31/01/2017

Janvier 2017 (b)

15 janvier - Le ministre des Finances a appelé gouvernement et parlementaires à "éteindre les foyers d'incertitude" et "faire disparaître les bruits absolument innécessaires" qui minent le développement de l'économie locale. Le président (socialiste) de la comission des finances de la Chambre a inmédiatement répondu que "le ministre veut que notre coalition de centre-gauche ait une agenda de droite et, en fin de compte, nous transmet le message des groupes économiques".
- Avec le système de gratuité des études universitaires pour la moitié des étudiants, l'État payant un minerval moyen, les universités privées ont perdu entre 18.000 et 30.000 millions de CLP (entre 25 et 42 millions d'€). L'Université Catholique de Santiago (PUC) a eu un déficit de 1.700 millions en 2016 (2,3 millions d'€) et projette une perte de 2.000 millions en 2017 (2,7 millions d'€) et a dû réduire de 14% son plan d'infrastructure.
- Il reste seulement trois mois aux partis politiques pour réinscrire leurs membres au Service Electoral et ainsi pourvoir participer comme tels aux prochaines élections. Ils doivent réunir au moins 17.500 militants. Seule la démocratie chrétienne aurait actuellement cette quantité, qui n'est cependant que 16% de son ancienne liste de militants. La suit le Parti Socialista, avec 17.000 (15% de son ancienne liste). Les autres ont 11% ou moins de leurs listes antérieures. Même le PC n'a encore que 2.500 adhérents, soit 5,5% de sa liste.

16 - Deux nouvelles maisons ont été incendiées en Araucanie, l'une d'elle avec le gardien à l'intérieur (mort brûlé). Le plus étrange est que les terrains avaient déjà été destinés et remis symboliquement à deux communautés mapouches et il ne manquait plus que les documents officiels de propriété. Les guerrilleros sont mal informés ou s'attaquent même aux leurs?
- Des 426 familles affectées par l'incendie du 4 janvier à Valparaiso, seulemement 83 vivaient dans une construction légalement établie.
- Aujourd'hui a été remis à la présidente Bachelet le rapport sur les "dialogues citoyens" pour discuter des aspects principaux d'une nouvelle Constitution. Les rencontres furent plus de 9.000, alors que le gouvernement en espérait 3.000, avec 204.402 participants. Les actes de 7.000 ont étés reçues, apportant 260.000 idées. Les systématiser a prix trois mois et demi. Le Conseil d'Observateurs a réitéré que cela ne peut pas être considéré représentatif de la population, car la participation a été volontaire, différente selon les conditions géographiques et socio-économiques et qu'un secteur politique avait invité à ne pas participer. Il a aussi signalé que le rapport fait par le "comité de systématisation" engagé par le gouvernement ne contient pas les mêmes résultats quantitatifs que celui réalisé de façon indépendante par l' Université du Chili (laïque), pricipalemment pour le thème de l'éducation, où le rôle de l'Etat aurait été considéré fondamental par 20% dans le rapport gouvernemental alors qu'il n'atteint que 8,6% dans l'autre rapport et 3% comme "droit social" (contre 7%). Selon un des membres du Comité d'Observateurs, il y a eu un clair propos (de distorsion) idéologique des systématisateurs officiels, mais la présidente affirme le contraire.
La présidente a promis d'envoyer au Parlement, au second semestre, un projet de texte de la nouvelle Constitution basé sur ces apports.

17 - 277 médecins devront abandonner le système public de santé, ayant réprouvé l'examen de connaissances qui est une exigence pour y travailler. La plupart sont étrangers, les médecins chiliens le réprouvant seulement dans 3,4% des cas.
- Il y a eu 248.000 naissances en 2016, le chiffre le plus bas de la dernière décade.

18 - Des mapouches ont occupé un couvent en Araucanie et ont commencé à contruire des maisons précaires sur le terrain voisin. Les religieux ont demandé leur expulsion et la force publique est intervenue. Quant elle est arrivée, les occupants avaient fui. La fiscalie a ordonné la protection policière pour un mois et continuera un procès pour usurpation.
- Dans les années 80, les chiliens utilisaient en moyenne 210 litres d'eau par jour; aujourd'hui ce sont 170 litres, mais l'idéal serait de 50 litres. La pricipale raison de cette forte consommation est la nécessité d'arrosage pour maintenir les jardins dans une grande partie du pays.
- Il y a déjà plus de 500 incendies de forêts cette saison et 150.000 ha brûlés. C'est la saison la plus destructive que l'on connaisse. La fumée couvre de smog la région métropolitaine. Une commune du centre-sud a 80% de sa superficie brûlée et les maisons perdues augmentent.

19 - 62 députés ont été absents sans justification de la session de la Chambre avant-hier, ce qui a empêché son fonctionnement. Ils devront pays une amende (moins d'1% de leur traitement!). Il y a eu un accord pour que les assistances et retards soient publiées sur la toile.
- La justice a conclu que l'Etat a agit avec négligence et manque de service lors du grand tremblement de terre et ras-de-marée du 27 février 2010 et devra payer un total de 1.840 millions de CLP (2,5 millions d'€) aux familles des disparus. (L'avis de ras-de-marée n'avait pas été donné, malgré l'avertissement venu de la centrale d'observation du Pacifique, et la côte n'avait pas été évacuée.)
- Alors que la production minière est restée stable, le nombre de travailleurs a doublé en 10 ans.
- Une seconde grange, avec 35.000 dindes, a dû être fermée et les bêtes sacrifiées car y est aussi apparue la gripe des poulets. Une perte de 1,6 millions de dollars.

20 - Température maximum de hoy à Santiago: 36,9°C, malgré que le smog dû aux incendies de forêt dans la région a filtré les rayons solaires et réduit(?) un peu la chaleur.
- La présidente Bachelet a présidé un "acte de réparation" face au "Mouvement d'Intégration et de Libération Homosexuel", lui promettant un projet de loi de mariage "égualitaire", qu'il avait exigé comme "droit humain" et qui avait été reconnu comme tel par la Commission Interaméricaine des Droits Humains.

21 - Aujourd'hui est arrivé ici le président Francois Hollande. Au cours de deux jours, il se réunira avec Michelle Bachelet pour signer des accords, assistera à un séminaire scientifique, visitera le Musée de la Mémoire (sur le coup d'Etat), le mausolée d'Allende et l'observatoire de Paranal (dans le nord), et aura aussi une rencontre avec les hommes d'affaires.
- Les incendies de forêts continuent et on ne sait pas quand il sera possible de terminer de les éteindre. Les pompiers sont épuisés. Il y a des réclamations pour le manque d'équipement mis en oeuvre par l'Etat (hélicoptères et avions destinés à l'arrosage du feu). Les parcs nationaux (réserves naturelles) ont été fermés, pour éviter l'apparition d'incendies dus aux mégardes des visiteurs.

22 - Six députés font partie de la Chambre depuis 1990 (réélus chaque fois) et cinq d'entr'eux se présenteront à nouveau!
- Le fiscal national a reconnu que l'attention qu'il faut prêter aux victimes est la principale "dette" du ministère public et qu'il faut améliorer les contacts entre les fiscaux et les victimes. Une enquête a démontré qu'il y a dans la population 67% de mécontents du travail des fiscalies, produit de ce que les victimes n'ont souvent de contact qu'avec la police et seulement au moment où elle répond à un appel pour dénoncer un délit. Et presqu'aucun fiscal n'a de formation en matière d'investigation (alors que son travail principal est de diriger la police).
- La présidente Bachelet a un salaire de 9.920.104 CLP (13.800€), mais est dépassée par le ministre des Affaires Etrangères: 10.516.689 CLP (14.600€) et la ministre de l'Education 11.488.277(16.000€). Des gouverneurs régionaux, qui ont a peine un diplome du secondaire, gagnent 5 millions de CLP (6.940€). (Et le salaire minimum est toujours d'environ 250.000 CLP (347€).
- Comentaire de J.García-Huidobro dans la presse: "Les chiliens ont peur de répéter [aux prochaines élections] una mauvaise expérience: ils ont imploré que revienne Bachelet et ont obtenu seulement un des plus mauvais gouvernement du dernier siècle".

23 - Les incendies de forêts continuent. 21 communes ont été déclarées en état de catastrophe. En une seule semaine, 125.000 ha de bois et pâturages, depuis Valparaiso jusqu'au nord de l'Araucanie, ont été brûlées (218.000ha depuis l'hiver passé), 81 maisons détruites et 5.000 personnes évacuées. Et il y a une nouvelle alerte de vague de chaleur. Des six avions dont dispose la corporation de protection des forêts (privée mais financée par l'Etat) pour l'extinction, trois sont en panne (dont 2 des 3 Dromader, qui sont sont ceux qui ont le plus de capacité d'eau). Une quarantaine de véhicules aériens de privés et de la Force aérienne participent maintenant au combat du feu. A cette adresse  on peut voir une carte des incendies.
- La Commission d'Assistance à la Présidente sur le thème de l'Araucanie lui a remis aujourd'hui son rapport, après des mois de discussion de ses 21 membres (représentants de communautés mapouches, d'agriculteurs. d'industriels et des Eglises). Sa principale conclusion est que "l'Etat n'a pas rempli ses obligations pour protéger les victimes de la violence". Le rapport devrait servir de base pour la rédaction et l'envoi au Parlement d'un projet de loi spéciale pour l'Araucanie. Le document réclame aussi que la présidente "demande publiquement pardon pour les mesures erronées, qui ont rendu le conflit plus aigu". Il affirme aussi que les communautés se méfient de l'Etat "parce qu'il a refusé systématiquement de les considérer comme des acteurs politiques". "La politique [d'octroi] de terres doit être revue, car elle a provoqué de multiples conflits et des situations de corruption." Il y aussi eu "un excès d'assitancialisme, qui a limité la capacité d'entreprendre de la population". Divers mécanismes sont proposés pour porter remède à tout cela.
- 63% des chiliens pensent que les organismes publics sont corrompus (6% de plus qu'il y a un an).
- 46% des exécutifs assurent qu'ils maintiendront leurs investissements cette année et 37% les diminueront. 92,7% se déclarent insatisfaits de la conduction de l'économie nationale.

24 - 117 incendies de forêt continuent actifs et 172 ont été éteints cette semaine. Une industrie de production de pêches en conserve, qui donnait du travail à cent familles, a été détruite ainsi que plusieurs vignes. Le président de l'association d'agriculteurs a accusé le gouvernement d'avoir réagi fort tard (6 jours après le début des incendies) pour envoyer du renfort de personnel (pompiers d'autres zones). Selon un fiscal, dans plusieurs cas, il s'agirait d'attentats. Des photos ont été prises qui montrent des mises a feux coordonnées. Il y a déjà 10 détenus.
La présidente Bachelet a déclaré l'état de catastrophe, qui permet de diriger plus facilement des ressource (humaines et matérielles) face à la situation. Mais elle se résiste toujours, par un complexe personnel (hérité de l'époque de la dictadure), à décréter l'état d'urgence, qui confère l'autorité aux militaires pour diriger l'action.
Pendant ce temps, dans le grand nord, la saison des pluies tropicales (appelée ici "hiver bolivien" car elle affecte la haute cordillère) cause des débordements des rivières.
- La présidente Bachelet a survolé la zone et s'est réunie avec ceux qui dirigent les travaux d'extinction. Son équipe n'a pas permis que se réunissent avec elle les bourgmestres des communes les plus affectées, qui étaient présents dans le voisinage du centre de commandement où elle était, ce qui a provoqué leur réclamation et, en réponse, une accusation de vouloir "tirer profit politique de la situation", ces bourgmestres étant d'opposition.
- A partir d'avril, selon une nouvelle loi sur le travail, les grandes entreprises pourront concentrer les 45 heures normales de travail par semaine en quatre jours au lieu de cinq. Dans bien des secteurs cela se considère inapplicable ou bien contraire à la productivité.

25 - Un avion Supertanker (Boeing 747) avec une capacité de 73.000 litres d'eau ou écume est arrivé à Santiago, son déplacement et opération pour deux jours payés par une fondation dirigée par une chilienne vivant aux Etats-Unis. Il pourrait rester ici 6 jours si son opération est efficace et si le gouvernement paye ses fournitures. Il y a encore toujours 36 incendies à éteindre et 40 nouvelles maisons ont été détruites. Plusieurs villages ont dû encore être évacués par précaution. Avec l'aide de l'armée, 4.000 personnes travaillent aux extinctions. Les bois affectés sont principalement de sapins et d'eucalyptus, des espèces importées qui brûlent très facilement et à haute température. Le gouvernement prépare un plan d'aide pour compenser les pertes des agriculteurs.
- Il y a un nouveau problème pour le recensement qui devrait se réaliser dans 3 mois: il n'y a encore que 200.000 volontaires inscrits pour le faire, alors qu'il en faut 500.000. Les gouverneurs régionaux sont en campagne pour en trouver plus.
- Il a fait 37,4°C à Santiago. Dans le centre-sud, où il y a les incendies, la température atteint par endroits 39°C, une chose jamais vue.

26 - 30 incendies ont été éteints hier mais 60 nouveaux foyers ont commencé, produit tant de forts vents comme de pyromanes. Les hectares brûlés atteignent déjà 235.000 et le village entier de Santa Olga (1.000 maisons) a été rasé (Photo jointe, publiée par The Guardian). D'autres villages ont été évacués. Il y a 7 morts entre les volontaires. Les pompiers sont dépassés, manquant de camions citernes. Plusieurs petits villages se plaignent de n'avoir pas vu un seul pompier et devoir se défendre seuls pour faire des coupe-feu et arroser leurs maisons. Les 4.000 effectifs sont clairement insuffisants, tout comme les machines disponibles.
- Un poste de pompiers a été attaqué a coups de fusils de chasse dans un des villages proche des incendies!
Des "brigadiers" (pompiers) de divers pays sont arrivés pour aider au contrôle du feu. La présidente a fait appel aux propriétaires de bulldozers pour qu'ils les prètent pour faire des coupe-feu. (Et on ne parle pas du manque de camions-citernes?)
La récupération des plantations prendrait de 5 à 7 ans, ou même plus, et la perte de valeur, jusqu'à présent, serait de 170 millions de dollars.
- La présidente Bachelet a désigné trois ministres, un pour chacune des régions affectées, pour se charger du problème, quelque chose d'absurde car ils ne savent rien de contrôle de catastrophes et divise ce qui devrait être coordonné de façon générale. La sécurité est fonction du ministère de l'Intérieur, mais n'apparait plus.
Cinq personnes ont été arrêtées, accusées de pyromanie. Dix sont maintenant en prison préventive pour cette cause.
- Le ministère des Finances va émettre des bons de dette pour 7.000 millions de dollars pour le marché local (en plus de ceux déjà offerts à l'étranger), pour réunir des fonds pour compléter le budget.

27 - Le feu a continué à s'étendre vers le sud (arrivant à l'Araucanie). Il y a 300.000 ha maintenant brûlées, sur un front de 1.400 km. 40.000 ha en appartiennent à des grandes entreprises forestières, qui mobilisent pour se protéger 20 hélicoptères, 15 petits avions et plus de 2.000 travailleurs, avec un coût de 47 millions de dollars. La chaleur des incendies a fait monter la température à 43,9°C dans certaines communes.
Un ex-amiral a déclaré à une radio qu'il savait depuis un an, par les services d'intelligence, que cela allait arriver et que ces services connaissent les responsables. La Force Aérienne pourrait parfaitement avoir survolé la zone depuis le début du mois pour détecter les premiers feux et faire arrêter sur le champ les pyromanes. Mais rien n'a été fait (pour des raisons politiques? obscures pour tous).
La présidente Bachelet a enfin dit (hier) qu'elle avait demandé aux services d'intelligence de "faire le nécessaire pour déterminer au plutôt s'il y a eu intentionnalité"! (Méconnaissance réelle ou résistence à reconnaître la réalité?) Aujourd'hui, elle s'est réunie avec les industriels pour s'assurer leur collaboration (quand ce furent les premier à s'occuper du problème), a annoncé des "bons" pour les victimes et pour la reconstruction "lorsque tous les incendies auront été éteints", l'arrivée de brigadiers d'autres pays (373 en total) et d'un avion-citerne russe.
Le feu a détruit la maison d'un industriel qui contenait une colection d'antiquités et objets culturels de divers pays pour une valeur totale de 2 millions de dollars, réunie depuis 30 ans en vue de former un musée. "Personne, ni pompiers ni brigadiers forestiers, ne sont arrivés ici pour nous protéger." La fumée qui couvre la zone est tellement dense que le Supertanker n'a pu décharger de l'eau hier que deux fois dans la journée, ses autres voyages n'ayant pas permis de s'approcher, par manque de visibilité.
On a obtenu des photos (thermiques) de satellites de la NASA qui montrent les incendies à diverses dates, ce qui permettrait d'en faire l'histoire "et en connaître l'origine" (comme s'il n'y avait pas d'information locale sur les origines!)
Les entreprises de téléphonie travaillent à un plan spécial pour assurer le maitien des connections malgré la destruction de tours.
- Deux personnes ont été arrêtées en Araucanie pour port illégal d'armes et appartenance à des "milices privées".

28 - Le ministre de l'Intérieur a nié qu'il y aie eu résistence pour envoyer les militaires sur le terrain pour combattre les incendies et assurer la sécurité (surtout les vols en cas d'évacuation). Il a aussi défendu l'envoi de trois ministres dans trois régions différentes. "Il n'y a pas d'absence d'un commandement centralisé"... mais il nomme trois institutions différentes chargées de la catastrophe et le décret qui a instauré l'état de catastrophe a fortement limité le rôle des militaires (qui, normalement dans ce genre de cas, auraient pleine autorité). Ce décret, de plus, a été émis plus d'une semaine après le début des grands incendies et la demande des autorités de la zone. Et aucun leader n'est apparu avec un plan cohérent. On avait même fait des difficultés pour recevoir le Supertanker!!
La superfie brûlée est arrivée à près de 500.000 ha et les morts s'élèvent à 11. Un second village, de 500 maisons, a disparu.
Dans beaucoup de villages, les habitants ont organisé des patrouillages pour détecter les piromanes. Une patrouille a été attaquée à coups de feu, ce qui confirme l'intention délictive. 34 personnes ont déjà été formalisées pour se genre de délit.

- Après 14 mois de négociations, la fabrique chilienne de papier tissue payera 7.000CLP (équivalente à 18 rouleaux de papier WC) à chaque personne de plus de 18 ans (un total de 150 millions de dollars)  pour compenser l'augmentation des prix en collusion avec la firme suédoise SCA durant la permière décade du siècle. Tous ceux qui ont un compte à la Banque de l'Etat recevront automatiquement ce montant (9 millions de personnes) et il reste à définir comment payer les autres (3,7 millions).
- La productivité de l'économie a complété 12 trimestres de chute constante (toute la période du gouvernement actuel). Un important journal nord-américain a titulé "Comment le socialisme a détruit [l'économie du] pays le plus puissant d'Amérique Latine".
- Le Chili est le troisième pays d'Amérique Latine avec la plus grande proportion de seniors du "4° âge" (plus de 80 ans). 70% d'entr'eux sont propriétaires et vivent souvent dans des maisons trop grandes, ce qui les pousse à chercher une nouvelle résidence, généralement un appartement avec deux chambres, chacune avec toilette, proche de tout type de services. C'est un nouveau secteur pour les inmobiliaires, qui offrent des appartements spécialement équipés, qui valent de l'ordre de 190.000€ (peu accesibles pour bien des seniors, à moins qu'ils puissent vendre une maison d'une valeur similaire).

29 - 127 sont encore les incendies actifs. Une scierie a été attaquée par une langue de feu alors qu'elle était à 2km de l'incendie le plus proche et les travailleurs ont vu quelqu'un s'enfuir lorsque la mèche a commencé. Des restes de combustible ont aussi été trouvés à plusieurs autres endroits, comme près du village de Santa Olga qui a complètement été détruit. Là, 5 minutes avant le début de son incendie, les brigadiers avaient vérifié qu'il n'y avait pas de braises ardentes dans les environs. La reconstruction de ce village a commencé, avec le nettoyage de tous les débrits.
Deux nouveaux probables pyromanes ont été arrêtés.
97% des petits producteurs de bois n'ont pas d'assurance.
Un avion Antonov a amené 4 hélicoptères et des camionettes avec équipement spécial pour combattre les incendies. 12 avions et 32 hélicoptères travaillent déjà à l'extinction.
La présidente Bachelet, qui a reporté les vacances qui lui correspondaient la semaine prochaine, a donné des instructions à tous les ministres pour aider à faire face à la situation. Les employeurs des régions affectées pourront recevoir un subside de 80% du salaire minimum pour chaque travailleur qu'ils conserveront s'ils n'ont rien à faire.

- Deux tonnes de cannabis ont déjà été retirées par la police cette année. Les plantations illégales sont de plus en plus tecnifiées et surveillées par des trafiquants armés.
- Les exportations de fleurs ont été de 4,2 millions de dollars en 2016, principalement des orchidées vers le Canada et des tulipes(!) vers le Brésil. Mais les importations sont de 19,4 millions de dollars, surtout (98%) des roses d'Equateur et de Colombie.
- Les banques internationales JP Morgan et Nomura ont averti que si Piñera gagne la présidence, la bourse locale monterait de 18% alors que si Guillier gagne, elle baisserait de 15%. S&P, pour sa part, a baissé la calification du pays de "stable" à "négative".

30 - Un avion-citerne Ilyushin russe, avec una capacité de 40.000 litres, est arrivé aujourd'hui et sera basé à Temuco. Il a été recu par le ministre des Affaires Etrangères et la présidente Bachelet a remercié les autorités russes (Rien de semblable n'a été fait pour le Supertanker et ceux qui l'on offert). Le Brésil a envoyé deux avions Hercules C-130, l'un d'eux capable de charger de l'eau. Le gouvernement a aussi loué (enfin, après 3 semaines!) deux hélicoptères Sykorsky, capables de transporter 100.000 litres d'eau, qui pourraient arriver ici demain. Le Supertanker ne volera pas aujourd'hui, soumis à révision technique par son personnel.
53 incendies continuent actifs et un nouveau village court le risque d'être détruit et a dû être évacué pendant la nuit. On compte maintenant 1.412 maisons détruites.
Il est inexplicable que l'on n'envoie pas de patrouilles militaires surveiller les zones à risque et même les zones déjà éteintes, où l'on a vu plusieurs fois reprendre le feu sans explication logique. Les militaires se limitent à contrôler les véhicules sur quelques routes, pour vérifier qu'ils ne transportent pas de bidons de combustible.
Le gouvernement se refuse à parler de terrorisme, assurant qu'il n'y a pas encore de preuves d'actions concertées, alors que tous ont pu observer comment surgissait du feu de façon simultanée à des kilomètres de distance. Il y a jusqu'à présent 43 détenus suspects de pyromanie, la plupart pour transporter des bidons de combustible.
Il y a eu des bouchons sur les routes qui mènent au village détruit de Santa Olga, vu la quantité de gens qui s'y dirigeaient pour apporter de l'aide. La police a dû intaller des barrages pour les filtrer.

31 - 61 incendies sont actifs en ce moment. Près de 6.000 personnes travaillent maintenant aux extinctions. 45 personnes ont été arrêtées dans la zone des incendies et 21 sont accusées de les causer, mais les juges estiment que cela est difficile à prouver. La présidente a assuré qu'il y a assez de ressources pour aider les victimes. Les compagnies forestières estiment une perte de 350 millions de dollars.
Le village de Santa Olga aujourd'hui:


Extra: La vérité sur l'Araucanie (Partie finale d'un long texte)
Par Sergio Villalobos, historien spécialisé dans ce thème(Journal El Mercurio, 15/1/2017)
L'opinion vulgaire de notre pays méconnait presque complètement la réalité des métis d'araucans [les mapouches, qui sont tous métis depuis peu après l'arrivée des espagnols selon l'auteur]. Ils ne savent pas que 86% vivent dans les villes, surtout Santiago, Temuco et Concepcion. Que seulement 16% parlent mapudungun, plus mal que bien, que leur inmense majorité méconnait ses rites et traditions (selon enquête de 2002). Cependant, on veut stimuler cette culture régressive et ignorer qu'un nombre écrasant se déclare chrétiens, accomplit ses devoirs civiques et est de tendence modérée.
Des politiciens et oportunistes du gouvernement, des journalistes avec besoins de nouvelles, des anthropologues et ethnohistoriens en recherche de renommée et de faire carrière ont créé une fausse image de l'Araucanie et impressionnent le pays.
Surtout, on manie des vulgarités et on ignore les nombreuses recherches publiées depuis plus de 30 ans qui signalent une réalité complètement différente.
NOTE: D'autres historiens ne sont pas d'accord et considèrent que les araucans furent des guerriers remarquables (mais Villalobos dit que les chroniquers espagnols exagéraient pour rendre plus héroïques les conquérants).

L'Araucanie et le Che Guevara
Par Roberto Ampuero, ex-ministre de Culture (Extraits; Journal El Mercurio, 15/1/2017)
Le gouvernement ne peut pas continuer à le nier: l'État est incapable aujourd'hui d'accomplir, en Araucanie, son devoir de "protéger la sécurité nationale" et de "protéger la population et la famille", comme l'indique le premier article de la Constitution. Ça fait mal en tant que pays, parce que cela se produit généralement dans les États défaillants, et pourtant c'est ce qui se passe aujourd'hui au Chili, qui tout au long de son histoire a montré un état bien articulé dans le contexte régional.
Les victimes de ceux qui prétendent représenter le peuple mapouche sont les agriculteurs, les petites et moyennes entreprises, les conducteurs de camions, la police et les fonctionnaires. La situation est délicate, car elle est devenue de tous les jours et nous nous y habituons. Nous nous sommes habitués aux incendies des églises, des maisons, des cultures et des machines agricoles, et d'entendre que les camions ne peuvent se déplacer aujourd'hui, sur certaines routes, qu'en caravane et escortés par la police.
La grande majorité des Chiliens pense que le gouvernement afronte mal la question et ne semble pas déterminé à promouvoir des solutions efficaces.
On a l'impression qu'à l'incapacité du gouvernement à faire face à ces actions terroristes s'ajoute, ce qui ne fait qu'empirer les choses pour tout le monde, mapouches et non-mapouches, le professionnalisme des militants de l'Araucanie. Ceux-ci fonctionnent clairement inspirés par les expériences de guérilla en Amérique latine.
Le manuel "La guérilla" d'Ernesto Guevara (1960), semble avoir été écrit pour eux. Le Che met l'accent sur la nécessité d'"intimider, si nécessaire, les grands propriétaires qui ont l'intention de vendre leurs produits agricoles, brûlant des véhicules circulant sur les routes et les bloquer...". Il décrit également les effets du sabotage: "la vie de la (région) elle-même est paralysée, elle est conquise... Alors, peu à peu, se paralyseront toutes les villes dans les zones d'opérations de la guérilla." Et il déclare: "L'un des points les plus faibles de l'ennemi est le transport routier et ferroviaire; il est pratiquement impossible de surveiller tous les transports mètre par mètre, une route, un chemin de fe/r". Le Che ajoute: "Toutefois, le sabotage est toujours une arme efficace". Et il souligne: "La nuitée est une autre caractéristique importante de la guérilla". Il recommande en outre de "mettre fin à la vie industrielle d'une région, laissant les gens ... sans industrie, sans lumière, sans eau, sans communications, incapable de s'aventurer, sauf à certaines heures, sur une route". "Hit and Run" -suggère le Che- "attendez, traquez, mordez de nouveau et ainsi de suite".
Refuser d'accepter que les actions de violence en Araucanie obéissent au même scénario qui a été tragique, dévastateur et de développement sanglant dans d'autres pays d'Amérique Latine est un péché, au moins, de naïveté. L'état de droit est tombé lamentablement à genoux devant des militants expérimentés qui cherchent à le remplacer, au moins dans cette région, par un régime qui n'a pas encore été défini, et ne peut être imposé que s'ils intensifient la lutte et neutralisent l'État chilien.