21/05/2021

Spécial Elections de mai

Élections des 15 et 16 mai
Participation: seulement 43,35% des électeurs ont voté (6 millions de votants), mais seulement 22% des indigènes. On pense que la plupart de ceux qui ont élu Piñera en 2017 n'ont pas été voter.
En bref: grande défaite pour tous les partis qui ont gouverné depuis le retour à la démocratie (1990), surtout pour la droite (et le gouvernement), et pour le populisme (députée Jiles et cie); victoire pour les indépendants et les nouveaux partis de gauche. 77 constituants (de 155) sont de listes qui promeuvent des changements radicaux. La bourse locale en est tombée de 10%.
Gouverneurs: seulement 3 des 16 sont élus; il y aura ballotage pour les autres. Aucun espoir pour la droite en Région Métropolitaine: sa candidate a été 4e.
Bourguemestres (346): Chili Vamos (droite): 88; Unité pour l'Approbation (gauche traditionnelle): 68; Unité pour la Dignité (DC et Pro): 60; Front Ample: 12; Chili Digne et Souverain (PC et autres petits partis): 9. Le PC a gagné la commune de Santiago et le Front Ample à Valparaiso et sa voisine Viña-del-Mar.
Membres de la convention constituante
- Indépendants (31%) = Liste du Peuple (de ceux qui protestaient fin 1990, anti-systémiques et intolérants): 24; + Pour la nouvelle Constitution (sans compromis politique): 11; + autres: 30.
- Allons pour le Chili (droite): 37 (23,9%).
- Approuve Dignité (Front Ample + PC): 28 dont 7 PC (18,1%).
- Liste de l'Approbation (gauche traditionnelle et DC): 25 (15 PS, 2 DC) (16,1%)
Aucun groupe n'a le tiers des voix qui permettrait de bloquer un article, mais il pourrait se former une majorité des 2/3, de tendance de gauche, pour en imposer, et 77 proposent des changements radicaux. Il y a eu plus de femmes élues que d'hommes, et plusieurs ont dû céder leur place à des hommes selon la règle de parité établie.

Ce que pensent les membres de la Convention Constituante
Enquête du journal La Tercera (18/05)

De 122 constituants consultés (des 155 élus): 59 sont avocats; 19 sont professeurs; 46,8% défendent un système semi-présidentiel; 51% préfèrent un système parlementaire avec une seule chambre; 30,7% avec les 2. 32,5% désirent éliminer le contrôle des lois par le Tribunal Constitutionnel quand le parlement les discute et 31,7% veulent éliminer ce tribunal. 45,8% veulent maintenir les quorums supramajoritaires au parlement pour certaines matières et 40,8% veulent les éliminer. 87% appuyent l'autonomie de la Banque Centrale mais 49,6% veulent en changer le fonctionnement. 91,6% veulent que la constitution inclue l'accès, la protection et la distribution de l'eau comme droit fondamental. 69,2% croient que l'Etat doit garantir la propriété d'un logis digne. 41,7% demandent que soit consacré un modèle de matrice énergétique qui garantisse l'accès égalitaire à des sources renouvelables et propres. 70% demandent la reconnaissance des peuples originaires et de la diversité culturelle, et du pays comme "Etat plurinational". 57,9% veulent maintenir un état unitaire mais avec plus d'attributions aux autorités régionales alors que 41,3% pensent à un état fédéral.

Le Chili est autre
Eduardo Arriagada, ex-doyen Faculté de Communications, U.Catholique de Santiago
(Synthèse) (El País Digital, Argentine, 18/05) 
 
Toutes les analyses s'attendaient à ce que cette élection soit le début de la fin du parti des leaders étudiants de 2011, peut-être confus par la crise du parti frère espagnol, "Podemos". Aujourd'hui, sa lettre présidentielle Gabriel Boric pourrait devenir la meilleure option pour le «centre gauche». Le sorpasso à l'intérieur de la gauche était en leur faveur.
Le Parti Communiste (PC) a réussi à dissiper la peur endémique de ses électeurs et à sortir de la marginalité électorale grâce à la proéminence que ses dirigeants ont prise depuis la flambée sociale de 2019. Les analystes ont recommandé d'évaluer leurs résultats en examinant le renouvellement de leurs maires actuels et les nouveaux municipes qu'ils ont acquis. Ils ont même gagné [la commune] de Santiago. Pour les médias, le PC avait la particularité d'avoir le plus grand nombre de membres mais peu de possibilités. Une analyse fine pour nuancer leur succès: cela aurait été réalisé si, lors de l'élection constituante, ils surpassaient leurs partenaires du Front Ample, qui les double aujourd'hui en sièges au Congrès, mais cela ne s'est pas produit. Le Front les duplique également dans la constituante.
Mais la grande erreur de tous a été de ne pas voir le phénomène de la Liste du Peuple, le plus grand succès des indépendants qui a été à peine évoqué pendant la campagne.
Les grands perdants sont les partis qui étaient au gouvernement et les fiers dominateurs de la politique chilienne au cours de ces 30 dernières années. Bien sûr, le pire est survenu aux partis de droite qui, bien qu’ils aient réussi à tenir une longue liste, restèrent loin d’atteindre les 30% avec lesquels ils espéraient contrôler les «excès» constitutionnels de la gauche. Mais l'ancienne "Concertation" [coalition de centre-gauche], désormais «Unité Constituante», a aussi presque disparu.
La politique "pop" de la télévision a également été vaincue. Les sondages pariaient depuis mars sur la consolidation d'un phénomène populiste né dans la télévision du show business. La clé serait montrée par le résultat de Pablo Maltés, dit "le grand-père". On s'attendait à ce qu'il soit troisième ou deuxième dans la course au poste de gouverneur de la Région Métropolitaine, mais il a terminé cinquième, malgré les abus de sa partenaire médiatique "grand-mère" Pamela Jiles.
Le Chili en est autre. Il y a des signes qui donnent de l'espoir: la tranquillité au fur et à mesure que cela se développe; la capacité du système de santé qui a su faire face à la pandémie et le travail exemplaire du service électoral qui, en quatre heures, a réussi à donner les résultats généraux de 4 élections avec près de 5.000 candidats, continue de laisser tous les secteurs en paix.