où il y a grande concentration de seniors et de décès fruits de la contagion. Cela pourrait aider les autorités à mieux planifier l'aide à niveau ultra-local.
- Une étude mondiale montre que le Chili est un des pays où l'on respecte le moins la distance sociales et les ordres de confinement.
- De nouvelles fêtes clandestines ont dû être interrompues par la police. 50% des infracteurs du confinement ont entre 20 et 35 ans.
- Le télétravail causerait du stress à 70% de ces travailleurs.
- Les pompes funèbres réclament qu'elle doivent acheter au marché noir (et à gros prix) le matériel de protection dont elles ont besoin. Elles demandent à être inclues dans le plan d'action.
Politique
- Le président Piñera a annoncé la distribution de 2,5 millions de paniers d'aliments et articles de première nécessité aux familles "les plus vulnérables" (que les maires devront identifier dans leurs communes), un nouveau programme de santé mentale, l'augmentation des résidences sanitaires [pour personnes contagiées mais sans grande gravité], l'intégration d'autres acteurs aux crédits aux PME, et la livraison détaillée par commune des informations sur les personnes infectées. L'ex-présidente Bachelet a critiqué la distribution d'aliments, considérant exigüe la quantité annoncée, mais 81% des enquêtés sont d'accord. (La quantité fixée correspond à 70% des familles, les plus vulnérables selon antécédents des communes.) Il y a un grand problème de logistique (transport): 126.000 boîtes ont été distribuées en une semaine; pour 2,5 millions cela prendrait 4,8 mois, mais on a annoncé l'augmentation des transports et tout devrait se terminer d'ici le 21 juin.
On critique que la nourriture d'une boîte ne servira que pour 3 ou 4 jours, que verser de l'argent aurait été mieux, laissant la liberté pour les achats, ce à quoi le gouvernement a répondu que les versements augmenteraient les agglomérations dans les banques (où sont déjà versés d'autres bénéfices), favorisant la contagion. Il y a même des politiciens qui critiquent ceux qui refusent les boîtes parce qu'ils ont, eux, tout ce qui leur faut, demandant de les donner à d'autres. Comme a dit une bourguemestre :"il est facile de tout critiquer quand on a un verre de whisky en main!" (Voir dernier "Extra")
- La gestion du président a atteint maintenant 27% d'approbation. Les bourguemestres sont les mieux évalués (72%).
- L'antérieur président du Collège des Médecins a déclaré qu'il "y a une stratégie pour faire tomber Piñera" pour la crise sanitaire. Il a eu tant de l'appui comme des contradicteurs. [Sans donner de nom, il est clair qu'il pointait vers la présidente actuelle du Collège, qui est communiste, et critique constamment les décisions des autorités.] Le ministre de la Santé a déclaré qu'il n'était pas disponible pour se bagarrer avec qui que ce soit (sauf dénoncer ceux qui propagent des fausses nouvelles).
- Le sénat a été mis en quarantaine pour 15 jours, plusieurs sénateurs ayant été détectés positifs pour le virus bien que sans symptômes. Les sessions se font par vidéoconférence. Entre les projets discutés: la limitation de la réélection: 2 périodes pour les sénateurs et 3 périodes pour les députés. Les sénateurs se sont opposés à ce que soient comptées les périodes antérieures à la promulgation.
- Le ministre de l'Intérieur a accusé "certains secteurs de l'opposition" d'exacerber les manifestations violentes de mécontentement qui ont eu lieu en plusieurs endroits de la capitale (des militants communistes, venus d'autres communes, y ont efectivement été identifiés). Le ministre de la Santé a fait remarquer que le résultat de ces manifestations sera la prolongation de la période de confinement car elles facilitent la contagion. Mais la faim se fait sentir en de nombreux quartiers et des "casseroles communitaires" y sont organisées.
- La loi qui réduit le traitement des plus hautes autorités (président, ministres, gouverneurs et parlementaires) a finalement été promulguée. Le montant de la baisse reste à fixer.
- Le président Piñera a invité les représentants de tous les partis à se réunir pour discuter un nouvel accord socio-economique. Le Parti Communiste a immédiatement refusé.
Economie
- 70% des firmes de tourisme se sont adscrites à la loi de protection de l'emploi (suspension temporelle des contrats de travail, leurs employés passant au subside de chômage).
- 500.000 travailleurs se trouvent maintenant avec leur contrat de travail suspendu (ce qui équivaut au chômage temporel mais avec lois sociales) et plus d'un million sont sans emploi, doublant le taux de chômage des mois antérieurs.
- L'industrie vinicole calcule une perte de 20% dans ses exportations.
- La quarantaine de la région métropolitaine diminuera le PIB de 3.000 millions de dollars.
- Les bénéfices des banques sont tombés de 37% en comparaison avec il y a un an.
- Les compagnies d'eau, gas et électricité ne pouvant prendre l'état des compteurs facturent une moyenne de la consommation des 6 derniers mois, mais la compagnie des eaux de Santiago permet que l'on fasse soi-même la lecture et lui envoie les données, accompagnées d'une foto du compteur. Les commerces fermés à cause des quarantaines réclament que le compte d'électricité est exagéré car ils n'ont rien consommé (ni gagné) ces derniers mois.
- 20.000 crédits garantis par l'État pour les PME dans le besoin, pour un total de 928 millions de dollars, ont déjà été sollicités.
- 80.000 millions (88M d'€) de "fonds solidaires" ont été transférés du gouvernement central aux communes pour aide sociale.
- Le pays commencera à exporter du poulet et du porc aux Philipines.
- Les "market places", firmes de vente par internet ouvertes à de multiples commerces, ont nettement gagné avec le confinement, tant en acheteurs comme en vendeurs et en variété de produits. Les secteurs qui ont le plus augmenté en mai (en relation à l'année passée): informatique 429%, électrodomestiques 391%, vêtements et chaussures 379%, outillage et construction 302% et meubles 264%. Sur l'une de ces plateformes, les nouveaux vendeurs sont pour 80% des petits commerces. La logistique (envois) est "externalisée" (réalisée par des firmes déjà existentes).
- Un économiste a dénoncé que "on a construit de manière fictice la classe moyenne du pays; cette classe moyenne n'existe pas: elle n'a pas été constituée sur le capital humain mais sur la base de la consommation et des crédits". C'est pourquoi elle tombe du fait de la quarantaine (confinement). "Cela brise la thèse centrale du développement du pays."
- Qui paie la note des contagiés hospitalisés? Dans un hôpital public, c'est gratuit pour les plus de 60 ans; les autres doivent payer entre 10 et 20% de la facture. Dans les cliniques privées, cela dépend si on est couvert par le Fond National de Santé (à payer: 1,2 à 18 millions de CLP, faite la réduction de 15%, soit 1.363 à 20.450 €) ou une assurance privée (variable, selon le "plan" de chacun).
- Le 29 a commencé l'envoi d'un "Revenu familial d'urgence" aux familles inscrites dans le "registre social de familles" qui sont dans la pauvreté et le paiement complémentaire pour assurer un "revenu minimum garanti" pour 700.000 travailleurs qui gagnent moins de 300.000CLP (340€).
- Les supermarchés accusent d'avoir des difficultés pour maintenir certains de leurs stocks d'aliments, certains ayant eu une demande très supérieure (certains aliments), et les transporteurs de souffrir d'importants retards à cause des "douannes sanitaires" sur de nombreuses routes.
Religion
- Faute d'assistance aux messes, les paroisses commencent à avoir des difficultés financières, ne beneficiant plus des collectes, et font appel à des transferts bancaires pour les remplacer.
Sécurité
- En Araucanie, on a fait dérailler un train de marchandises.
- Les manifestations de protestation pour la situation économique se sont multipliées dans divers secteurs et villes, quelques unes violentes. Les oeuvres de construction d'une nouvelle station de métro de Santiago ont été mises à sac. On a aussi tenté de mettre à sac un supermarché.
- Les délits ont augmenté de 1000% dans certaines communes de la région métropolitaine.
- 30 familles, la plus part des émigrants, logées dans 14 petites maisons, unies par un couloir qui donne a la rue (ce qu'on appelle ici une "cité") ont tout perdu a cause d'un incendie. On observe une fois de plus le comportement honteux de propriétaires qui louent et sous-louent ainsi des logements exigus pour des prix exhorbitants (jusque 200 € pour une pièce).
- Un calcul officiel relève un "taux de victimisation" de 23,3%, le plus bas des 6 dernières années et cela est interprète erronément comme que 105.000 foyers de moins ont été victimes de délits. Les enquêtes privées montrent au contraire que l'estimation d'insécurité a augmenté. Le fait est que l'on dénonce de moins en moins (ce qui est la base du calcul officiel) car on ne croit plus à son utilité.
Transports et Communications
- Il y a eu grande congestion de véhicules sur les routes qui vont de Santiago à la côte avant la mise en route du confinement total obligatoire. La fuite, comme dans les anciens cas de peste? Les communes de la côte demandent qu'on leur applique aussi le confinement obligatoire. 400 véhicules qui tentaient de rejoindre la côte le week-end du 17 ont été forcés de rentrer à Santiago.
- Le confinement à Santiago y a fait diminuer de 75% le flux de véhicules. 170.000 permis de sortir (pour achats et autres) ont été demandés le premier week-end; 700 personnes ont été arrêtées pour ne pas l'avoir mais beaucoup plus y échappent car les postes de contrôle sont peu nombreux, malgré qu'il y a 800.000 effectifs (police et militaires) pour les contrôles, mais c'est peu vu l'extension de la ville.
- La compagnie chileno-brésilienne LATAM Airlines a annoncé qu'elle utilisera le chapitre 11 de la loi sur la faillite aux États-Unis pour ses opérations au Chili, au Pérou, en Colombie, en Équateur et aux États-Unis. Ses pertes sont de 2.120 millions de dollars. (Le chapitre 11 est une possibilité que donne le cadre juridique américain de restructurer une entreprise en difficulté financière et lui permettre de continuer à fonctionner. Cette restructuration comprend la négociation, le report et la réduction du paiement des dettes. Parmi les dettes figurent des crédits auprès des banques, des obligations émises, des commandes d'avions, des baux, entre autres.) LATAM a aussi demandé une aide du gouvernement chilien (qui est à l'étude).
Science et environnement
- En utilisant le Very Large Telescope (VLT), un système de télescope de l'Observatoire Européen Austral, situé sur une montagne près d'Antofagasta, des astronomes ont réussi à capter l'image spectaculaire de ce qui semble la "naissance" d'une planète. Du jamais vu antérieurement: une structure en spirale avec un "pli" près du centre, ce qui suggère qu'il s'agit de la formation d'un corps céleste.
EXTRA: Pourquoi n'a pas réussi la stratégie de quarantaines dynamiques à Santiago? (Extraits)
(La Tercera, 15/05/2020)
(La Tercera, 15/05/2020)
1. Une expérience unique
Le modèle qui était appliqué jusqu'à hier (14) dans la région métropolitaine est sans précédent et n'est pas adapté du traçage que d'autres pays ont utilisé. Ce matin, le gouvernement a récapitulé cela, signalant qu'en examinant ce qui se faisait à l'extérieur, il ne voyait pas d'exemples 100% adaptables. Il est vrai que plusieurs fois on a dit avoir observé la Corée du Sud, où ils ont effectué des tests massifs et des contagions et contacts isolés - et ils n'ont pas effectué de gigantesques quarantaines totales, répètent-ils -, mais dans des conditions assez difficiles à reproduire ici: trop cher en argent en ses phases initiales et avec une culture sociale très différente. L'Allemagne est l'Allemagne et le Chili est le Chili, et en outre, l'isolement y était parfois plus prononcé. L'Espagne et l'Italie, à oublier. États-Unis, moins.
Compte tenu de cela et des contributions d'experts et de rapports spécifiques (il y a même eu des modélisations de certains scientifiques qui collaborent avec le Conseil de Données), le gouvernement a opté pour des quarantaines dynamiques, stratégiques ou partielles. La même version souligne que ces données ont souligné qu'il était possible de contenir la propagation virale avec le même impact qu'un verrouillage, mais sans payer le prix inestimable de la fermeture de la métropole.
2. Les gens ont continué de se déplacer d'une commune à l'autre
«Il y a eu peu d'analyses concernant le fonctionnement de Santiago dans son ensemble, plus que la somme des territoires délimités indépendants, c'est-à-dire les communes. Les communes de la capitale ont été traitées comme si elles étaient des régions du pays, avec des limites larges et claires, quand ce n'est pas le cas, la mobilité des personnes à l'intérieur de la ville de Santiago, et donc leur interconnexion, est immense», dit le docteur Manuel Najera, spécialiste en épidémiologie et professeur à l'Université del Desarrollo.
Peu importe qu'une commune soit fermée; dans les autres, les gens continuaient de se mobiliser sans la pression de l'autorité, transférant le virus et le propageant dans toute la ville. Et dans celles qui étaient confinées, il y a eu beaucoup d'exemples de personnes qui n'ont pas respecté les mesures, en plus des [nombreux] permis qui ont été octroyés.
3. Le chaînon manquant: le système de soins primaires
La chaîne vacille à un point crucial: les postes de soins primaires, qui forment un réseau de santé qui dépend du Mininstère de la Santé et du système municipal, qui manquent de matériel et auraient dû sortir sur le terrain. Mais le facteur équipe de terrain est très pauvre et insuffisant, nous n'avons pas les capacités, il y a peu de personnel et les nouveaux embauchés n'ont pas assez d'expérience. Si les soins primaires ne sont pas en bonne condition, la possibilité de traçabilité des cas, leur isolement et leur mise en quarantaine ne fonctionneront pas bien et nous autoriserons sans aucun doute le virus à continuer à circuler.
4. Combien a pesé l'annonce du gouvernement de la "nouvelle normalité"
La foi précoce de succès en raison de la situation observée exclusivement dans le secteur est de la capitale et du résultat modérément positif à Punta Arenas et en Araucaníe a poussé le discours de l'autorité à évoluer prématurément vers la "nouvelle normalité'', un message à la population [qui a poussé] pour revenir au commerce, au centre commercial, ce qui a confondu alors que la prémisse principale était le séjour à la maison pour éviter plus d'infections. Le gouvernement a expliqué que l'erreur qui a été commise était de confondre les gens avec ce message, car on cherchait à installer l'idée qu'on reviendrait à un "nouvel état normal" plus tard, pas immédiatement.
5. Les habitants de Santiago sont-ils différents de ceux des régions?
Il y a ici un facteur qui n'est pas médical mais social, presque idiosyncrasique si vous voulez, difficile à exprimer par la bouche d'une autorité sans être mal interprété. Que l'homme de Santiago s'est comporté d'une manière très différente des chiliens des régions. Au gouvernement, ils soutiennent que si l'échec était exclusivement imputable au message d'une nouvelle normalité, il n'est pas compréhensible que dans des régions comme Osorno et Punta Arenas, où ils ont entendu le même discours, la situation n'est pas aussi dramatique que dans la capitale.
Le ministre de la Santé, Jaime Mañalich, a abordé ce point dans une interview: «Pour des raisons qui ne me correspondent pas juger, je pense que le comportement du peuple, une fois qu'il y a eu levée de restrictions dans la Région Métropolitaine, n'était pas le désirable. Il y a eu une libération en termes de lancement de fêtes dans des appartements, clandestines, ce qui représentait un énorme risque potentiel, et cela m'a amené à déclarer la guerre dans le sens que tout était en jeu dans la bataille de Santiago, jusqu'à ce que les chiffres l'ont confirmé et que nous arrivons aux actions où nous nous trouvons aujourd'hui».
[L'ex-président du Collège des Médecins croit aussi au "manque de préoccupation [des gens] pour le prochain".]
Le modèle qui était appliqué jusqu'à hier (14) dans la région métropolitaine est sans précédent et n'est pas adapté du traçage que d'autres pays ont utilisé. Ce matin, le gouvernement a récapitulé cela, signalant qu'en examinant ce qui se faisait à l'extérieur, il ne voyait pas d'exemples 100% adaptables. Il est vrai que plusieurs fois on a dit avoir observé la Corée du Sud, où ils ont effectué des tests massifs et des contagions et contacts isolés - et ils n'ont pas effectué de gigantesques quarantaines totales, répètent-ils -, mais dans des conditions assez difficiles à reproduire ici: trop cher en argent en ses phases initiales et avec une culture sociale très différente. L'Allemagne est l'Allemagne et le Chili est le Chili, et en outre, l'isolement y était parfois plus prononcé. L'Espagne et l'Italie, à oublier. États-Unis, moins.
Compte tenu de cela et des contributions d'experts et de rapports spécifiques (il y a même eu des modélisations de certains scientifiques qui collaborent avec le Conseil de Données), le gouvernement a opté pour des quarantaines dynamiques, stratégiques ou partielles. La même version souligne que ces données ont souligné qu'il était possible de contenir la propagation virale avec le même impact qu'un verrouillage, mais sans payer le prix inestimable de la fermeture de la métropole.
2. Les gens ont continué de se déplacer d'une commune à l'autre
«Il y a eu peu d'analyses concernant le fonctionnement de Santiago dans son ensemble, plus que la somme des territoires délimités indépendants, c'est-à-dire les communes. Les communes de la capitale ont été traitées comme si elles étaient des régions du pays, avec des limites larges et claires, quand ce n'est pas le cas, la mobilité des personnes à l'intérieur de la ville de Santiago, et donc leur interconnexion, est immense», dit le docteur Manuel Najera, spécialiste en épidémiologie et professeur à l'Université del Desarrollo.
Peu importe qu'une commune soit fermée; dans les autres, les gens continuaient de se mobiliser sans la pression de l'autorité, transférant le virus et le propageant dans toute la ville. Et dans celles qui étaient confinées, il y a eu beaucoup d'exemples de personnes qui n'ont pas respecté les mesures, en plus des [nombreux] permis qui ont été octroyés.
3. Le chaînon manquant: le système de soins primaires
La chaîne vacille à un point crucial: les postes de soins primaires, qui forment un réseau de santé qui dépend du Mininstère de la Santé et du système municipal, qui manquent de matériel et auraient dû sortir sur le terrain. Mais le facteur équipe de terrain est très pauvre et insuffisant, nous n'avons pas les capacités, il y a peu de personnel et les nouveaux embauchés n'ont pas assez d'expérience. Si les soins primaires ne sont pas en bonne condition, la possibilité de traçabilité des cas, leur isolement et leur mise en quarantaine ne fonctionneront pas bien et nous autoriserons sans aucun doute le virus à continuer à circuler.
4. Combien a pesé l'annonce du gouvernement de la "nouvelle normalité"
La foi précoce de succès en raison de la situation observée exclusivement dans le secteur est de la capitale et du résultat modérément positif à Punta Arenas et en Araucaníe a poussé le discours de l'autorité à évoluer prématurément vers la "nouvelle normalité'', un message à la population [qui a poussé] pour revenir au commerce, au centre commercial, ce qui a confondu alors que la prémisse principale était le séjour à la maison pour éviter plus d'infections. Le gouvernement a expliqué que l'erreur qui a été commise était de confondre les gens avec ce message, car on cherchait à installer l'idée qu'on reviendrait à un "nouvel état normal" plus tard, pas immédiatement.
5. Les habitants de Santiago sont-ils différents de ceux des régions?
Il y a ici un facteur qui n'est pas médical mais social, presque idiosyncrasique si vous voulez, difficile à exprimer par la bouche d'une autorité sans être mal interprété. Que l'homme de Santiago s'est comporté d'une manière très différente des chiliens des régions. Au gouvernement, ils soutiennent que si l'échec était exclusivement imputable au message d'une nouvelle normalité, il n'est pas compréhensible que dans des régions comme Osorno et Punta Arenas, où ils ont entendu le même discours, la situation n'est pas aussi dramatique que dans la capitale.
Le ministre de la Santé, Jaime Mañalich, a abordé ce point dans une interview: «Pour des raisons qui ne me correspondent pas juger, je pense que le comportement du peuple, une fois qu'il y a eu levée de restrictions dans la Région Métropolitaine, n'était pas le désirable. Il y a eu une libération en termes de lancement de fêtes dans des appartements, clandestines, ce qui représentait un énorme risque potentiel, et cela m'a amené à déclarer la guerre dans le sens que tout était en jeu dans la bataille de Santiago, jusqu'à ce que les chiffres l'ont confirmé et que nous arrivons aux actions où nous nous trouvons aujourd'hui».
[L'ex-président du Collège des Médecins croit aussi au "manque de préoccupation [des gens] pour le prochain".]
Pourquoi est-il si difficile pour les chiliens de respecter les règles? (Extraits)
(LaTercera, 27/5/2020)
(LaTercera, 27/5/2020)
"La société chilienne est fortement liée à l'individualisme et au succès", explique le sociologue du Centre de Recherche en Sciences Sociales et Jeunesse de l'UCSH, Carlos Durán. "Dans des moments comme celui que nous vivons, cette absence de sentiment de communauté et de solidarité avec l'autre se retourne contre nous et tend à imposer l'idée de ne pas payer les frais de la quarantaine, par exemple, voire d'en retirer des bénéfices".
Paula Luengo, psychologue de recherche au COES et spécialiste des interactions de groupe, est d'accord et assure que cela est historique, étant donné que la prépondérance de soi sur le collectif est un paradigme qui a été forgé dans notre histoire de manière très forte ces dernières années, et qui a une corrélation dans les modèles économiques. "Nous sommes imprégnés d'une société dans laquelle prendre soin de l'autre est peu valorisé», explique-t'elle. Carlos Durán ajoute que l'origine de ces idées se trouve précisément dans un modèle social dans lequel le succès individuel n'est pas associé au succès collectif et où le mérite est mesuré comme un attribut strictement personnel. "Il n'est pas étrange dans ce contexte que si nous avons été formés dans une société basée sur l'individualisme et l'absence de coopération, relever le défi de contribuer collectivement à vaincre la pandémie soit une tâche si difficile", ajoute-t-il.
Le manque d'empathie avec le reste est ce qui permet, selon la psychologue, que nous justifions nos comportements en disant que "je ne fais de mal à personne si je quitte la maison" et que nous nous permettons de briser les règles qui nous sont imposées pour la sécurité de tous. Paula Luengo explique que le défaut de ce raisonnement est qu'il ne considère pas l'interdépendance comme un facteur clé dans la société et ne tient pas compte du fait que nous aimer ou ne pas être liés les uns aux autres, et le bien-être des autres nous affecte.
Pape Francois: "Dans cette pandémie que le monde souffre, il est douloureux de voir dans l'humanté le narcissisme, des gens qui se préoccupent de leurs propes nécessités, qui sont indifférents à celles des autres, qui n'admittent pas leurs propres fragilités et erreurs".
Paula Luengo, psychologue de recherche au COES et spécialiste des interactions de groupe, est d'accord et assure que cela est historique, étant donné que la prépondérance de soi sur le collectif est un paradigme qui a été forgé dans notre histoire de manière très forte ces dernières années, et qui a une corrélation dans les modèles économiques. "Nous sommes imprégnés d'une société dans laquelle prendre soin de l'autre est peu valorisé», explique-t'elle. Carlos Durán ajoute que l'origine de ces idées se trouve précisément dans un modèle social dans lequel le succès individuel n'est pas associé au succès collectif et où le mérite est mesuré comme un attribut strictement personnel. "Il n'est pas étrange dans ce contexte que si nous avons été formés dans une société basée sur l'individualisme et l'absence de coopération, relever le défi de contribuer collectivement à vaincre la pandémie soit une tâche si difficile", ajoute-t-il.
Le manque d'empathie avec le reste est ce qui permet, selon la psychologue, que nous justifions nos comportements en disant que "je ne fais de mal à personne si je quitte la maison" et que nous nous permettons de briser les règles qui nous sont imposées pour la sécurité de tous. Paula Luengo explique que le défaut de ce raisonnement est qu'il ne considère pas l'interdépendance comme un facteur clé dans la société et ne tient pas compte du fait que nous aimer ou ne pas être liés les uns aux autres, et le bien-être des autres nous affecte.
Pape Francois: "Dans cette pandémie que le monde souffre, il est douloureux de voir dans l'humanté le narcissisme, des gens qui se préoccupent de leurs propes nécessités, qui sont indifférents à celles des autres, qui n'admittent pas leurs propres fragilités et erreurs".
Pourquoi un pays modèle semble-t-il sombrer dans le chaos? (Extraits)
(Deutsche Welle, 27/5/2020)
(Deutsche Welle, 27/5/2020)
"Les riches au Chili gagnent comme en Allemagne, et les pauvres comme en Mongolie", a déclaré Branko Milanovic de la Banque Mondiale. Le gouvernement agit mal parce qu'il ne connaît pas son peuple, dit Fernanda Arriaza, directrice de la gestion communautaire du bureau international de l'ONG TECHO, active dans 19 pays d'Amérique Latine [qui se dédie à construire pour ceux qui vivent dans des bidonvilles]. Et la "table de salut" est pire. "Ce sont les pauvres des camps [établissements informels ou quartiers marginalisés] qui voient le visage le plus dur de cette crise, car leur état vulnérable s'est aggravé: manque d'accès aux services, au logement et aux opportunités d'emploi", ajoute-t-elle.
C'est pourquoi la devise «Restez à la maison!» est une ironie pour beaucoup, qui répondent: "Et si vous n'avez pas de maison? Et si vous n'avez pas d'eau pour vous laver les mains? Et si vous n'avez pas 2 mètres pour vous éloigner de 8 personnes qui partagent une seule chambre?".
La faim a fait réapparaître des caceroles populaires [cuisinant pour tout un quartier], un héritage de la dépression des années 1930 qui fut ravivé pendant la dictature de Pinochet.
Pourquoi alors le chaos au Chili? "Parce que le gouvernement a assimilé la vie humaine à l'économie", est la conclusion d'Eduardo Vergara, directeur exécutif du groupe de réflexion Fundación Chile 21. Et pour Arriaza "cette ignorance du sentiment citoyen" explique pourquoi tant de chiliens ont manifesté - avec une pause forcée par la pandémie - avec tant de véhémence depuis octobre, "car le gouvernement ne sait pas de quoi les gens ont besoin, ne sait pas quelles réponses apporter aux problèmes, et encore moins dans une crise comme celle-ci".
Pour certains, la "table de salut" réside malheureusement dans les structures de trafic de drogue, qui comblent cette lacune en donnant de la nourriture aux familles et même en payant des enterrements pour recruter leurs soldats".
Les racines de la crise au Chili ne sont pas seulement dans les mauvaises décisions ou le manque de mesures pour faire face à la pandémie, mais plutôt que le chaos est dû au fait que "le gouvernement ignore totalement le fonctionnement des citoyens" , soutient Fernanda Arriaza, qui conclut que le gouvernement et le peuple chilien vivent dans deux mondes parallèles: "l'un qui interprète d'en haut, et l'autre qui souffre de la réalité dans la rue".
C'est pourquoi la devise «Restez à la maison!» est une ironie pour beaucoup, qui répondent: "Et si vous n'avez pas de maison? Et si vous n'avez pas d'eau pour vous laver les mains? Et si vous n'avez pas 2 mètres pour vous éloigner de 8 personnes qui partagent une seule chambre?".
La faim a fait réapparaître des caceroles populaires [cuisinant pour tout un quartier], un héritage de la dépression des années 1930 qui fut ravivé pendant la dictature de Pinochet.
Pourquoi alors le chaos au Chili? "Parce que le gouvernement a assimilé la vie humaine à l'économie", est la conclusion d'Eduardo Vergara, directeur exécutif du groupe de réflexion Fundación Chile 21. Et pour Arriaza "cette ignorance du sentiment citoyen" explique pourquoi tant de chiliens ont manifesté - avec une pause forcée par la pandémie - avec tant de véhémence depuis octobre, "car le gouvernement ne sait pas de quoi les gens ont besoin, ne sait pas quelles réponses apporter aux problèmes, et encore moins dans une crise comme celle-ci".
Pour certains, la "table de salut" réside malheureusement dans les structures de trafic de drogue, qui comblent cette lacune en donnant de la nourriture aux familles et même en payant des enterrements pour recruter leurs soldats".
Les racines de la crise au Chili ne sont pas seulement dans les mauvaises décisions ou le manque de mesures pour faire face à la pandémie, mais plutôt que le chaos est dû au fait que "le gouvernement ignore totalement le fonctionnement des citoyens" , soutient Fernanda Arriaza, qui conclut que le gouvernement et le peuple chilien vivent dans deux mondes parallèles: "l'un qui interprète d'en haut, et l'autre qui souffre de la réalité dans la rue".
La politique des vautours (Extraits)
par Cristian Valenzuela (LaTercera, 22/05/2020)
par Cristian Valenzuela (LaTercera, 22/05/2020)
La faim est le mot qui a été répété dans les messages et les revendications des dirigeants du Front Ample, pour montrer leur indignation face au manque allégué d'aide d'État dans le contexte de la pandémie. La faim, fut la proclamation des militants communistes qui sont sortis pour protester à la commune de El Bosque, alléguant l'abandon par les autorités locales et municipales, mais qui loin d'être un appel social, prirent la forme et les méthodes des excès de la "première ligne" [combattants].
À ce jour, plus de 1,5 million de chiliens sont au chômage, ont été licenciés ou ont vu leur emploi suspendu, ce qui signifie un préjudice partiel ou total au revenu de base dont des millions de familles ont besoin pour manger et vivre. Il n'y a aucun doute: des milliers de chiliens mourront de faim au cours des prochaines semaines et deviendront l'une des conséquences les plus dramatiques de cette pandémie.
La peur de la vulnérabilité économique qui peut conduire de nombreuses personnes à la famine et l'augmentation explosive des cas de contagion de Covid-19, qui fait des centaines de morts, a provoqué une arrivée massive de vautours, qui viennent déployer leurs ailes. au milieu de la société chilienne. Mais les espèces charognardes qui nous hantent ne sont pas des oiseaux, mais des politiciens qui ont perdu leur pudeur dans le contexte de cette pandémie. Ils sont attirés par la douleur, la souffrance et la mort de leurs compatriotes qui, face à l'incertitude d'un virus invisible et jusqu'à maintenant incontrôlable, et à l'effondrement économique et social des quarantaines, respirent la terreur, le parfum préféré de ceux qui vivent en profitant des misères. Ils sont sur les réseaux sociaux et dans les médias; ils utilisent également leur chaire au Congrès pour faire leurs proclamations. Tout moyen ou plate-forme est valable pour profiter de l'angoisse et du désespoir des chiliens, afin d'obtenir un petit avantage politique.
Pensez-vous que certains de ces héros d'occasion ont déjà eu faim ces derniers mois? Ou ont-ils vu leur emploi ou leur salaire menacé à la suite de l'épidémie sociale ou de la pandémie? Je vous l'assure, aucun d'eux. Ces vautours politiques n'ont pour eux qu'une soif de pouvoir. Ils ne se soucient pas de la souffrance de la population ni des difficultés que subissent des millions de chiliens. La seule chose qu'ils recherchent est de remuer suffisamment les eaux, pour voir si, par miracle, se construit un leadership qui puisse les amener au gouvernement et leur permettre de se répartir les positions de pouvoir. Ils espèrent sûrement que le rapport quotidien montre une augmentation explosive des infections ou l'effondrement total du réseau de santé. Ils espèrent également que les protestations se multiplieront et que les barricades se rallumeront, pour sortir et donner des conférences sur la façon dont ils ont anticipé tout cela et sur la façon dont ils sont prêts à assumer une tâche aussi difficile.
Le Chili n'a pas besoin de ces vautours politiques qui sont à la recherche de la désolation et de la mort. Nous avons besoin de politiciens au leadership positif qui, avec un sentiment d'unité et d'engagement, se mettent à la disposition du gouvernement et de tous les chiliens à la recherche des meilleures solutions pour faire face à cette pandémie. C'est la seule voie que le pays doit suivre pour se relever, comme un Phénix, de ses cendres, plus fort et plus résilient qu'avant cette catastrophe.
[En Espagne, c'est l'extrême droite qui proteste; ici c'est l'extrême opposé!]
À ce jour, plus de 1,5 million de chiliens sont au chômage, ont été licenciés ou ont vu leur emploi suspendu, ce qui signifie un préjudice partiel ou total au revenu de base dont des millions de familles ont besoin pour manger et vivre. Il n'y a aucun doute: des milliers de chiliens mourront de faim au cours des prochaines semaines et deviendront l'une des conséquences les plus dramatiques de cette pandémie.
La peur de la vulnérabilité économique qui peut conduire de nombreuses personnes à la famine et l'augmentation explosive des cas de contagion de Covid-19, qui fait des centaines de morts, a provoqué une arrivée massive de vautours, qui viennent déployer leurs ailes. au milieu de la société chilienne. Mais les espèces charognardes qui nous hantent ne sont pas des oiseaux, mais des politiciens qui ont perdu leur pudeur dans le contexte de cette pandémie. Ils sont attirés par la douleur, la souffrance et la mort de leurs compatriotes qui, face à l'incertitude d'un virus invisible et jusqu'à maintenant incontrôlable, et à l'effondrement économique et social des quarantaines, respirent la terreur, le parfum préféré de ceux qui vivent en profitant des misères. Ils sont sur les réseaux sociaux et dans les médias; ils utilisent également leur chaire au Congrès pour faire leurs proclamations. Tout moyen ou plate-forme est valable pour profiter de l'angoisse et du désespoir des chiliens, afin d'obtenir un petit avantage politique.
Pensez-vous que certains de ces héros d'occasion ont déjà eu faim ces derniers mois? Ou ont-ils vu leur emploi ou leur salaire menacé à la suite de l'épidémie sociale ou de la pandémie? Je vous l'assure, aucun d'eux. Ces vautours politiques n'ont pour eux qu'une soif de pouvoir. Ils ne se soucient pas de la souffrance de la population ni des difficultés que subissent des millions de chiliens. La seule chose qu'ils recherchent est de remuer suffisamment les eaux, pour voir si, par miracle, se construit un leadership qui puisse les amener au gouvernement et leur permettre de se répartir les positions de pouvoir. Ils espèrent sûrement que le rapport quotidien montre une augmentation explosive des infections ou l'effondrement total du réseau de santé. Ils espèrent également que les protestations se multiplieront et que les barricades se rallumeront, pour sortir et donner des conférences sur la façon dont ils ont anticipé tout cela et sur la façon dont ils sont prêts à assumer une tâche aussi difficile.
Le Chili n'a pas besoin de ces vautours politiques qui sont à la recherche de la désolation et de la mort. Nous avons besoin de politiciens au leadership positif qui, avec un sentiment d'unité et d'engagement, se mettent à la disposition du gouvernement et de tous les chiliens à la recherche des meilleures solutions pour faire face à cette pandémie. C'est la seule voie que le pays doit suivre pour se relever, comme un Phénix, de ses cendres, plus fort et plus résilient qu'avant cette catastrophe.
[En Espagne, c'est l'extrême droite qui proteste; ici c'est l'extrême opposé!]