31/10/2016

Octobre (b)

15 octobre - 120.000 hectares de terres qui étaient productives ont déjè été "remises" aux mapouches, mais ne produisent presque plus rien. Raisons: 1. Peu savent comment produire; 2. Il leur est interdit de les louer; 3. Il leur est impossible d'obtenir des crédits (p.ex. pour acheter des semences) car elles ne peuvent être constituées en garantie. Quelques uns, cependant, ont pu faire un accord avec d'autres agriculteurs pour travailler ensemble, leur apportant le nécessaire et partageant les récoltes.
- Le Parlement discute une possible loi qui interdirait aux professeurs de donner des devoirs à domicile (tout le contraire des nouvelles méthodes qui suggèrent que les jeunes préparent les classes à l'avance chez eux en cherchant l'information sur la toile pour ensuite l'exposer et discuter au collège).

16 - Nouvelle manifestation à Santiago contre les fonds de pension. Qui manipule ceux qui ont une mauvaise pension (ou n'en ont pas) prétendant supprimer l'épargne individuelle et retourner à un système en ruine partout? Et à quelle fin?
- Selon le Service Electoral (Servel), ce sont 467.273 personnes qui seraient affectées par un changement non consulté de domicile électoral (qui les enverrait dans une autre commune ou autre ville). Le Servel et le Registre Civil continuent à s'inculper mutuellement. Le Servel a même annoncé une possible accusation en justice contre le Registre Civil, une action entre deux services inaudite dans le pays. Il ne reste qu'une semaine pour y apporter une solution et le service suggère une urne spéciale dans chaque local où pourraient voter ceux qui y allaient auparavent mais n'y apparaissent plus sur leur liste. Mais cela devrait être autorisé par une loi que le Parlement devrait approuver cette semaine.
- Les experts et les blocs politiques augurent une abstention supérieure à 60%, soit plus qu'à la dernière élection, tant à cause de ce problème -qui a dérouté de nombreux électeurs- qu'à la méfiance croissante envers les institutions et personnages de la polique et au changement de la loi sur la publicité électorale, qui en a réduit au minimum la visibilité. 23% des enquêtés qui ne voteront pas disent que "la politique ne leur plait pas", 26% que les candidats ne leur plaisent pas, 16% qu'ils ne connaissent pas les candidats, et 15% que qui gagne ne les intéresse pas.
- Des orages dans la zone centrale du pays ont fait qu'un éclair est tombé sur une sous-station électrique de métro de Valparaiso, incendiant quatre transformateurs et un autre dans une autre salle de station de trains, à un pâté de maison de distance. Le service des trains n'a pu reprendre sur la plus grande partie de sa ligne qu'après 80 minutes de travail des pompiers.
- La Commission de Sciencie et Technologie, qui finance des études de doctorat et des projets de recherche, maintiendra son budget en 2017, mais réajusté en dessous de l'index, ce qui signifie aussi que seulement 72 projets de recherche ou développemment seraient adjudiqués (contre 123 il y a 3 ans). Elle espère que 977 boursiers terminent leur doctorat (contre 635 cette année), mais seulement 38 auraient une place prévue dans des entreprises (contre 53 cette année). Comme déjà signalé, les universités sont loin de pouvoir absorber les autres.
- Etrangement, les subsides aux foyers les plus pauvres ont plus augmenté en 2015 pour ceux qui sont dans le haut de cette table (+29,8%) que pour ceux qui sont en bas (+4,3%)! La cause en est attribuée "au rythme de l'activité économique" (??)

18 - Le Parlement a refusé de considérer un projet de "loi express" envoyé par le gouvernement pour solutionner le problème des domiciles électoraux (qui aurait permis aux gens affectés de choisir leur bureau de vote). Tant la droite que la gauche exigent que soient identifiés et remerciés les responsables de l'erreur, mais aucun chef de service ni autorité supérieure n'accepte la responsabilité. La présidente Bachelet n'a pas dit un mot sur ce sujet, continuant ses activités comme si de rien n'était. On sait maintenant que depuis 2014 le Registre Civil enregistrait comme domicile électoral le domicile de résidence déclaré lorqu'on renouvellait la carte d'identité, ce qui est contraire à la loi électorale locale, qui permet à chacun de choisir (et inscrire) la commune où il veut voter, indépendamment de sa résidence réelle. Cela fait qu'il y a des communes où il y a plus d'électeurs que de résidents (jusqu'à 6 fois plus dans certains villages!). [Dans quel autre pays cela est-il possible?]

19 - Les syndicats de la fonction publique (qui réunit les employés les mieux payés du pays) ont annoncé une grève de deux jours, le gouvernement refusant de leur donner une augmentation de salaire nette réelle. Il y a près de 300.000 de ces fonctionnaires, un nombre qui a crû avec chaque gouvernement et a fait que le poids pour l'Etat atteindra plus de 30% du PIB l'an prochain, alors qu'il n'était que de 19,3% en 2007, faisant croître la dette brute du pays de 3,9% du PIB en 2007 à 23% en 2017 selon le FMI. Pour payer cela, un citoyen doit, en moyenne, travailler 98 jours par an.
- La Maison de Monnaie (qui fabrique billets et monnaies locales) est en dette avec tous ses fournisseurs et au bord de la faillite.
- La compagnie belge Alcalis aportera 60 millions de dollars pour créer de nouvelles résidences pour seniors.
- La présidente Bachelet a "accepté la démission" de trois de ses ministres, entre eux de la ministre de Justice, critiquée par tous depuis des mois pour ses resonsabilités dans la crise des pensions exagérées d'autorités de la Gendarmerie (gardes de prisons), des morts d'enfants du Service des Mineurs et maintenant des erreurs du Registre Civil. On espèrerait la démission du directeur de ce service, mais il s'y refuse. Les deux autres ministres se sont retirés pour se dédier à la campagne politique de l'an prochain. Les présidents des partis oficialistes sont mécontents parce que les changements n'affectent pas les ministères "plus politiques" et la présidente est mécontente parce qu'elle ne reçoit plus l'appui inconditionnel de ces partis, une fracture qui pourrait compliquer énormément l'année qui lui reste. Il semble y avoir une opinion généralisée d'ineptitude de la conduction gouvernementale. Ce qui peut en être un exemple: le nouveau ministre de Justice (dont dépend le Registre Civil) est un avocat du buffet qui défend la firme Morpho, qui est celle qui prète les services informatiques du Registre Civil (et qui serait responsable de l'erreur avec les assignations des lieux de votation). Il a cependant assuré qu'il n'a jamais représenté cette firme (ce qui aurait été à la charge d'un entre membre du buffet).

20 - Plus de 50.000 femmes ont manifesté hier soir à Santiago (et d'autres groupes dans d'autres villes) contre les abus sexuels et la violence dont elles sont l'objet. Leur mouvement, appelé "Pas Une de Moins" (aussi présent dans d'autres pays latinoaméricains) fait allusion aux "fémicides" qui se sont multipliés dans le pays ces derniers temps. Les femmes, ici, considèrent que l'Etat ne prend aucune mesure pour les éviter et considèrent que l'agenda public ne les interprète aucunement. Selon le Ministère Public, il y a eu cette année 93.000 dénonciations de violence intrafamiliale mais seulement 10% de condamnations.
- Ces deux dernières années, 13 des 20 médicaments les plus vendus (pour des maladies chroniques) ont augmenté plus que l'index des prix. Les laboratoires mettent en faute la hausse du dollar, mais celui-çi a monté et descendu de valeur plusieurs fois.
- Les syndicats et groupements d'entreprises de l'Araucanie ont réclamé au pouvoir judiciaire le fait que de 55 attentats contre des maisons, un seul a donné lieu a une condamnation.
- 500 millions de dollars seront investis en Araucanie pour l'installation d'une génératrice d'électricité avec des éoliennes, qui sera la plus grande du pays.
- Les demandes d'application de l'assurance de chômage (qui paye ici pendant 6 mois) ont augmenté de 7,8% en un an. En août, il y eut 111.485 demandes.

21 - Le nouveau président de la Confédération de la Production et du Commerce a signalé qu'il y a un an on croyait que le freinage de l'économie locale était due moitié-moitié à la situation internationale et à la nationale. Aujourd'hui, l'incertitude est due pour 70% à la situation locale.
- Le ministre des Finances a fait remarquer que si l'on décidait finalement d'augmenter de 5% les cotisations pour les pensions et d'inclure ce pourcentage dans les fonds individuels, on en verrait le résultat dans 20 ans. Si, au contraire, ils allaient à l'amélioration des pensions actuelles (par "solidarité"), l'Etat aurait une grave crise dans 20 ans.
- Le nouveau ministre de Justice a demandé la démission de tous ses chefs de services et décidera de l'acceptation de celles-çi après l'étude des responsabilités de chacun pour les scandales et graves erreurs liés à ce ministère (les morts dans le Service des Mineurs, les pensions exagérées dans la Gendarmerie et les erreurs du Registre Civil passées au Service Electoral).
- L'ex-président Piñera (qui pourrait être candidat l'an prochain) proposera au gouvernement de mettre en place le vote électronique, qui permettrait de voter de n'importe où, les réseaux et systèmes informatiques du pays étant parfaitement préparés pour cela. Il propose avant tout le modèle utilisé en Suisse, France, Angleterre et Etats-Unis.
- Les personnes qui ne pourront voter dans leur local habituel à cause de l'erreur du Registre Civil pourront écrire leur réclamation dans un livre qui sera disposé à cet effet dans chaque local. (On saura ainsi dans quelle mesure les résultats des élections pourraient être affectés.)
- Il y a de plus en plus de dénonciations de mapouches qui sont menacés ou même attaqués par d'autres des leurs pour qu'ils ne déclarent pas dans les procès ou pour leur disputer les terrains.

22 - L'origine de l'erreur avec les domiciles électoraux semble s'éclairer: la structure des bases de données du Registre Electoral et du Registre Civil étaient différentes, l'envoi de données de ce dernier à l'autre tombant dans une mauvaise interprétation des diférents "champs de données" (comme les colonnes de deux feuilles de calcul ayant un ordre différent), ce qui produisit le chaos. Tout cela a été le fruit de la mise en pratique de la loi imposant l'inscription automatique et le vote volontaire (avant, avec l'inscription volontaire, le Registre Electoral avait sa base de données séparée), combinée avec le changement de la firme prêtant les services informatiques au Registre Civil (d'une chilienne -qui fonctionnait mal- à la française Morpho). Une erreur informatique qui ne peut, comme c'est trop souvent le cas, être attribuée aux ordinateurs, mais bien aux programmeurs qui n'ont pas vérifé d'abord la compatibilité des deux systèmes. Mais si l'erreur était connue depuis juillet par les responsables, pourquoi a-t'on attendu jusqu'à deux semaines avant les élections pour la révéler -se rejettant de plus la responsabilité les uns sur les autres- et tenter de trouver une solution?
- Les voyages en avion a l'étranger ont augmenté de 11,2% cette année. Rio, Bogota et Mendoza ont été les destinations les plus fréquentes.
- A Santiago, il y a en vente 1.918 maisons et appartements nouveaux prêts à être occupés, le double d'il y a un an, mais les agents immobiliers estiment que la vitesse de vente se maintient.

23 - Elections communales: Les centres commerciaux sont fermés et la vente d'alcohol est interdite. Plus de 14 millions de citoyens sont habilités pour voter, mais le ministère de l'Intérieur s'attend à une abstention de 60%. Entre bourgemestres et échevins, il y a 14.000 candidats dans le pays, 62% desquels postulent pour la première fois. Il faut élire 1.209 bourgmestres et 13.906 échevins. 83% des bourgmestres cherchent la réélection et 4% se maintiennent déjà depuis 1992. Il y a une commune où il y a plus de 100 candidats à échevins! Alors que le gouvernement s'attend à perdre quelques bourguemestres, ses propres partis parient pour une augmentation. Mais, pour les électeurs, le plus significatif est que, dans le peu de publicité imprimée qu'il y a eu, presqu'aucun candidat n'a indiqué à quel parti il appartient! Un sentiment de honte, face au mécontentement public pour les nombreux cas de corruption et les conséquences des réformes mal faites?

24 - Il y a eu 65% d'abstention aux élections. Pour la première fois depuis le retour à la démocratie (1990), la droite a gagné dans plus de communes que la gauche (145 contre 140), avec 38,45% vs. 37,05%). L'opposition a aussi gagné dans 8 des 10 plus grandes communes du pays. La gauche officielle a cependant gagné en échevins, mais seulement avec 7% de plus que la droite (contre 16% de plus qu'elle avait eu en 2012). A Valparaiso a gagné un "outsider" d'extrême gauche (hors de l'officialisme), issu des mouvements d'étudiants, avec 53% des voix. La plus haut pourcentaje (80%) a été obtenu par l'actuel bourgmestre de droite de Puente Alto (sud de Santiago). La gauche a perdu la commune de Santiago (centre), qui est revenue à la droite après 4 ans aux mains des socialistes. 17% des nouveaux bourgmestres sont indépendants, sans liens avec les partis (7% de plus qu'en 2012). Un communiste a été réélu avec 56% des voix dans une commune du nord de Santiago (Recoleta), mais un autre a perdu dans une commune habituelle de ce parti.
- En Araucanie, la droite a obtenu 43,9% des voix contre 36,7%, mais l'officialisme a maintenu la plus grande quantité de bourgmestres. Les choses, cependant, ne furent pas faciles, avec 5 routes coupées par les guerrilleros, un bus qui transportait des électeurs incendié ainsi que deux maisons.
- La présidente Bachelet a fait appel à "mieux écouter les gens" et "à mettre fin aux personnalismes" (??). Les leaders des partis de sa coalition n'ont pas voulu se réunir avec elle au palais présidentiel le soir des élections. L'ex-président Lagos, pré-candidat pour les prochaines élections présidentielles a aussi admis que la gauche devait tirer la leçon et repenser la façon de faire les réformes (qu'il prétend cependant continuer).
- De l'univers de plus de 400.000 domiciles électoraux mal changés, seulement 6.050 personnes se sont présentées à leur bureau habituel et signé leur réclamation contre ce changement, n'ayant pu voter.

25 - Le gouvernement a démi de ses fonctions le directeur du Registre Civil (suite à l'affaire des adresses électorales changées).
- La Démocratie Chrétienne a décidé d'abandonner le "comité politique" qui assiste la présidente Bachelet, mais donne l'impression que c'est plus à cause du changement du ministre de Justice et du directeur du Registre Civil (qui étaient DC) que des différences d'opinion sur les politiques et réformes appliquées. La direction du parti "étudiera ses relations futures avec le gouvernement", considérant que la déroute de la coalition est la conséquence d'un "mauvaus gouvernement et l'échec de son projet". Un conseil général sera réuni d'urgence pour discuter le futur du parti dans cette coalition de gauche.
- La présidente Bachelet a déclaré qu'il "est superficiel" de supposer que son Comité Politique est le responsable de la déroute de la gauche aux élections communales. Les différents partis de sa coalition accusent le gouvernement de manque de dialogue avec eux et demande des "mesures inmédiates" pour "solutionner la crise".
- Malgré que la droite a gagné plus de commune qu'avant, les partis en ont perdu plusieurs où elle aurait pu gagner, mais qui sont passées à la gauche à cause de la présence comme candidats indépendant de militants qui ont renoncé à ces mêmes partis (en en divisant ainsi l'appui).
- Un point d'accord entre la présidente Bachelet et l'ex-président Piñera: il faut commencer à étudier l'implantation du vote électronique.

26 - Le gouvernement a attribué sa déroute électorale au "manque de discipline" de ses partis alors que ceux-çi l'accusent de manque de gestion et improvisation, demandant des relations plus étroites dans l'avenir, en vue de plus d'accord. L'ex-président Piñera l'attibue "à un mauvais gouvernement, de responsabilité de la présidente, qui est celle qui a le plus de pouvoir". "Nous avons rétrocédé en sécurité des citoyens, en croissance économique, en emploi, en salaires, en qualité de la santé et de l'éducation, en confiance et optimisme face à l'avenir. le tout }a cause d'un diagnostic erroné et l'application d'une idéologie fracassée."
- La ville d'Antofagasta sera la première grande ville d'Amérique Latine qui sera servie uniquement avec de l'eau de mer désalinisée, vu le manque d'eau douce dans la région.
- Les syndicats de la fonction publique ont à nouveau déclaré une grève de trois jours, n'obtenant pas l'augmentation de salaire qu'ils désirent.
- Le gouvernement a nommé pour la première fois un économiste socialiste comme nouveau président de la Banque Centrale (supposée autonome).
- Etude internationale "Doing Business" (facilité pour faire des affaires): le Chili est maintenant 57°, mais était 34° en 2004!

27 - Une étude de l'Université des Andes (Santiago) montre une baisse en 7 ans de la consommation de cigarettes mais l'augmentation de la marijuana.
- Les vols dans les grands magasins et supermarchés ont occasionné une perte de 296 millions de dollars, une perte opérative de 1,89% des ventes nettes, malgré l'investissement de 1,19% pour tenter de les prévenir. Les produits, les plus volés: le chocolat, les blue-jeans et les tablettes numériques.
- La "fête" d'Halloween a pris de plus en plus de succès (commercial) ici: si en en 2009 elle causait des ventes pour 1 millon de CLP, l'an passé elles furent 10 fois plus.
- Les ventes de maisons et appartements neufs sont tombées de 28% cette année à Santiago, surtout du fait que beaucoup de ventes se sont faites de façon anticipée à la fin de l'an passé pour éviter le payement de la TVA (19%) qui a commencé à être imposé cette année.

28 - Le Conseil de la Démocratie Chrétienne a exigé au gouvernement de rectifier son orientation et d'établir des priorités qui incluent la sécurité (contre la délinquance), l'impulsion de la croissance économique et le perfeccionnement de la réforme éducative.
- Les syndicats de la fonction publique ont décidé d'étendre leur grève (illégale) car le gouvernement refuse d'augmenter les salaires au-dessus de la croissance de l'Index (inflation de 3,2%).
- La police a arrêté une bande spécialisée dans le vol des caisses des distributeurs de billets, probablement responsable d'une dizaine au moins de cas (dont 3 déjà prouvés)
- L'ex-président Piñera se maintient comme le possible candidat présidentiel avec le plus haut pourcentage de mentions d'intention de vote (23%) dans la dernière enquête, le suivant étant l'ex-président Lagos (7%).
- Le bourgmestre (gauchiste) réélu d'une commune du nord de Santiago a demandé que tous les fonctionnaires de la commune qui n'ont pas voté pour lui présentent leur démission.

29 - Selon une firme de consulteurs du secteur de la santé, le réseau public de santé aura cette année un passif de 380.000 millions de CLP (533 millions d'€) mais, dans le budget de 2017 ne sont prévus que 105.000 millions pour servir cette dette, ce qui, avec la dette qui s'accumulera cette année, mènerait le total à 640.000 millions (900 millions d'€), la dette des hôpitaux croissant à un rythme de 20.000 millions de CLP par mois (28 millions d'€).
- Pour le long week-end qui commence aujourd'hui, la police calcule que 470.000 véhicules sortiront de Santiago. Des les premières heures de la matinée il y avait de gros bouchons aux places de péages.
- 28,7% des seniors (de plus de 60 ans) travaillent et 80% son propriétaires de leur logement.
- Selon les économistes, l'économie chilienne aurait crû de 2,2% en septembre et les ventes au détail auraient augmenté de 7,4%, mais les entreprises privées continuent à remercier du personnel et les sans emploi atteignent maintenant 6,8%. Le nombre de travailleurs indépendants a augmenté de 4,8% en un an.

30 - Le ministre des Finances a assuré que la seule iniciative du gouvernement, pour l'an prochain (et dernier de son mandat), sera l'augmentation de 10% des pensions de base (financées par le fisc, pour les seniors sans ressources). Aucune décision ne sera prise au sujet de la proposition d'une augmentation de 5% des cotisations des travailleurs faite en août passé par la présidente. La raison en est le manque de ressources pour des "réformes plus profondes" et l'actuelle scène politique (avec le manque d'appui des partis officialistes).

31 - "Jour des Eglises Protestantes" (férié).

Extra: 1. (Avant les élections communales)
Nous ne soufflons pas dans le vent
(Extraits)
Par Joaquín García-Huidobro (Journal El Mercurio, 16/10/2016)

La tâche de convaincre les citoyens d'aller voter est de plus en plus difficile: c'est comme souffler dans le vent, pour le mettre dans les mots de Dylan.
"La politique est corrompue», disent les passifs, tandis que le charbon est mis pour le rôti du dimanche. ¿La politique corrompue? Ce qui est vraiment corrompu c'est le désintérêt pour la politique, le fait de rester dans le petit monde privé et d'ignorer les choses de tous.
Bien sûr, il y a de la corruption dans la politique, mais c'est une raison supplémentaire pour ne pas rester chez soi: comment ne va-t'on pas trouver un nom décent parmi les dizaines de candidats que nous montrera le bulletin de vote?
Au Chili s'est produite la pire de combinaisons: d'une part, nous avons l'étatisme individualiste de la "Nouvelle Majorité", ce qui se traduit par un Etat de plus en plus avide mais qui, en même temps, favorise la formation de citoyens hédonistes. Le récent manuel d'éducation sexuelle de la municipalité de Santiago est un échantillon parfait de ce mélange d'étatisme paternaliste et de libéralisme moral.
D'autre part, nous avons la droite sociologique avec son apolitique habituelle. Pour elle, la politique est mauvaise et les politiciens, des lépreux. En outre, elle confond les choses: "Comme je ne veux pas militer dans un parti, je n'interviens pas en politique." La première chose est légitime, la dernière, en principe, inacceptable, à moins d'être un mystique solitaire.
L'action commune, alors, de l'étatisme individualiste d'une partie de la gauche, et l'apolitique d'une partie de la droite se terminent par former un climat social où l'abstention est considérée comme normale, et même souhaitable.

2. (Après les élections)
Un dimanche mémorable
(Extraits)
Par David Gallagher (Journal El Mercurio, 28/10/2016)
Il est clair que le gouvernement et la coalition au pouvoir ont subi une profonde défaite. Les élections ont confirmé ce que les sondages ont longtemps indiqué: l'inconfort avec des réformes improvisées qu'ont conçu les idéologues mystérieux de la nouvelle majorité.
Comme dans d'autres pays, la centre-gauche chilienne s'est trompée électoralement à se radicaliser tant. Au début elle n'a pas remarqué les dégâts qu'elle se provoquait parce que les cachaient la popularité inhabituelle de Bachelet. Elle gagna en 2014 avec une grande majorité, sinon de l'électorat, de ceux qui ont voté, parce que les gens espéraient qu'elle serait modérée et professionnelle comme durant son premier gouvernement présidentiel. Qu'elle n'aie pas rempli cette attente elle-même, bien que son programme - que presque personne n'avait lu - a aggravé la réticence qu'a accumulé le pays et qui s'est manifestée de façon éloquente ce dimanche.
Le virage à gauche a été, il avait été dit, afin d'assurer la «bonne gouvernance»; et aussi de se lier à l'extrême gauche, en formant avec elle une majorité électoralement imbattible. Aucun de ces objectifs n'a été couronné de succès, parce que le pays est loin d'être plus gouvernable qu'auparavant, et parce que la gauche plus extrême, avec sa propension à l'insatiabilité, n'a pas rejoint la "Nouvelle Majorité". D'autre part, la forte influence du PC a fait perdre plus de votes du centre que ceux gagnés à gauche. La Nouvelle Majorité recueille aujourd'hui un pourcentage plus faible des votes que l'ancienne "Concertation" à son plus mauvais moment. S'ils insistent à poursuivre avec les réformes qui ont échoué, elle continuera de perdre des votes.
Sur l'abstention de 65 pour cent, je pense que les alarmistes exagèrent. Il est similaire à celle des élections locales dans des pays ayant une tradition de vote volontaire comme le Royaume-Uni ou les États-Unis. Au Chili le vote volontaire est un nouveau droit, et il est humain de vouloir en profiter.

Le mystère de Lagos (Extraits)
Par le recteur Carlos Peña (Journal El Mercurio, 30/10/2016)
Lagos sera le candidat présidentiel du PS et PPD (les deux principaux partis de la gauche). Le mystère est quelles sont les raisons qui l'ont poussé à l'être.
La réponse est une seule: la défaite.
Il est probable que jusqu'à dimanche dernier, il ait été disposé, étant donné certaines circonstances, à donner de l'espace à un autre. Mais la défaite du gouvernement l'a convaincu qu'il devait persister. Et il ne persiste pas parce qu'il a une grande chance de gagner contre Piñera (jusqu'à présent, celui qui est favorisé par la roue de la politique), mais parce qu'il vient de trouver une bonne raison, comme auguraient les résultats de dimanche, de perdre. Quelle serait la raison?
Il sait, mais ne peut l'avouer, que dans ces années de retour Bachelet a détérioré le projet de centre-gauche qu'il avait eu beaucoup de mal à construire. En Amérique Latine, et le Chili n'y échappe pas, le destin a été d'avoir deux gauches. L'une, liée aux vieilles aspirations anti-capitalistes, qui suspecte de la mondialisation et forme une communauté nostalgique; l'autre, rythmiquement ou rationnellement résignée à la modernisation capitaliste, capable de voir les aspects libérateurs de la consommation et de l'individuation qu'elle libère.
L'ancien président Lagos a été en mesure de préparer un discours et de conduire à la deuxième gauche: qu'au lieu de se quereller avec la modernisation capitaliste, il s'est préparé pour la diriger et stimuler ses aspects libérateurs, ce qui a permis aux grandes majorités de faire l'expérience d'une vie qui était le fruit de ses propres efforts. Et le résultat ne fut pas mauvais. Ces années ne furent pas un jardin d'Eden; mais, défecteuse et tout, jamais la majorité n'avait été mieux. Tout cela fut le résultat du projet politique qu'a conduit l'ancien président Lagos.
Ces années sont celles que, volontairement ou involontairement, avec ou sans conscience intellectuelle, grâce à une conception délibérée ou une maladresse malheureuse, la présidente Bachelet a dévalué.
L'ancien président Lagos, inquiet comme aucun de l'histoire et du lieu qu'elle lui réservera, ne peut consentir que Bachelet, crédule face aux diagnostics sociologiques douteux qui l'ont inspirée, endommage ce projet qui, après tout, a eu le plus de succès dans l'histoire du Chili. Ainsi, l'ancien président Lagos a vaincu, ou tout simplement ignoré, les [possibles candidats] rivaux qui étaient apparus; dans le but de sauver non leur gouvernement, mais son propre héritage. En d'autres termes, il a décidé d'être candidat et il l'est non pas pour faire face à la droite, sinon pour faire face à cette partie de la gauche qui le relativise et aspire à l'abroger.