31/05/2021

Partis politiques: déroute et défis


Alejandra Krauss, avocate (La Tercera, 28/05/2021) (Synthèse)

Si nous convenons que le but des partis est d'être des instruments qui représentent les personnes dans la tâche de réaliser le bien commun, et certainement au service des idéaux, répondant aux défis de chaque époque, ouverts aux organisations communautaires, sociales, territoriales, syndicales et des travailleurs, il est paradoxal de voir à quel point ils se sont éloignés progressivement [ici] de ces fins. Il semblerait qu'ils soient devenus une fin en eux-mêmes et ne soient plus un moyen de faire valoir les principes et les convictions auxquels ils prétendent adhérer et, ce qui est plus grave, ont cessé de représenter ceux qui en ont le plus besoin.
Lors des dernières élections, les citoyens ont réagi de manière claire et éloquente. Les résultats pour les partis, en particulier ceux qui gravitent depuis 80 ans, sont désastreux. Les partis qui gouvernent le pays depuis 35 ans représentent moins de la moitié des constituants élus. C'est un énorme changement.
Les élections des 15 et 16 mai ont montré quelque chose de remarquable, l'amour pour le Chili de milliers de chiliens qui étaient prêts à tout abandonner pour être des constituants et représenter leurs voisins, amis et adhérents. Nous devons recueillir ce désir et le canaliser. Il n'y a pas de démocratie qui fonctionne sans partis, et les citoyens nous disent clairement que celle que nous avons ne fonctionne pas pour eux.
L'individualisme et la dépolitisation qui accompagnent depuis de nombreuses années notre société est l'une des raisons de cette défaite. C'est pourquoi le rôle que jouent les indépendants aux côtés des institutions politiques sera essentiel. Nous ne devons pas permettre que le rêve individualiste d’une partie de la société se réalise ou que notre société en soit vaincue.
La solution n'est pas d'éliminer les partis mais de les améliorer et de permettre à beaucoup d'autres de surgir. Pour ce faire, ils doivent être capables de lire et d'écouter très bien le message des citoyens. Il faudra assumer les responsabilités qui correspondent en tant qu'acteurs politiques, aussi douloureux que cela puisse être. Et un signal clair et public de changement doit être donné.