14/09/2017

Septembre 8a)

1er septembre - L'équipe économique du gouvernement (ministres des Finances et de l'Economie, et sous-secrétaire des Finances), qui ont renoncé ensemble hier, ont été inmédiatement remplacés par la présidente Bachelet. Celle-çi a déclaré que "je ne conçois pas le développement derrière le dos des gens, où seuls importent les chiffres et non ce qui arrive aux familles"(??). Piñera a rétorqué que "ce qui est tourner le dos aux gens c'est d'avoir une économie stagnante". L'ex-ministre des Finances, lui, a dit "Avancer de façon soutenue vers de plus hauts niveaux de croissance demande discipline et conviction du gouvernement, mais je ne crois pas avoir obtenu que tous compartent cette conviction". L'ex-président Lagos, une partie de la Démocratie Chétienne et du parti PPD (de centre-gauche) ont défendu le ministre des Finances sortant alors que le PC s'est fait leader des critiques.
C'est la première fois, depuis le retour à la démocratie, que toute l'équipe économique s'est retirée du gouvernement. [Voir commentaires en "Extra"]
- La nouvelle équipe économique (dont fait partie l'ancien ministre des Finances du gouvernement Lagos) a promis d'impulser la croissance économique et le contrôle des dépenses. "J'espère que les marchés me croiront" a-t'il dit. Il avait aussi dit, il y a quelque temps, que ce gouvernement "a eu de la malchance" parce que l'économie a freiné quand il a assumé et semble vouloir remonter maintenant qu'il se termine. Les économistes croient en général qu'il n'y aura de croissance qu'à partir de 2018. Ce ministre a déjà été ministre de l'Education, au début du gouvernement présent, et est celui qui avait promis d'"enlever les patins à roulettes" des élèves des écoles privées, origine de la réforme éducative en cours, qui tend à niveler vers le bas.
- Au souper annuel de l'industrie minière, les dirigeants ont souligné l'incertitude des processus d'évaluation écologique des projets. La présidente Bachelet, qui y a assisté, a reconnu que le système actuel peut être perfectionné et a défendu le nombre des projets approuvés durant son administration (9 de 10 selon elle).
- La présidente Bachelet a inauguré un séminaire internactional sur "Les nouveaux défis de la cohésion sociale en Amérique Ibérique". Elle y a detallé "les changements structurels faits ici, orientés à construire une société qui garantisse les droits sociaux, où la seule condition de citoyen soit requise pour son inclusion. Nous mettons notre expérience à la disposition de la région.". C'est ce qu'elle veut que soit "le légat" de son gouvernement, qui doit être spécialement souligné dans les mois qui lui restent. Tous les projets de lois envoyés au Parlement ces derniers mois répondent à des promesses de sa campagne électorale, qu'elle aurait revu et qu'elle veut accomplir même au prix de ne pas considérer ou de ne pas avoir l'appui des partis officialistes (qui ne sont pas tous d'accord avec le coût politique qu'ils doivent payer). Le "pouvoir derrière le trône" qui appuye cela est sa chef de cabinet et le conseiller politique qui prépare ses discours, accompagnés du nouveau ministre des Finances, ainsi que du sous-secrétaire de l'Intérieur, qui sont - semble-t'il - les seuls de son absolue confiance.
- Les fiscaux du sud du pays demandent d'avoir plus d'attributions et de meilleurs outils administratifs pour poursuivre les délits en Araucanie.
- Premiers résultats du recensement de cette année: il y a 17.373.831 chiliens, dont 7.036.792 dans la région métropolitaine, et 6.356.073 résidences prívées. La population a augmenté de 15% entre 2002 et 2017. Le résultat est inférieur aux projections faites en 2014.
- L'approbation actuelle pour la présidente Bachelet est de 21% et sa réprobation de 56% selon l'enquête mensuelle du Centre d'Etudes Publiques. La direction de l'économie est approuvée par 14% et réprouvée par 62%. C'est le gouvernement qui a le moins d'appui depuis le retour à la démocratie.
La Nouvelle Majorité, coalition qui soutient le gouvernement, est tombée de 30% d'appui en 2014 à 10% maintenant. Les "figures" politiques les mieux évaluées ne dépassent pas 32%, alors qu'il y a 20 ans c'étaient 62% et il y a 10 ans 49%.
- Qui préféreriez-vous voir comme président: Piñera 31,3%; Guillier 14,5%; Sánchez 10,2%. Qui est le mieux préparé pour gouverner le pays: Piñera 44%; Guillier 15%; Sánchez 9%. Qui croyez-vous que sera le prochain président, indépendemment de votre préférence: Piñera 55,9%; Guillier 7,8%; Sánchez 3,6%. Pour qui voteriez-vous si les élections étaient dimanche prochain (seulement entre ceux qui disent qu'ils iraient voter): Piñera 39,8%; Guillier 18,1%; Sánchez 17,9%; 5% pour Goic, la candidate de la Démocratie Chrétienne. Le plus honête: Piñera 26%, Guillier 16%, Sanchez 13%.
- La délinquance (51% des mentions), la santé (45%), l'éducation (38%), les emplois et salaires (27% chacun) sont les thèmes qui préoccupent le plus selon l'enquête. Le thème des pensions n'est mentionné qu'en 17% et celui de l'environnement (si cher à la présidente) n'obtient que 4%. Les postulants au Parlement croient cependant que le thème des pensions est le plus important (et sera la principale bataille au Congrès dans les semaines qui viennent), suivi de la croissance économique et le manque d'emplois, la délinquance et la gestion de la santé publique et que ces thèmes seront décisif lors des élections, mais ils ne semblent pas tous prioritaires pour la plupart des candidats de gauche.

2 - La Contralorie revise en ce moment la légalité d'un décret d'Intérieur qui obligerait les entreprises de télécommunication à conserver pendant deux ans "tout type de transmission, émission ou réception de signes, signaux, écrits, images, sons et information de quelque type que ce soit, comme les communications téléphoniques, SMS, MMS, messages d'applications d'internet, adresses IP, URLs et adresses de courriel" bien qu'il ne s'agirait pas de conserver les contenus eux-même sinon les points d'origine et destination. La mesure semble exagérée si le but est de fournir aux fiscaux des informations pour poursuivre des délinquants.
- Le Service de Médecine Légale (morgue) a 17 corps qui n'ont pas été réclamés, 8 depuis 3 ans, 6 depuis 4 ans et 3 encore plus anciens. Dans 10 cas, le permis d'inhumation a été demandé au Ministère Public, mais reste sans réponse. Pour les autres, la demande -obligatoire- n'a pas été faite.
- Le Chili est le pays où la firme H&M a le plus facturé par magasin (23 millions de dollars le dernier semestre), ayant actuellement ici 4 magasins de mode et préparant l'ouverture de 4 de plus.

3 - 61% des élèves des écoles déclarent avoir été au moins une fois objet de bullying (intimidation et mauvais traitement) de la part de leurs compagnons. 2,4% disent avoir souffert de violence physique plus de 2 fois par mois, et 7,6% de rumeurs malintentionnées.
- Un groupe de personnalités de la Démocratie Chrétienne a accusé la Nouvelle Majorité d'"infantilisme révlutionnaire, caractérisé par des initiatives et décisions en matière publique où dominent plus les consignes et le dépèchement que la raison". Ils ajoutent que "l'épisode récent montre que le gouvernement n'a pas de projet commun ni crédibilité pas plus que de capacité de gestion cohérente" et que "le pays a besoin d'un changement d'orientation capable de concilier le développement économique et l'équité sociale avec des règles claires".
- Le Front Ample (d'extrême gauche) a diffusé les premières grandes lignes de son programme: augmenter le rôle de l'Etat en contrôle de la production (pour qu'elle soit plus "sustentable") et son investissement en science et technologie; augmenter le pouvoir des syndicats (supprimant l'obligation d'assurer des services minimum dans les entreprises stratégiques); combiner les systèmes d'épargne individuelle (qui serait volontaire) et de répartition pour les pensions, avec 9% de cotisation à charge des travailleurs et 9% à charge des patrons; éducation garantie à tous les niveaux; responsabilité pénale à partir de 18 ans (au lieu des 16 ans actuels); plan national "d'éducation non sexiste" (?).
- Le candidat Guillier a présenté son slogan de campagne: "Le président des gens".
- Les associations d'exploitants et industriels d'Araucanie ont formulé leur appui à la proposition de Piñera de créer un "conseil d'intelligence" (entre les forces de l'ordre et l'armée) et d'améliorer la loi anti-terroriste pour faire face à la violence dans la région. Le "comando" de campagne de Goic (DC) appuye aussi la nécessité d'une réforme de l'actuel système d'intelligence.
- Une enquête a démontré que plus de 6.000 faux contrats de travail ont été vendus à des émigrés pour qu'ils puissent obtenir un visa de résidence. Des procès sont en cours contre une dizaine d'entreprises (la moitié de propriété d'une même personne, selon ce qu'ont découvert les journalistes).
- Sur 1,8km d'une avenue du centre de Santiago ont été comptés 190 vendeurs ambulants sans permis de vente. Le bourgmestre dit que "l'avenue en est débordée", malgré la fiscalisation de la police qui, depuis janvier, a arrêté plus de 1.100 vendeurs et saisi 45 tonnes d'aliments (qui ne sont pas les plus offerts, mais les plus difficiles à cacher), passant aussi des amandes aux acheteurs détectés. A part les aliments (sur des chariots), des foules d'autres objets sont offerts sur des draps, qu'il est facile de ramasser pour cacher le contenu et s'enfuir lorsque la police est détectée.
- Le nouveau ministre des Finances a annoncé une réadéquation fiscale et, vu l'augmention du prix international du cuivre, estimé qu'"un nouveau cycle économique commence car le commerce international se récupère. Il ne faut pas continuer avec un ensemble de régulations qui prospéraient dans une ambiance de méfiance face au secteur privé. La présidente appuyait le ministre sortant mais les luttes pour éviter la prolifération de régulations et de bénéfices sociaux excessifs l'ont épuisé."
- Le nouveau ministre de l'Economie a déclaré, lui, que sa priorité sera de "récupérer la confiance du secteur privé. Prendre 5 ans pour approuver un projet [comme celui de la mine] est excessif. [Il faut voir] Comment doivent faire les ministères chargés de promouvoir la participation des privés pour être plus efficients et rapides en respectant la loi. Il faut réviser l'expérience [de la mine Dominga]. Le ministre des Finances a absolument perdu du pouvoir au Chili et cela montre que le thème économique laisse heureusement d'être épuisant [pour les gens] car on a augmenté de quatre fois les rentrées per capita depuis le retour à la démocratie. Il ya d'autres thèmes plus importants.".
- L'économiste Arnold Harberger, de 93 ans, qui fut professeur d'un important groupe d'économistes qui étudièrent à Chicago et réformèrent l'économie du pays sous le gouvernement de Pinochet, a reçu le doctorat honoris causa de l'Université du Développement (Santiago). Les économistes présents à cet acte ont qualifié avec une note de 5/7 la gestion du ministre des Finances sortant et de 2/7 les réformes du gouvernement. A la réforme des pensions projettée, ils ont donné 3,5 et au projet de Piñera, 5,6/7.
- La Société de Développement Industriel (SOFOFA) commencera une série de rencontres avec les candidats à la présidence pour discuter de la modernisation de l'Etat et de la simplification des régulations. Elle a commenté que "la sortie de l'équipe économique est la victoire d'une vision obsolète et simpliste déguisée de progressisme".
- 56% des habitants de la région métropolitaine considèrent négative la sortie de l'équipe économique du gouvernement selon une enquête de l'Université du Développement, et 35% en rendent responsable la présidente Bachelet contre 25% qui l'attribuent seulement aux ministres sortants (les autres "ne savent pas").

4 - A Coquimbo a lieu un congrès mondial sur les aires marines et côtières.
- La présidente Bachelet a signé aujourd'hui et envoyé au Parlement un projet de loi qui définit y châtiera l'incitation à la violence.
- La quantité de nouveaux pensionnés a augmenté de 8,5% à juillet.
- Les candidats à la présidence proposent tous de renforcer l'investissement en recherche et innovation, mais leurs formules et les montants sont différents. Piñera veut flexibiliser le système de taxes qui affectent ce secteur, Guiller veut les financer avec d'autres taxes et Sanchez veut diversifier les institutions. Le plan de celle-çi coûterait 10.000 millions de dollars selon les économistes qui l'ont étudié en détail, ce qui est inviable.
- N'ayant pas obtenu l'autorisation de manifester contre Uber dans la principale avenue de Santiago, les chauffeurs de taxis ont bloqué pendant 4 heures l'unique accès à l'aéroport, obligeant les voyageurs à y accéder à pied (jusque 5 kilomètres). Dans le bouchon, un passager brésilien a eu un infarctus et est mort en arrivant à l'hôpital, transporté par un hélicoptère de la police. Quelques lignes aériennes ont retardé le départ de leurs avions mais plusieurs passagers ont perdu leur vol. Vingt-trois chauffeurs ont été arrêtés, 11 taxis saisis par la police, et le gouvernement a annoncé l'application de la loi de sécurité de l'Etat, ce qui pourrait coûter 10 ans de prison aux représentants du mouvement, qui assurent cependant que "ce fut une décision spontanée des membres de la confédération".
Une autre voie d'accès à l'aéroport est clairement nécessaire et il existe une petite route du côté nord mais que le concessionnaire n'a pas habilité "pour des problèmes d'impact sur l'environnement". On demande aussi qu'y arrive le métro mais, selon cette entreprise, le flux de passagers ne le justifie pas encore.

5 - Trois camions et 5 machines forestières ont de nouveau été incendiés en Araucanie. Le gouvernement a aussi annoncé l'application de la loi de sécurité de l'Etat et "l'interrogation" du principal dirigeant de la CAM, mouvement qui a signé l'attentat.
- La pêche industrielle sera dorénavent interdite aux alentours de l'île de Pâques et le peuple de l'île aura un droit exclusif de pêche sur 200 milles. La gestion sera à charge d'un conseil formé par 6 représentants du peuple de l'île et 5 du gouvernement chilien. Les décrets correspondants doivent encore être approuvés par le conseil des ministres et la Contralorie, pour être ensuite signés par la présidente.
- Le candidat Guillier a critiqué les fiscaux d'Araucanie, estimant qu'ils n'enquêtent pas sur les délits contre la propriété parce qu'ils ne gagnent pas assez avec ceux-là [ce qui est totalement faux]. Il a aussi dit qu'il préférait maintenir ses distances avec les partis, vu les conditions qu'ils imposent à leurs membres. [Et il veut cependant être appuyé et que sa campagne soit financée par eux...]
- Face à la discussion du prochain budget national, Piñera de mandé qu'on lui laisse une marge de liberté pour fixer ses priorités. Il signale que "lamentablement, jusqu'à présent, on ne le fait pas!". Il avait, lui, laissé 600 millions de dollars libres à Bachelet lorsqu'il lui a remis le gouvernement. Les parlementaires officialistes, en réunion avec le nouveau ministre des Finances, ont demandé de ne pas réduire les investissements de l'Etat. Si sont approuvés à temps les 25 projets de lois qui créent de nouveaux organismes de l'Etat, 6.870 nouveaux postes de fonctionnaires seraient créés, avec un coût équivalent à 3 mois des pensions solidaires pour les plus nécessiteux.
- Les tarifs aériens locaux ont baissé de 42% en comparaison avec l'an passé, à cause de l'arrivée d'opérateurs "low cost", qui provoquent les réclamations des compagnies de cars qui ont des lignes de transport à longue distance et considèrent que c'est une concurrence déloyale (bien des prix étant maintenant semblables).

6 - Piñera a présenté en réunion publique son projet de modernisation de l'Etat qui prétend simplifier les processus administratifs et les règlements, commençant par éliminer la demande, dans certains services, de certificats de données qui existent dans d'autres services: "L'Etat ne peut réclamer des citoyens des papiers qu'il est lui-même responsable d'émettre". Il crérait une agence autonome d'évaluation des politiques publiques et introduira plus de technologie pour numériser les documents et interconnecter les données. "Il faut simplifier la vie des gens pour qu'ils dédient leur temps à travailler, produire, et avoir plus de liberté et qualité de vie."
- Le ministère du Travail a repoussé (une fois de plus) la demande de supprimer les fonds de pension et le système d'épargne individuelle ("Non+AFP"), car la charge pour les générations futures deviendrait trop grande et les dépenses fiscales seraient excessives. (Il y avait de nouveau eu une manifestation de ce mouvement dans les rues de Santiago il y a quelques jours et ce projet fait partie du programme du Front Ample.)
- La vente de boissons alcoolisées a augmenté de 5,2% au premier semestre.
- Le nouveau ministre de l'Economie a annoncé qu'il prépare un projet de loi destiné à faciliter les démarches liées à la réalisation d'investissements.
- Une radio a découvert que le candidat Guillier a payé grassement un assesseur externe pour décharger et imprimer des rapports de commissions du Sénat, qui sont publics sur son site web. On lui reproche de faire une dépense inutile de fonds de l'institution destinés à payer les expertises dont les parlementaires peuvent avoir besoin pour fonder les lois. (Il aurait très bien pu les faire imprimer par sa secrétaire ou les demander à la bibliothèque.) La fiscalie a commencé une enquête et a demandé au sénat l'envoi de tous les rapports demandés à l'extérieur pour évaluer s'ils sont conforme à la loi, "ce qui ne signifie pas imputer des délits". Les avocats du sénat s'y refusent, estimant que le Ministère Public dépasse ses attributions. Les candidats présidentiels Piñera, Sanchez et Goic ont pris parti pour la fiscalie, considérant qu'il faut enquêter "à fond" pour que tout soit transparent. Guillier, par contre, qui est impliqué, s'oppose à la fiscalie mais a annoncé qu'il donnera les informations au comité d'éthique du Parlement.

7 - Le désert fleuri, qui arrivera à son maximum dans les prochains jours, s'est vu détruit dans quelques zones des suites de l'aterrisage, sans autorisation, de 13 petits avions le week-end passé. Un club aérien s'était proposé d'y faire un picnic (photo). La Direction d'Aéronautique enquête pour établir les amendes qui correspondent, les plans de vol n'ayant pas été autorisés. Dans d'autres zones, ce sont des véhicules 4x4 qui font du rallye et écrasent les fleurs. Il n'y a malheureusement pas de normes qui empêchent cela, sauf dans une seule commune.
- Dans une résidence dépendant du Service National de l'Adulte Senior sont morts 31 seniors depuis juillet 2015, le triple de la moyenne normale dans ces résidences. La fiscalie enquête sur 4 cas et la Contralorie a découvert l'absence des fiches cliniques ainsi que des problèmes sanitaires et administratifs. Les résidents se plaignaient même de manque d'aliments. Le Conseil de Défense de l'Etat demande le remboursement de 98 millions de CLP (157.000€) à la fondation qui était à charge de ce centre jusqu'au milieu de 2016, où son contrat fut annulé et un autre opérateur engagé. L'Etat paie 500.000 CLP par personne (800€) et le centre reçoit aussi 85% de la pension de chaque résident, mais ceux-çi réclamaient qu'ils ne recevaient pas les 15% restants.
- Entre janvier et août, 225.000 nouvelles autos ont été vendues, le chiffre le plus haut depuis 2013. Les déficiences des transports en commun et la baisse du dollar seraient les principales raisons.
- La hausse de la demande de cuivre a permis la récupération de 16.000 emplois dans le secteur minier. Cela réactive aussi le secteur hôtelier dans le nord du pays (où sont les grandes mines).

8 - Il y a 4 ans, il y avait ici 1.649 haïtiens; aujourd'hui il y en a 71.499. Entre 2005 et 2016, le ministère de l'Intérieur a donné 324.932 permis de résidence permanente à des étrangers.
- A la frontière avec la Bolivie, à 3.550m d'altitude, des machines de la Direction des Routes ont commencé à creuser des ravins de 1,2m de profondeur dans 52 cols sans poste frontière, pour empêcher le passage de véhicules utilisés par des trafiquants pour pénétrer dans le pays.
- Des manifestants exigeant la libération de mapouches détenus ont causé de la destruction dans la cathédrale de Temuco et en ont gravement blessé le sacristain. Plusieurs attaquants ont été arrêtés.
- A Arica, la police a arrêté une bande qui tentait de faire entrer dans le pays de la cocaïne liquide dans le dépot d'eau des essuie-glace d'un apparent taxi.
- En 8 mois, les exportations ont augmenté de 23,3%, arrivant à 6.100 millions de dollars, la meilleure situation des 6 dernières années. La moitié correspond à la vente de cuivre. Mais la hausse de la valeur du cuivre fait baisser la valeur locale du dollar.
- Alors que Piñera l'attribue à sa bonne position dans les enquêtes comme futur président, la Banque Centrale attribue les projections favorables de croissance à des variables économiques "où il est très difficile d'incorporer des facteurs politiques". Le président de la Société de Promotion de l'Industrie considère par contre que "les éléments subjectifs de la confiance sont relevants et aussi les expectatives du résultat des élections".

9 - La candidat Guillier a déposé une couronne de fleurs sur la tombe de Salvador Allende. Il a demandé que les Forces Armées "rompent leur silence" et publient leurs informations sur les détenus-disparus. [Le 11 est l'anniversaire du coup d'état et du suicide d'Allende. L'armée a répété plusieurs fois qu'elle n'a plus d'information sur les disparus de la dictature de Pinochet.]

10 - Piñera a reçu les propositions des 20 comissions qu'il avait installées pour préparer son programme de gouvernement. Ce sont près de mille pages. Il publiera finalement son programme début octobre et a signalé qu'il comprendrait un projet de réforme de la durée de la présidence: soit 6 ans au lieu de 4, soit la possibilité de réélection pour une deuxième période de 4 ans. Tous considèrent en général que 4 ans sont trop peu.
- Aujourd'hui a eu lieu à Santiago le Te Deum des églises protestantes pour la fête nationale du prochain week-end. Y assistaient, comme d'habitude, la présidente et les autres autorités du pays. Les évêques protestants ont marqué leur désagrément pour "la perte de valeurs" dans la société et, surtout, fortement protesté pour l'approbation "par une minorité" des lois légalisant l'avortement et le mariage homosexuel, "qui sont contraires à la foi de la majorité du peuple". [Environ 80% de la population se déclare chrétienne.] L'un des sermons, le plus critique, a été prononcé par le fils d'un évêque protestant qui est candidat député, ce qui n'a pas plu aux autres évêques participants et a indisposé la présidente  car cela semblait "un discours de campagne politique".. Elle a exprimé son désagrément aux organisateurs et la porte-parole du gouvernement a lamenté par après "le ton des critiques et le manque de respect pour la présidente". Piñera a été (le seul) applaudi lorsque fut mentionnée sa présence; la présidente, par contre, fut insultée avant son entrée et après sa sortie.
- Au même moment avait lieu un cortège de militants du PC et de familles de détenus-disparus qui allaient leur rendre hommage au Cimetière Général. Comme chaque année, à la fin de celui-çi, il y eut "accrochages" avec la police.
- Entre 1994 et 2016, l'Etat a dépensé plus en 454.000 millions de CLP (626 millions d'€) en rachat de terres ensuite données à des communautés mapouches (sans que cela réduise les actions violentes, qui réclament plus de terres et l'expulsion des entreprises productrices).
- Un petit groupe de privés restaure deux tramways des années 40 et espère pouvoir les faire circuler sur un petit circuit qui unirait deux grands parcs de Santiago d'ici un an. Beaucoup de rails existent encore, semi-cachés dans les rues du centre.
- 47 universités d'Amérique Latine sont entre les 1.000 meilleures du monde selon un nouveau ranking établi par la firme britanique Times Higher Education. Le Brésil en a 21, suivi du Chili avec 13. La réputation et les publications scientifiques sont les principaux indicateurs pris en compte, avec le nombre de professeurs qui ont le grade de docteur et le nombre d'élèves par professeur.
- Une étude de la consultrice MG Consulting en colaboration avec des professeurs de l'Université de Santiago a montré les différences entre les apparitions des candidats présidentiels dans la presse tradictionnelle et le réseau Twitter ces dernières 15 semaines. Ce dernier a plus de références à Piñera que la presse (49% de mentions sur Twitter contre 31%) alors que le contraire est vrai pour les autres candidats. Mais sur Twitter c'est la négativité qui domine, contre la neutralité dans la presse: 76% de mentions négatives pour Piñera pour 31% positives, 54% pour Guillier et 22% positives, 55% négatives pour Sanchez et 45% positives. Seul Piñera est apparu avec une ligne thématique cohérente et constante dans ses expositions: les problèmes sociaux. Les autres ont eu de fréquents changements de thème.

11 - Les discours/sermons du Te Deum protestant d'hier a de nouveau fait surgir la discussion sur la convenance de l'assistance (traditionnelle) des autorités à ces cérémonies, vu la séparation de l'Eglise et de l'Etat (supposé laïque).
- La présidente Bachelet a rendu hommage à Allende au palais présidentiel puis mis une offrande florale à sa statue, sur la place devant le palais. Elle a réclamé pour les expressions lors du Te Deum d'hier: "Nous ne pouvons pas accepter que des croyances personnelles nous fassent perdre le respect pour les modalités de convivence civique". Elle a aussi annoncé qu'elle fermerait la prison où sont les ex-militaires condamnés pour infraction des droits humains (ils seraient envoyés à une prison avec des délinquants communs), une demande de l'extrême gauche qu'elle avait assumé dans son programme. Elle a aussi annoncé qu'elle enverrait au Parlement l'instruction de considérer inmédiatement un projet de loi -présenté il y a quelque temps par un député communiste- pour supprimer le secret qui couvre, pour 50 ans, les déclarations qu'ont faites des victimes de la dictature à une commission en 2003. Seuls les tribunaux seraient cependant autorisés à accéder aux témoignages en raison d'une enquête. L'ex-président Lagos, qui était président à cette époque, a rappelé que "beaucoup n'auraient pas déclaré s'ils avaient su que seraient exposées publiquement les humiliations qu'ils ont souffert".
- Alors qu'une députée de gauche réclamait pour l'assistance à cet acte d'un candidat indépendant de droite à la présidence
("J'étais invité et je suis venu rendre hommage à toutes les victimes" a-t'il répondu), d'autres réclamaient pour l'absence de Piñera, car tous les candidats avaient été invités par la présidence.
- Entre 2010 et 2015, le remariage de divorcés a augmenté de 36%.
- La saisie de cocaïne par la police s'est multipliée par trois dans les 5 derniàres années.

12 - Dans la nuit, des barricades ont été mises dans des rues des principales villes, en "conmémoration" du coup d'état. Des postes de police ont été attaqués à coups de bombes molotov; 4 autos et un bus ont été incendiés à Santiago. Une partie des cables électriques qui alimentent la ligne de train entre Santiago et Nos (San Bernardo) a aussi été volée, retardant la mise en service ce matin.
- Dans un cycle de dialogues, à l'Université Diego Portales, le candidat Guillier a fait connaître les principales lignes de son programme électoral, entr'autres "que l'Etat ne soit pas un champ de chasse des militants des partis, qui n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils font et produisent des dommages; les partis doivent avoir un espace, mais il faut leur bloquer la possibilité de harceler l'Etat. Plus que plus d'Etat, ce qu'il faut c'est un meilleur Etat.".
- La dette des hôpitaux publics (en médicaments et services de tiers), à juin passé, est arrivée à 258.000 millions de CLP (350 millions d'€), 70.700 millions de plus qu'à la même date de l'an passé. En 2011, cette dette était de seulement 30.000 millions.
- En déclaration sur les média sociaux le groupe rebelle mapouche Weichan Auka Mapu s'est attribué 15 attentats incendiaires la dernière année. Elle sera annexée à l'enquête en cours "pour la lier aux auteurs des attentat" selon las fiscalie.
- Des communautés indigènes de la côte de la Région des Lacs (Valdivia) réclament maintenant 3,3 millions d'hectares en vertu d'une loi qui leur avait donné le droit de "maintenir leurs traditions et l'exploitation des ressources naturelles", mais il s'agit dans ce cas de la pêche et non de droit de propriété sur les terrains côtiers, ce qu'ils contestent. Cela affecte de nombreuses entreprises de divers types établies dans la zone, les réclamations bloquant leurs activités productrices. Il y a accord des autorités et des parlementaires pour introduire des précisions dans la loi.
- Selon le Service des Impôts, les déclarations de TVA seraient inférieures de 228.000 millions de CLP (310 millions d'€) à ce qu'elles devraient être.

13 - Analyse de l'OCDE: le Chili est le 2° pays avec le minerval le plus haut dans les universités du groupe; il a aussi plus d'heures de classes que la moyenne et plus de jeunes "nini" entre 15 et 24 ans.
- Alors que le coût du "panier" des aliments communs de l'époque n'a augmenté que de 2,9%, le pain commun (genre pistolet) a augmenté de 42% en un an.
- Le projet de création du "Conseil d'Epargne Colective", qui gèrerait 2 des 5% d'augmentation des cotisations pour les pensions, n'a pas obtenu le quorum nécessaire à la Chambre. L'exécutif espère une nouvelle votation après la fête nationale de la semaine prochaine.

14 - Douze personnes, avec 825kg de drogue (10 millions de doses), ont été arrêtées par la police dans le nord du pays.
- L'ONU a annoncé qu'à la fin de son mandat ici, la présidente Bachelet retournera y travailler, pour deux ans, comme assesseur du Haut Niveau de Médiation.
- Les jeunes entre 25 et 34 ans sont ceux qui demandent le plus des congés-maladie.
- Les utilités des entreprises ont baissé de 5,4% au premier semestre. Au premier trimestre, la pruductivité a baissé de 2,4%.
- 176.000 cotisants ont abandonné le système d'assurance privée de santé et sont retournés au Fond National durant la dernière année. Ce serait en partie par changement (ou perte) du travail et en partie par mécontentement pour les plans privés.
- Les ex-présidents chiliens sont les mieux payés d'Amérique Latine: 9 millions de CLP (12.250€) par mois de pension viagère plus assignations pour location de bureaux, chauffeur et téléphone mobile, qui doublent pratiquement ce montant.
- La docteur Bachelet a promulgué la loi qui autorise l'avortement en cas de violation. Selon elle, "c'est un jour historique" pour le pays, car il "récupère son retard".

Extra: Le "légat" par dessus la gestion (Extraits)
Editorial du journal El Mercurio, 1/9/2017
Le changement de cabinet effectué hier dépeint les caractéristiques centrales de la deuxième administration de la présidente Bachelet. Tout précédé d'une semaine abondante en signaux publics de désaccord, avec la décision du gouvernement de s'opposer à un projet minier.
Détonant la crise qui a eu son épilogue hier, ce dernier épisode a également révélé la manière dont ce gouvernement conçoit sa propre tâche. Il ne s'agit pas seulement de privilégier des considérations politiques de nature différente par rapport aux analyses techniques qui ont surmonté les objections à une initiative. On a également vu ici une administration qui, lorsque le pays a connu un effondrement soutenu de l'investissement et ralentissant considérablement son économie, considère néanmoins comme innécessaire et se défait d'un projet impliquant des montants de 2.500 millions de dollars. C'est une expression pratique d'une vision idéologique qui relativise la valeur de la croissance. La présidente de la République a été transparente à cet égard, affirmant hier: «Je ne peux concevoir un développement derrière le dos des gens, où seuls les chiffres sont importants», en contradiction avec la réalité de ce que la croissance est une condition préalable au progrès social.
Le zèle de palais (et son insistence) pour éviter toute nuance dans la défense de ce qu'on a appelé son sceau attire l'attention, même au prix de provoquer une crise politique - et une projection externe négative significative pour le pays - qui aggrave l'incertitude économique, alors qu'il ne reste qu'un peu plus de deux mois avant la prochaine élection présidentielle.
Un gouvernement qui - cela semble avoir été clair dans la décision de cette semaine - non seulement privilégie l'approbation d'un programme réformiste de tonalité "fondatrice", mais est prêt à immoler, au nom de cela et d'une idée abstraite de «légat», même le résultat concret de sa gestion. Comme l'ex-président Lagos a synthétisé, «le Chili est le perdant» avec la démission de l'équipe économique.

David Gallagher ajoute (rappelant le projet minier rejetté, qui a été "la goutte faisant déborder le vase", causant le renon des ministres): "Qui va vouloir investir maintenant quand il semble que le gouvernement n'est pas intéressé par les investissements, mais a le plaisir de le sacrifier pour des raisons idéologiques? S'agit-il d'un héritage comparable à celui d'Allende, d'avoir osé ignorer la raison économique?"

Réalisme avec renon
(Plus sur le cas du projet minier rejetté, qui causa finalement le départ de l'équipe économique)
Par Gerardo Varela (Extraits de El Mercurio, 2/9/2017)
La protection des pingouins est devenue de facon insoupçonnée la mère de toutes les batailles au sein du gouvernement. Le projet de la mine Dominga a obtenu toutes les approbations techniques environnementales, de sorte qu'il n'était pas confronté à des problèmes juridiques.
Les autorités régionales auraient dû approuver le projet mais reçurent des appels téléphoniques de Santiago et le repoussèrent. [Le conseil des ministres devant alors intervenir.] Le poignardage du projet exigeait tous les éléments d'une vengeance d'opéra; d'un complot palatin de la Renaissance.
Après un hommage à la DC pour [l'anniversaire de] la réforme agraire, un vendredi soir fut fixée pour lundi à l'aube la réunion [des ministres] pour voter [le projet de la mine] Dominga. Les ministres devaient lire l'équivalent de l'encyclopédie britannique en 2 jours. Un ministre a demandé 3 jours de plus pour l'étudier, ce qui a été refusé. Ainsi, la trahison finale des mandarins du palais, qui, comme dans une opérette de bas degré, ont poignardé leurs collègues et le pays. Les ministres de l'économie - face à ce coup sordide au développement et à la procédure régulière - ont levé la voix et cherchèrent le soutien de l'impératrice. Elle, ne les regardant pas, a non seulement abaissé son pouce, mais aussi les a humilié en insinuant qu'ils ont méprisé l'environnement et qu'ils sont des économistes insensibles (une insulte inacceptable dans les milieux progressistes). Alors, par dignité face à un tel désarroi, ils ne pouvaient que renoncer.
Nous avons assisté à une défenestration sanglante de ministres qui ont défendu des mesures indéfendables, des personnes intelligentes qui étaient disposées à oublier ce qu'ils savaient pour soutenir des politiques qu'un programme médiéval les obligeait à pousser. Madame, dans un acte d'ingratitude, les jeta hors du navire qui coule, non pour les sauver, mais pour s'assurer qu'ils n'avaient pas de bateaux de sauvetage.
Dans la Nouvelle Majorité il y a 2 âmes: celle qui voulait seulement jeter le Chili en bas des patins, et une autre qui voulait aussi le renverser avec la rétrocaveuse. Madame a décidé de ne pas prendre de risques et d'opter pour la 2e. Jusqu'à présent, l'histoire de Dominga, comme tout opéra bouffe, finit lorsque la soprano cesse de chanter.

Note: On sait maintenant que l'antérieur ministre de l'Environnement avait démissionné en mars pour la même raison (défendre le projet de mine), lorsqu'il a rencontré l'opposition du ministère de l'Intérieur pour des raisons purement politiques: une, que Piñera aurait eu une participation dans cette entreprise lors d'une première étape, et l'autre que Bachelet avait acheté un terrain -donné à sa fille- proche du site, et on voulait éviter qu'elle soit impliquée dans un cas d'intérêt personnel.

Les lieux communs comme style de gouvernement (Extraits)
Par André Velasco, ministre des Finances du 1er gouvernement Bachelet (El Mercurio, 2/9/2017)
La tâche de gouverner est de choisir entre des alternatives imparfaites. C'est précisément la responsabilité que le gouvernement, s'étant réfugié dans des lieux communs, a abdiqué. Pour choisir bien, de manière informée, les chiffres que la Mandataría méprise tant sont indispensables. Avec une admirable honnêteté intellectuelle, les ministères du Travail et des Finances ont rédigé un rapport selon lequel, dans un mauvais scénario, jusqu'à 394.000 emplois pourraient être perdus [à cause de la réforme des pensions]. Lorsqu'elle a été consultée, la présidente a déclaré qu'elle ne connaissait pas ce rapport. Elle a ajouté qu'elle doutait du sérieux du travail de ses propres subordonnés. Il est difficile d'imaginer que cela puisse conduire à une réforme des retraites qui profite vraiment aux gens.
Un ministre qui reçoit les antécédents d'un cas complexe le vendredi après-midi et doit se prononcer - ce qui est arrivé à l'ancien ministre Céspedes - le lundi dans la première heure ne peut pas bien décider. Cela n'est pas gouverner pour les gens.
Le souverain qui néglige la croissance dans un pays avec des millions de pauvres et des millions d'autres personnes vivant avec la peur de tomber dans la pauvreté, cause des dommages. De même, fait erreur un gouverneur qui ignore l'effet de ses décisions sur l'emploi des femmes et des jeunes. L'échec n'est pas technique; ce souverain contrevient à ce que Max Weber appelait l'éthique de la responsabilité.
La gauche et la droite traditionnelles sont souvent prisonnières de leur rhétorique. La droite est obsédée par la liberté du marché, et la gauche, par l'égalité dans l'Etat. En revanche, le centre politique croit que la liberté et l'égalité peuvent et doivent être conciliées, mais seulement après une myriade de décisions difficiles parmi les choix imparfaits.
Avec le départ de l'équipe économique, a disparu le peu de ce qui restait du centre dans la coalition au pouvoir. Et cela, madame la présidente, ne sera pas très bon pour les gens.

Le copier-coller au Parlement (Extraits)
J.García-Huidobro (El Mercurio, /2017)
La défense corporative du Sénat, où l'histoire a commencé avec les plagiats détectés dans les rapports à Guillier, ne semble pas être une idée particulièrement brillante. Il serait préférable de passer quelques minutes à expliquer aux électeurs que le piège n'est pas fait par les sénateurs, mais qu'ils en sont simplement les victimes. Pourtant, cette réaction apparemment enfantine peut révéler deux failles plus profondes. La première concerne la frivolité de certains parlementaires lorsqu'il s'agit de choisir les assesseurs et les entreprises consultrices dont ils ont besoin. Nos parlementaires ne peuvent pas éviter leur responsabilité de choisir mal leurs conseillers.
Mais il y a quelque chose qui pourrait être plus sérieux. Dans quelle mesure ces paiements sont-ils dus au paiement de certaines faveurs? Cette possibilité explique l'intérêt du ministère public; cependant, si les montants sont examinés, avec des exceptions, elles ne sont généralement pas très élevées. Dans de nombreux cas, ils sont susceptibles de correspondre aux travaux effectivement réalisés, mais dont la nature ne correspond pas à ce qui est indiqué et "copier et coller" est utilisé pour présenter une justification.
Dans tous les cas, la pratique du plagiat pointe vers d'autres institutions, en particulier les universités, où ces consultants tricheurs ont été formés. Il est vrai que l'honnêteté n'est pas acquise comme on apprend l'algèbre ou la comptabilité, mais le problème n'est pas là, mais en invoquant une prétendue neutralité de la science, une bonne partie de nos universités a renoncé à sa tâche de formation et se limite à transmettre des connaissances utiles à la profession. Cette omission permet que se forment dans leurs salles de classe les menteurs qui n'auront pas le moindre scrupule de "copier-coller".