08/07/2009

EXTRA:  Les leçons de la crise au Honduras

Par Andrés Oppenheimer

(Traduit par R.Colle)


Le coup d'état militaire au Honduras devrait servir de voix d'alerte pour que toutes les nations du continent réagissent plus tôt face aux violations de l'Etat de Droit dans des pays comme le Vénézuéla, la Bolovie, l'Equateur et le Honduras, et n'attendent pas que les situations explosent.

Il n'y a pas doute que les pays latinoaméricains et les Etatas-Unis ont bien fait de condamner le coup d'état militaire au Honduras et d'exiger le retour au pouvoir du Président Manuel Zelaya. Être resté tus ou condonner tacitement ce qui est arrivé aurait crée un précédent funeste pour tout le continent.

"Pour plus d'irrégularités qu'aient commises Zelaya, il y avait des routes juridiques dans le cadre constitutionnel pour le juger, par exemple pour usuarpation de pouvoirs" m'a signalé José Miguel Vivanco, directeur por les Amériques de Human Rights Watch. "Ce qui ne peut jamais être accepté comme une option, c'est de frapper à la porte des casernes".

Mais il est aussi certain que les mêmes pays qui haussent la voix aujourd'hui avec indignation pour les faits du Honduras ne dirent rien quand Zelaya méconnut publiquement les décisions de la Cour Supême, du Congrès et du fiscal général, qui dictaminèrent que son essais de réélection éatai t illégal.

Récapitulons: Zelaya, qui s'était uni récemment au bloc de l'ALBA (*) dirigé par Hugo Chávez, annonça el 25 juin qu'il ignorerait la résolution de la Cour Supême qui lui ordonnait de remettre à son poste le chef de l'état-majeur conjoint, le général Romeo Vázquez. Zelaya avait destitué le général pour avoir refusé d'appuyer le référendum que le Président avait convoqué pour changer la Cosntitution et permettre sa réélection. Le général avait dit qu'il n'avait rien fait d'autre que suivre le dictamen de la Cour Suprême, le Congrès et le fiscal général, dans le sens que ce référendum était illégal.

Immédiatement, les pais de l'ALBA émirent une déclaration d'appui à Zelaya, créant ainsi de nouveaux soupçons pour les critiqueurs dans le sens que ce groupe dirigé par Chavez n'est qu'une société d'aide mutuelle pour des présidents qui se réfugient dans des slogans idéologiques pour cacher leur agenda narcissiste.

¿Où étaient les pays démocratiques de la région quand Zelaya méconnut la Cour Suprême? Selon la Charte Démocratique Interaméricaine de 2001, les pays du continent ont le compromis de défendre y promouvoir la démocratie dans toute la région, ce qui inclut élever la voix quand il y a des violations à l'Etat de Droit dans n'importe quel pays.

¿Et où étaient-ils quand Chavez, qui commença sa carrière politique comme un militaire faisant un coup d'état, ferme des caux de télévision, comme il l'a fait avec RCTV il y a deux ans, ou quand il méconnait le résultat des urnes, comme il l'a fait récemment avec le bourgmestre de Caracas, ou inhabilite à des centaines de leaders de l'opposition pour se opter à des postes publics, comme il l'a fait en référendum de 2008?

Rappelons-nous: Ledezma, un oppositeur, fut élu bourgmestre majeur de Caracas en novembre 2008, mais peu après le Congrès dominé par Chavez créa un nouveau poste, celui de "chef de gouvernement" de Caracas, et le plaça au dessus de Ledezma.

Ensuite, on enleva à Ledezma (qui a commencé hier une grève de la faim pour qu'on respecte son autorité) ses bureaux et presque tout son budget, qui furent passés à la nouvelle "super bourgmestre" qui n'a jamais été élue pour ce poste.

Le même scénario

Touts cela n'est qu'un échantillon. Il semble que tous suivent le même scénario: se présenter au pays comme des idéalistes antisystémiques, gagnaer les présidences, et essayer tout de suite de changer la Constitution pour se perpétuer au pouvoir. Et ensuite accuser les Etats-Unis y l'oligarchie de tenter un magnicide, et utiliser ce prétexte pour emprisonner les leaders de l'opposition et fermer les moyens de communication critiques, préparant le terrain pour gouverner indéfiniment avec une opposition symbolique.

Les présidente de l'ALBA ne sont certainement pas les seuls. D'autres, le président colombien Álvaro Uribe inclu, courtisent une nouvelle réélection, bien qu'il ne soit pas clair s'ils suivront ce chemin.

Mais Chavez et ses alliés s'abritent sous la démocratie quand cela leur convient et la méconnaissent tous les jours quand leurs désirs peuvent avoir du succès. Et ne parlons pas du président cubain Raoul Castro, qui a eu l'effronterie d'apparaître sur la photo des présidents du Groupe de Rio dénonçant le coup militaire au Honduras, alors que lui-même préside une dictature militaire qui n'a permis aucune élection en cinquante ans.

Mon opinion: ce qui est certain, c'est qu'après l'offensive diplomatique pour rétablir l'ordre constitutionnel au Honduras, il faudrait faire une révision de la défense collective de la démocratie dans la région, qui s'est érosionnée chaque fois plus au cours des dix dernières années sous l'influence des pétrodollars vénézuéliens.

Si les gouvernements continuent à se taire face aux abus présidentiels, ils n'aurant pas appris la leçon du Honduras, et nous verrons le retour au noir passé des coups d'état militaires en Amérique Latine.

(El Mercurio, 4-07-2009)

* ALBA: "Alternative Bolivarienne pour les Amériques", dirigée par Hugo Chavez et qui réunit le Vénézuéla, le Nicaragua, Cuba, la Bolivie et l'Equateur.