02/01/2012

Photo de la quinzaine:
"Mama Noël" fait de la publicité pendant les chaleurs d'été









18-12-2011 - 35° (à l'ombre) à Santiago!
19-12-2011 - 95% des dénonciations de vols sont archivées sans suites "parce que voleur n'est pas identifié".
21-12-2011 - Le Parlement a finalement approuvée la loi qui consacre l'inscription automatique dans les registres électoraux (à 18 ans) en même temps que la fin de l'obligation de voter. Il faut cependant que le Tribunal Constitutionnel confirme la validité de la loi.
- A près dix ans de discussions, la Chambre a aussi appprouvée une loi qui permettra aux patients de refuser des traitements médicaux, apès avoir été informés des conséquences, mais l'euthanasie reste interdite. (Auparavent les hôpitaux pouvaient imposer les traitements sans l'accord des patients.) L'"acharnement thérapeutique", défini comme maintient de la vie exclusivement sur la base de drogues et machines sera aussi interdit. On y a ajouté l'interdiction de photographier ou filmer des patients sans leur consentement explicite.
28-12-2011 - Un garde de nuit a abattu un cambrioleur et blessé un autre lorsqu'ils s'introduisaient dans le dépot qu'il surveillait. Il est maintenant en prison car le fiscal n'a pas admis l'argument de la légitime défense, les voleurs n'étant pas armés. Comment pouvait-il le savoir?
29-12-2011 - La vague de chaleur dans le centre du pays a causé des coupures d'électricité, la chaleur réduisant la capacité des lignes de transmission. On annonce jusque 39° pour février!
30-12-2011 - Le ministre de l'Education ayant pr´senté son renon, apès toutes les difficultés de cette année, un nouveau ministre a été nommé par le président Piñera et a déclaré qu'ilétait d'accord avec les étudiants quant aux fins mais pas quant aux instruments (pour changer le système). Le nouveau ministre a participé à des commissions et débats sur ce thème depuis le temps de la présidente Bachelet.
- La popularité du président Piñera continue à baisser et est à 23%, contre 60% d'opposition (autant que tous les partis politiques). Mais une autre enquête situe son approbation à 35%.
- Plus de 12.000 hectares du Parc National Tours du Paine, "Réserve de la Biosphère" du sud (Patagonie, près de Punta Arenas), sont affectés par un incendie de forêt causé par un touriste. L'extinction est extrêmement difficile à cause de la topographie et du vent. Plus de 500 brigadistes sont sur le terrain et le gouvernement a demandé l'aide d'organismes étrangers, vu l'ampleur du sinistre. Le parc est fermé et les touristes ont été évacués. On a identifié un possible responsable du désastre, touriste isarélien.
31-12-2011 - Alors que le président bolivien continue à réclamer pour l'accès au Pacifique, le Ministère des Affaires Étrangères chilien a calculé que le gouvernement a investi pas moins de 614 millions de dollars au cours des cinq dernières années pour améliorer l'accès aux ports (où ils ne payent pas de taxes) et les importations-exportations boliviennes y ont doublé. La Bolivie a un accès priviligié aux ports de Nord de 1904, avec routes, oléoduc, ligne de chemin-de-fer et dépots construits par le Chili.
- Un groupe armé a incendié un héliocptère qui comattait des incendies de forêt dans la zone indigène conflictive (Araucanie).
- La dette du gouvernement pour 2011 est de 9,7% du PIB, la plus basse d'Amérique Latine. Des exportations nationales, 29% vont à la Chine et au Japn, 21% à l'U.E., 18,7% à l'Amérique latine et 11,6% aux USA.


SPECIAL FIN D'ANNEE

La marche-arrière de la tolérance au Chili
Jorge Marshall
Ex ministre d'Economie. Doyen de la Faculté d'Economie, Université Nationale A.Bello
Journal El Mercurio, 27-12-2011


La vision de ce qui s'est passé au Chili en 2011 confirme une baisse graduelle du niveau de tolérance sociale et politique. Cela est regrettable, car les progrès en matière de coexistence ont été atteints dans les années 90 sur la base des progrès réalisés ces dernières décennies et cette marche-arrière n'aide pas à réaliser l'aspiration d'arriver au développement. Le défi pour tous les intervenants est de réagir à temps et d'arrêter cette tendance qui a commencé il y a plusieurs années.

L'évaluation des dirigeants politiques dans le sondage du Centre d'Etudes Publiques illustre le déclin de la tolérance dans le pays. Au début des années 90, un peu plus de 30% des adeptes de toutes les coalitions politiques avaient une opinion négative ou très négative des leaders de la coalition adverse. Ce pourcentage a chuté à environ 20% en 2000, avant de remonter à 24% en 2004. Toutefois, l'évaluation négative a atteint 29% en 2011. Cela reflète les énormes progrès dans la tolérance de la première décennie après la restauration de la démocratie et le recul actuel. Cette situation est plus délicate si l'on considère que se produit une perte de confiance dans les institutions.

Pour qu'il y ait tolérance il faut remplir deux conditions: la première est qu'il existe des différences claires d'opinion, et la seconde est que, face à cette réalité, les gens choisissent librement la stratégie de négociation au lieu de rompre avec la contrepartie (par exemple l'adversaire politique).

La tolérance pourrait être définie au moyen de la probabilité de suivre une de ces routes, ce qui répond à une évaluation des avantages et des coûts de chaque scénario. En ce sens, la tolérance n'est pas pertinente en cas d'uniformité de l'opinion, de résignation ou d'absence de liberté.

La tolérance augmente quand nous apprécions plus l'interaction que la rupture des négociations et quand nous pensons que la négociation ouvre des occasions de collaboration. Les tendances de la production scientifique, dans l'innovation technologique et dans les chaînes de production montrent que les partenariats sont de plus en plus nécessaire.

Ceci est reflété dans la littérature académique sur les brevets et dans les entreprises qui se font concurrence sur les marchés internationaux. La négociation sociale et politique permet également des marchés plus efficaces et évite les conflits distributifs médiés par l'Etat.

Cette approche à la tolérance n'est pas morale, ce qui signifie que nous ne devons pas abandonner les stratégies de rupture, si nous les percevons comme étant supérieures à la coopération. Cependant, ce qui devrait nous préoccuper c'est que dans une période relativement courte il ya un changement significatif dans la fréquence avec laquelle chacune de ces stratégies est suivie, parce que cela peut refléter un retour en arrière au niveau de la société, avec des conséquences économiques et sociales durables.

Politiquement, cela reflète l'installation de «l'expulsion» [des adversaires] comme une stratégie, de l'arrogance comme une pratique normale, de la vision à court terme comme horizon, et de la disqualification comme routine. Dans le monde des affaires et des investissements, cette réalité conduit à la poursuite judiciaire et au soupçon comme forme normale d'interaction. Dans les mouvements des citoyens, les rêves et les valeurs perdent du terrain devant les enquêtes, les menaces et les attaques. Dans ce contexte, il n'est pas surprenant que la première page des principaux médias soit consacrée aux disputes (même parmi les autorités), tandis que le progrès du pays se déplace vers le second plan.

Bien que cela constitue un défi pour la société, le gouvernement a une responsabilité particulière parce que son rôle ne s'arrête pas à la production de biens et de services tels que l'éducation, al sécurité, la santé, etc., mais comprend également un environnement de satisfaction, de légitimité et de confiance que l'action publique produit chez les gens. Cette dimension signifie construire des espaces d'interaction sociale qui génère des avantages pour tous grâce à un programme d'intérêt commun pour étendre le seuil de tolérance. C'est le principal défi de la société chilienne.
La négociation sociale permmet aussi que les marchés soient plus efficients.
(Traduit du journal El Mercurio, 27-12-2011)