14/02/2017

Février (a)

1er février - 366km de coupes-feu ont été construits en janvier pour freiner les incendies (qui continuent).
Le gouvernement affirme ne pas avoir d'information sur une possible planification des incendies par un groupe subversif ou terroriste, contrairement à ce qu'a affirmé un ex-amiral. Celui-çi sera cité à déclarer par la fiscalie pour y donner ses informations.
Le gérent d'une compagnie d'électricité a été imputé comme responsable de quelques-uns des incendies du fait de n'avoir pas réalisé les travaux de nettoyages obligés sous les lignes de transmission.
Les grands hélicoptères arrivés hier pour combattre le feu ont chacun une capacité de charge d'entre 1.200 et 2.700 litres d'eau et non de 100.000 lt comme avait informé un média (chose évidemment impossible; on pouvait tout au plus penser que ce serait ce qu'il pouvait déverser en un jour). Celui qui était destiné à travailler de nuit est arrivé sans l'équipement nécessaire et sans pilote.
Hier ont travaillé ensemble le Supertanker (12 déversements de 70.000lt), l'Ilyushin (3 déversements de 43.000lt) et l'Hercules (7 lancements).
La police locale a pris contact avec l'administration de Facebook et WhatsApp pour découvrir et soumettre à procès les auteurs de fausses nouvelles sur les incendies qui se sont propagées par ces réseaux sociaux.

- 80.000 emplois ont été créés l'an passé, 95% pour le propre compte.
- A cause des fortes chaleurs à Santiago, les ventilateurs sont épuisés dans les grands magasins.

2 - La présidente Bachelet a nommé membre du Conseil de Défense de l'Etat son ex-ministre de Justice, qui avait dû abandonner ce poste suite à de multiples irrégularités pour lesquelles elle est en condition d'imputée! Ce nouveau poste est à vie et, pour 4 heures de travail par semaine, est rémunéré 7 millions de CLP/mois (10.000€). Les critiques n'ont pas manqué, même dans le secteur officialiste. Cette nomination est du ressort exclusif de la présidence de la république, ce qui se prète à la nomination d'amis. Un projet de loi pour changer cela dort au Parlement.
- Un nouvel incendie dans la zone de Valparaiso, causé par une coupure de cables électriques, a détruit 1.600 ha d'arbres natifs et la seule réserve nationale d'abeilles.
- A cause des incendies, 10.000 travailleurs agricoles sont sans travail et 1.200 familles (6.100 personnes) sans maison.
20.000 personnes travaillent à l'extinction des incendies, dont 9.000 militaires.
La présidente a visité à nouveau les zones affectées et a assuré de l'aide pour la reconstruction. Chaque famille sans abri pourra recevoir 200.000 CLP/mois (285€) comme subside pour louer. Le prix des loyers dans la région a inmédiatment augmenté!

- Pour la première fois cette année, la température à baissé de 30°C dans la région centrale (26° à Santiago).

3 - Les amendes non payées pour les infractions de circulation sur les autoroutes de la capitale ont augmenté de 36,5% en un an.
- Plus de la moitié des travailleurs chiliens sont en retard de payement de leurs dettes. Il est devenu si courant de payer même le supermarché en mensualités que les caissières y demandent automatiquement "En combien de mensualités?" quand on leur présente une carte de crédit. Même quand il s'agit d'achats de nourriture!
- 51 incendies sont encore combattus.
- La Banque Interaméricaine de Développement (BID) a calculé que la délinquance coûte annuellement 410.000 CLP (585€) à chaque chilien et 2,77% du PIB, coût seulement dépassé par trois autres pays de la région et qui comprend l'administration des prisons et les pertes pour privation de liberté (mais pas les dépenses en prévision ou protection de la population). Le rapport indique aussi que 33% des homicides ont lieu dans la région latinoaméricaine, ce qui la fait la plus violente de la planète.
- L'an passé, il y a eu près de mille appels téléphoniques du Chili vers l'Espagne pour y exiger une raçon pour de faux séquestres. Seulement dans 4,3% des cas le payement a été fait (jusqu'à 41.000€). Les polices des deux pays travaillent ensemble pour identifier les responsables, généralement des délinquants en prison "spécialisés" qui s'arrangent toujours pour avoir des téléphones mobiles malgré l'interdiction et des membres de leur famille qui retirent les dépôts bancaires.
- Un délinquant est mort lorsqu'il a fait exploser un distributeur de billets de banque, ne s'étant pas éloigné à temps. Saturer de gas les ATM pour les faire exploser et pouvoir ainsi retirer les caisses est devenu la pratique préférée en réponse à la plus grande difficulté pour y accéder d'une autre façon.
- Sans soleil à Santiago aujourdhui, nous avons enfin froid (22°)!

4 - Un nouvel avion-citerne a été loué par un groupe de particuliers aux Etats-Unis pour venir combattre les incendies.
La Corporation Forestière assure que les incendies sont "contenus", ce qui signifie qu'ils n'avancent plus, mais il faut continuer à faire des coupe-feu puis passer à la "liquidation" et l'extinction finale. Pour la présidente "la force est déjà déployée pour continuer à combattre de nouveaux incendies mais de façon plus habituelle" (?). Et "la même énergie que nous avons déployée pour les combattre sera déployée dans l'étape suivante de reconstruction".
Les volontaires français, qui sont un groupe spécialisé de la défense civile, se sont plaints qu'on les "protège de trop" car on les envoye "éteindre de la fumée", alors qu'ils sont préparés pour attaquer des foyers compliqués. Ils ont été surpris par l'extension du feu, n'ayant jamais vu aparavent plus de 12.000 ha affectées.
Le ministre des Finances a calculé que 333 millions de dollars sera le coût du désastre pour le fisc et sera couvert par des réassignations du budget.

5 - Une patrouille militaire, de prévention d'incendies, a été attaquée à coups de feu en Araucanie. Un sénateur a demandé que les militaires soient retirés de la zone "car ils provoquent les mapouches" (!). Pour la droite, c'est au contraire une raison de les y maintenir. Les agriculteurs demandent aussi plus de protection, surtout pour pouvoir commencer ou continuer à réaliser les récoltes (Ils ont souffert 3 attaques en janvier).
- La totalité des incendies serait à présent "contenus ou contrôlés" selon la Corporation Forestière. 500.000 ha ont été affectés, desquels 70.000 correspondent à des entreprises forestières (de diverses grandeurs).
Les incendies ont révélé que beaucoup de familles avaient construit leur maisonnette de façon irrégulière, sur des terrains qui ne leur appartiennent pas, ce qui ne leur permettra pas d'obtenir les subsides à la reconstruction. On les resituerait dans des ensembles (HLM) plus centraux. Entre les affectés, il y a aussi beaucoup (30%) de seniors, dont beaucoup vivent seuls, les jeunes fuyant la campagne. Et le feu accélère la migration vers les villes. 6.000 personnes ont perdu leur résidence.
- Sous-emploi: 356.000 personnes travaillent dans les rues, 53.000 de plus qu'en mars 2014. Ce sont 20% des 1.758.000 qui travaillent à leur propre compte.
- Les étrangers qui résident dans le pays sont maintenant 2,7% de la population. Entre 2010 et 2016, les taxes qu'ils ont dû payer pour leurs démarches ont signifié une augmentation de 466% des rentrées du fisc pour ce concept, un total de 33,4 millions d'€ pour l'an passé. L'augmentation des arrivées d'émigrants a obligé à construire un nouveau siège pour la police des étrangers (inauguré en mai 2016) et à lui ouvrir des bureaux dans plusieurs villes de province.

6 - Les apports des entreprises minières au fisc ont baissé de 70% l'an passé (ils furent de 904 millions de dollars). Les impôts apportés par les privées ont baissé de 99%, par baisse des exportations.

7 - On a compté hier 56 incendies, dont 44 contrôlés, 6 combattus et 6 éteints. Trois étaient maintenant dans la région de Valparaiso.
- L'activité économique n'a crû que de 1,5% en 2016 et les analystes n'espèrent aucune amélioration cette année. Les exportations ont baissé de 3,7%, mais les envois de produits différents du cuivre (principalement agricoles et de poissonnerie) ont augmenté et représentent 54% du total exporté.
- Avec les agrandissements de ses quais qui se termineront cette année, le port de San Antonio (le second du pays, près de Valparaiso) doublera sa capacité de charge, de 1,5 à 3 millions de teus (de containers de 20 pieds) para an. Trois bateaux de 367 mètres pourront être chargés ou déchargés en même temps.

8 - L'analyse d'un nouveau site archéologique a permis de découvrir que les chasseurs-récolecteurs qui peuplaient le nord du Chili il y a 5.000 ans savaient aussi naviguer et pêcher dans le Pacifique. Le site d'enterrement contenait des os de poissons qui ne s'approchaient pas des côtes (comme des tiburons), ainsi que des hameçons, en plus de restes de mamifères, oiseaux et mollusques. L'oreille interne du cadavre principal montrait aussi une déformation du tympan propre d'habitués à la pêche sous-marine. On croyait jusqu'à présent que ce genre de pêche n'était connue que depuis un bon millier d'années.
- Le taux d'intérêt pour les crédits commerciaux aux entreprises est monté à 7,88%.

9 - Il y a 2,5 millions de pensionnés dans le pays, dont un demi million avec une pension minimum "solidaire" de l'Etat. L'an passé, 130.000 personnes ont pris leur pension sur la base de leur épargne dans un fond de pension, 24% de plus que l'année antérieure, en apparence comme produit de la crise économique.
- Le sous-secrétaire de l'Intérieur a informé qu'il y a 41 procès pour les incendies de forets. Il n'a pas precisé si ceux-ci sont tous contre les incendiaires ou comprennent aussi ceux qui ont été introduits contre ceux qui ont dénoncé -dans la presse ou les "social media"- l'action concertée de terroristes... (On fait procès pour des opinions?)
- 39% des payements de services se fait maintenant par internet (contre 29% pour le reste de l'Amérique Latine).
- Les travailleurs d'un gisement qui produit 25% du cuivre chilien sont entrés en grève, ce qui fait monter le prix du cuivre mais causera une grande perte au fisc et baisse du PIB (On s'attend à ce qu'elle soit longue car les demandes économiques des syndicats sont très hautes).
- Les visites de touristes argentins en janvier (le mois qu'ils préfèrent pour leurs vacances) ont doublé et ont fait augmenter de 30% les ventes dans les centres commerciaux des régions visitées.

10 - La compagnie d'assurances américaine AON a calculé que les pertes causées par les incendies se monteront à 890 millions de dollars.

11 - Seul le Parti Socialiste aurait atteint jusqu'à présent la quantité de militants inscrits nécessaires pour participer aux prochaines élections. Tous les partis ont jusqu'au 14 avril pour réunir les signatures exigées et beaucoup sont encore loin du compte.
- Les fraudes avec cartes de crédit sont passées de 34.000 en 2015 à plus de 57.000 en 2016. Les escrocqueries ont aussi augmenté de 28%. 15.401 procès oraux ont eu lieu pendant l'année, mais 654.000 causes ont eu une autre forme de finalisation (sentence sans ce procès -possible par reconnaissance du délit-, absolution ou suspension) et 706.800 causes ont été archivées sans suites.
- 1,3 millions de travailleurs ont changé de fond de pension en 2016. Le fond de type A (à plus grand risque, utilisant le plus d'actions) a perdu 266.000 cotisants (421.000 en sont sortis, mais 155.000 y sont entrés). 60% ont choisi de passer au fond de type E, qui est le plus stable (et moins rentable) mais reste celui qui a le moins d'affiliés.
- Selon l'OMS, l'expectative de vie actuelle pour un chilien est de 80,5 ans.

12 - Selon une enquête sur la qualité de la vie, 67,4% des gens estiment avoir une qualité de vie bonne ou très bonne. 30% se déclarent fumeurs, 9% de moins qu'il y a 10 ans.
- Reforester les zones incendies coûterait 276 millions de dollars à l'industrie du bois.

13 - Selon le ministère des travaux publics, 50% des ponts du pays sont en mauvais état et devraient être remplacés, ce qui coûterait 2.500 millions de dollars et 1.500 millions de plus seraient nécessaires pour réparer les autres. Le budget de cette année ne contemple que la réparation de 2,8% des ponts. De 7.768 ponts, 4.461 sont en bois.


Extra: Au sujet de la catastrophe (Extraits)
Par David Gallagher (Journal El Mercurio, 3/2/2017)

Une catastrophe comme les incendies nous rend très sensible. Il est donc compréhensible que le gouvernement aie mal quand il reçoit des critiques. Cependant, l'opposition a été assez modeste, et plutôt que d'obéir à des fins électorales propres, a contribué à dynamiser le gouvernement.
Si le gouvernement a encore des problèmes de crédibilité face aux incendies, cela ne se doit pas à la critique. Cela se doit à la mémoire tenace du [tremblement de terre du] 27-F [2010] que nous avons. Cela se doit à près de trois années de réformes improvisées. Cela est dû au sentiment que, en général, la gestion n'est pas son fort. Pour cela, tant de gens ont la nostalgie du passé, comme les parkas rouges [du gouvernement antérieur]. Nostalgie qui est mauvaise aussi pour Guillier [le candidat présidentiel de la gauche]. Parce que son fort n'est pas la gestion, mais la capacité -enviable- d'émettre de jolies phrases. En temps normal, cela plait, mais en cas de catastrophe, cela irrite.
Le fait que ne nous semble pas impossible un plan directeur pour brûler le pays parle mal de l'état dans lequel se trouve ce pays. Il ne nous semble pas impossible du fait du climat amer et controversé qui a été créé au Chili. Je pense à la violence en Araucanie, et à l'incapacité des autorités d'y remédier. Je pense à la rétroexcavatrice [idéologique], à l'empressement à détruire le «modèle» [économique] pour partir de zéro. Bien sûr, l'auteur de la métaphore pensait à une destruction législative et non de guerre. Mais nous ne pouvons pas exclure qu'il y ait des personnages qui aspirent à des "moyens violents".

Tous les feux
par Luís Larraín (Extraits; Journal El Mercurio, 4/2/2017)

Ce qui avive les flammes ici, ce sont l'incompétence et la réalité papalèle dans laquelle vit le gouvernement de Bachelet.
Que les températures élevées conduisent à ce que l'incendie soit le plus important que nous ayons vu, c'est vrai, mais que cela était prévisible, aussi. On ne reproche pas au gouvernement qu'il aie été surpris au premier moment par l'extension des flammes. Mais on peut blâmer le gouvernement pour sa réponse lente, décousue, sans contrôle; et certaines décisions inexplicables avec des conséquences graves. Le gouvernement n'est pas à blâmer pour le feu, mais pour la responsabilité de lui laisser atteindre cette ampleur.
Refuser l'aide de l'avion Supertanker, le meilleur de lutte contre les incendies dans le monde, a été quelque chose de délirant. Lucy Ana Aviles a dû recourir au Parlement, faire campagne par les réseaux sociaux et, enfin, grâce à sa persévérance et à sa générosité de femme chilienne a réussi à lui obtenir une petite permission restreinte à deux jours pour amener l'avion au Chili, qu'elle et son mari ont financé.
Si quelqu'un a pensé que le gouvernement ne devait pas accepter l'aide parce qu'elle était la fille d'un avocat qui a participé à la Dina et à la Fondation Pinochet, comme informèrent promptement deux moyens de communication, c'est carrément déséquilibré.
Le directeur de CONAF [la Corporation Forestière], à qui a été attribué ce rejet car il a déclaré que cet avion ne servait à rien, a déclaré à la Chambre des Députés, le 10 janvier, que CONAF était prête pour une réponse opérationnelle immédiate et une "attaque initiale rapide et forte". Le 16 janvier, cette réponse n'avait pas encore été vue et il y avait déjà trois morts. Seulement le 20 janvier les premiers décrets déclarant zone sinistrée ont eu lieu pour plusieurs communautés. Jusqu'à cette date, ni la présidente Bachelet, ni aucun de ses ministres n'étaient apparus sur les lieux.
Le retard dans la déclaration de zone sinistrée est aussi incroyable. La mesure, qui permet aux forces armées de participer aux travaux de lutte contre l'urgence, aurait dû être décrétée depuis longtemps. Leur aide est inestimable, en raison de leur expérience dans ce domaine, leur capacité opérationnelle, leur équipement et leur sens du contrôle, qui sont de redoutables alliés dans ces occasions. Qu'il existe encore certains complexes lorsqu'il s'agit de solliciter l'aide de l'armée, comme affirment des personnes dans la Nouvelle Majorité [oficialisme], est inexcusable aujourd'hui.
Puis vint la censure. Des procureurs dédiés à faire taire les critiques. La critique est disqualifiée en faisant appel à l'unité. Il se trouve que le service public est soumis à l'examen et à la critique. La présidente Bachelet et les responsables gouvernementaux en charge ne sont pas là de droit divin, mais pour remplir une fonction. Ou ils croient que l'administration publique sert à fournir de bons emplois et rien d'autre?
L'unité nationale est nécessaire, mais il faut l'invoquer dès le premier jour, pas quand on est absolument dépassé par les événements. L'unité s'exerce en acceptant l'aide généreuse de tous les chiliens, comme on la voit aujourd'hui.
Aujourd'hui, un pays est mobilisé pour aider les siens, pour aucune autre raison que la solidarité, si loin de la réalité parallèle que vit le gouvernement de Michelle Bachelet.

Economie et bureaucracie
par Gerardo Varela (Extraits; Journal El Mercurio, 11/2/2017)

Une partie des problèmes auxquels fait face notre économie est que le secteur public est capturé par quelques-uns pour vivre du reste. Aujourd'hui, un chilien sur six travaille dans le secteur public. Là, ils gagnent plus, travaillent moins et se pensionnent mieux que dans le secteur privé. Le secteur public (à quelques exceptions près) fournit des services pauvres et a un taux d'absentéisme scandaleux dont personne ne semble se soucier.
Aujourd'hui, le problème de notre économie est l'Etat. Avec une taille équivalente à celui de l'Uruguay, il a une conception du dix-neuvième siècle, mais il doit servir une économie du XXIe siècle. Il épuise et consomme des ressources que créent les privés et se remplit de fonctionnaires plus préoccupés de poursuivre ceux qui créent de l'emploi que de prendre soin d'eux, d'exproprier la richesse au lieu de la créer, et d'empêcher le développement que de le célébrer. Au Chili, la seule chose qui se développe et prospère est la bureaucratie, le poste obtenu et la réglementation. Le mérite et l'esprit d'entreprise sont harcelés par ceux qui sont appelés à les promouvoir. Aujourd'hui, voir le Président mettre une première pierre ou couper un ruban résonne comme une cérémonie médiévale.
Le progrès exige le travail et l'investissement, pas plus de bureaucratie et de réglementation. Il suffit de marcher par les bords du Mapocho [la rivière de Santiago] pour voir un Etat inefficace qui ne collecte pas les ordures et ne s'en soucie pas, ou traverser par terre la cordillère pour se trouver face à une bureaucratie qui défie le touriste le plus enthousiaste [douanne], et que dire des autorités sectorielles qui se prélassent de rendre impossible le possible.
Le premier devoir de l'Etat est d'assurer la sécurité, mais l'inefficacité et l'indolence sont scandaleuses. En Araucanie règne la terreur alors que la police, les juges et le gouvernement montrent une apathie qui offense les victimes et le pays. La réaction aux catastrophes est à ne pas croire. Dans le film "Sully" il suffit de 24 minutes pour sauver un avion complet. Au Chili, trois régions sont brûlées et le gouvernement, impavide, prend cinq jours pour réagir et les bureaucrates, par ignorance ou préjugé, refusent l'avion grutuit qu'on leur offre.
Nos législateurs, qui semblent vivre sur une autre planète, augmentent le nombre de députés et créent de nouvelles structures bureaucratiques comme les intendants [gouverneurs régionaux] élus, ou le ministère de la Science, où toutes les ressources seront dépensées pour payer le personnel et non pas pour la science et les scientifiques.
L'économie chilienne montre une détérioration lente mais constante à cause de la bureaucratie, les impôts et les règlements qui dépouillent les privés et noyent la liberté.