Justice en temps de pandémie. Qui paie la facture?
Diego Vela Grau et Cristóbal Otero (Extraits - La Tercera, 2/04/2021)
Diego Vela Grau et Cristóbal Otero (Extraits - La Tercera, 2/04/2021)
En 2020, le PIB de notre pays a chuté d'environ 6%. La lecture de ce chiffre est qu'en moyenne, le revenu des familles du pays a baissé de 6%. Cependant, les moyennes ont tendance à ne raconter qu'une partie de l'histoire, et parfois même à la déformer. L'une des caractéristiques de cette crise est qu'elle affecte de manière disproportionnée certains secteurs et groupes, alors qu'elle n'affecte pas les autres (et même leur profite). Quand on regarde la population active, les effets se sont concentrés dans les strates socio-économiques les moins bien nanties. La grande majorité des emplois détruits sont à faible revenu et informels, et ce sont les femmes qui ont le plus vu leur main-d’œuvre se réduire.
Nous pouvons utiliser des calculs simples pour évaluer le cas du Chili. Selon les chiffres de la base de données mondiale sur les inégalités, en 2019, le Chili était le septième pays de la planète où les 10% les plus riches avaient la plus forte concentration de revenus. Les 10% les plus riches ont reçu 60% du revenu national.
Un ralentissement de 6% affectant seulement les 90% inférieurs de la distribution des revenus signifie que les revenus des personnes touchées ont chuté de beaucoup plus que la moyenne de 6%. Selon le simple exercice développé ci-dessus, le revenu du groupe affecté a diminué de plus de 2,5 fois ce qui est suggéré par la moyenne totale. Par contre, entre 2020 et aujourd'hui, les cinq plus grandes fortunes du pays ont augmenté de plus de 66% en moyenne.
Le niveau initial d'inégalité est central pour comprendre l'impact de cette crise et doit être au cœur des politiques adoptées pour y faire face. Cependant, aujourd'hui, les politiques mises en œuvre vont dans le sens inverse; le groupe le plus touché est celui qui paie le coût de son «aide».
La réponse politique a été de puiser dans l'épargne des travailleurs. Premièrement, au travers de la loi sur la protection de l'emploi, en utilisant les économies de l'assurance chômage; plus tard, les retraits aux fonds de pension, et maintenant avec la nouvelle proposition des candidats à la présidentielle Lavín et Desbordes, au fonds qui finance l'assurance-chômage. Ces mesures ne font qu'exacerber les disparités entre capital et travail.
La manière la plus ordonnée de partager les coûts de la pandémie est de les payer à partir des revenus provenant de la perception des impôts, auxquels tout le monde, propriétaires du capital et travailleurs, contribue. Malheureusement, la structure fiscale de notre pays est légèrement régressive, et ceux qui ont le plus contribuent relativement moins, ce qui rend impossible de financer des politiques qui ne sont pas strictement ciblées.
Une façon de financer équitablement ces coûts, avec la structure fiscale actuelle, est au moyen d'une dette à charge d'un impôt temporaire sur la fortune (appelé «impôt aux super riches»). [Ce qui est actuellement proposé au parlement, mais sans accord du gouvernement, qui craint une fuite de capitaux.]
Nous pouvons utiliser des calculs simples pour évaluer le cas du Chili. Selon les chiffres de la base de données mondiale sur les inégalités, en 2019, le Chili était le septième pays de la planète où les 10% les plus riches avaient la plus forte concentration de revenus. Les 10% les plus riches ont reçu 60% du revenu national.
Un ralentissement de 6% affectant seulement les 90% inférieurs de la distribution des revenus signifie que les revenus des personnes touchées ont chuté de beaucoup plus que la moyenne de 6%. Selon le simple exercice développé ci-dessus, le revenu du groupe affecté a diminué de plus de 2,5 fois ce qui est suggéré par la moyenne totale. Par contre, entre 2020 et aujourd'hui, les cinq plus grandes fortunes du pays ont augmenté de plus de 66% en moyenne.
Le niveau initial d'inégalité est central pour comprendre l'impact de cette crise et doit être au cœur des politiques adoptées pour y faire face. Cependant, aujourd'hui, les politiques mises en œuvre vont dans le sens inverse; le groupe le plus touché est celui qui paie le coût de son «aide».
La réponse politique a été de puiser dans l'épargne des travailleurs. Premièrement, au travers de la loi sur la protection de l'emploi, en utilisant les économies de l'assurance chômage; plus tard, les retraits aux fonds de pension, et maintenant avec la nouvelle proposition des candidats à la présidentielle Lavín et Desbordes, au fonds qui finance l'assurance-chômage. Ces mesures ne font qu'exacerber les disparités entre capital et travail.
La manière la plus ordonnée de partager les coûts de la pandémie est de les payer à partir des revenus provenant de la perception des impôts, auxquels tout le monde, propriétaires du capital et travailleurs, contribue. Malheureusement, la structure fiscale de notre pays est légèrement régressive, et ceux qui ont le plus contribuent relativement moins, ce qui rend impossible de financer des politiques qui ne sont pas strictement ciblées.
Une façon de financer équitablement ces coûts, avec la structure fiscale actuelle, est au moyen d'une dette à charge d'un impôt temporaire sur la fortune (appelé «impôt aux super riches»). [Ce qui est actuellement proposé au parlement, mais sans accord du gouvernement, qui craint une fuite de capitaux.]