14/11/2020

Novembre (a)


Santé
- A ce jour (14/11), au total: 528.030 contagiés, 9.454 contagiés actifs actuels, 14.738 décédés. Le taux de résultats positifs est en moyenne de 3%. Il y a une légère augmentation des cas, qui pourrait être attribuée au referendum.
Statistiques dynamiques
- Le couvre-feu a été réduit: de minuit à 5 hrs du matin.
- Trois vaccins seront maintenant mis à l'épreuve ici. On estime que les vaccinations massives pourraient commencer en mars.
- Le déconfinement progressif (par étape) continue en région métropolitaine. Par contre est préoccupant l'augmentation de cas dans quelques villes du sud.
- La nouvelle étape de déconfinement des communes de la côte centrale (et le beau temps) a permis l'accès nombreux aux plages les week-ends (40.000 personnes). Alors que la marine (chargée de la surveillance) a fait remarquer "le bon comportement", des journalistes se sont plaints de ce que très peu de gens portaient le masque (qui reste obligatoire). La même phénomène est dénoncé par les maires des communes côtières du nord.

Politique et administration
- L'approbation de la gestion du président Piñera est actuellement de 18%. Sa réprobation est de 72%.
- Le ministre de l'Intérieur a présenté son renon, après seulement 3 mois. La Chambre l'avait accusé d'inaction en matière de sécurité (qui est à sa charge).
- Les organisations civiles (et les enquêtes) pressionnent le parlement pour qu'une loi facilite qu'indépendants se présentent comme candidats à la convention constituante. [Il faut se rappeler la totale perte de prestige des partis politiques alors que, dans les conditions actuelles, ce pourraient être les seuls à être capables de présenter des candidats!]

Economie
- La dette publique a atteint 33,1% du PIB annuel, la plus haute en 30 ans.
- 350 vénézuéliens qui sont entrés ilégalement dans le pays par des cols non contrôlés de la cordillère du grand-nord sont arrivés à Santiago après avoir été soumis à une quarantaine dans le nord. (Que peuvent-ils espérer ici dans les conditions actuelles??)
- Un nouveau retrait de 10% des fonds de pension a été autorisé par le parlement. L'OCDE a déclaré "voir cela avec incrédulité, sans en comprendre la raison". Avec cela, 4 millions d'affiliés auront vidé leur épargne. Les parlementaires le justifient car le gouvernement n'est plus en condition d'offrir des subsides [mais cela ne justifie pas que ce soit permis à tout le monde -même à ceux qui n'en ont pas besoin-, ce qui montre bien que la raison occulte est de saboter le système d'épargne individuelle.] 80% des chiliens en profiteraient s'ils le pouvaient, selon une enquête. La moitié le feraient "pour l'épargner" (par manque de confiance dans ce système d'épargne), 37% pour acheter des biens de première nécessité et 29% pour payer des dettes. La Banque Centrale a averti que cela affectera les investissements et la capacité de croissance du pays.
- Le Fond National de Santé et les services publics de santé ont une dette de 61.000 millions de CLP (68,5 M d'€) envers les cliniques privées pour le traitement de patients de COVID-19.
- Le Fond National de Santé a détecté des fausses prestations pour un montant total de 1.000 millions de CLP (1,2 M d'€).
- Les échanges commerciaux chiliens avec le monde entre janvier et octobre ont été 11,6% de moins qu'à la même période de 2019, les exportations ayant été 6,6% inférieures. La Chine est le principal acheteur avec 26,9% du total.
- La firme chine State Grid Corporation, le plus grand groupe électrique du monde, achètera la Compagnie Générale d'Électricité, la plus grande distributrice chilienne (qui appartenait à un groupe espagnol).

Sécurité et justice
- Araucanie: Les incendies ont continué à se produire. Il y a 4 imputés, d'une même communauté mapouche "résistente", pour port d'armes et munitions, qui formeraient partie -selon la police- d'une organisation criminelle dédíée au trafic de drogue. Un agriculteur a été assassiné.
Le président Piñera et le ministre de l'Intérieur ont visité la zone.
- Il y a en ce moment 1.073 imputés par loi de sécurité en relation aux incidents de l'explosion sociale de l'an passé.

Transports et Communications
- La frontière sera rouverte à l'aéroport international de Santiago pour les étrangers à partir du 23 novembre mais ils devront présenter un certificat de test PCR négatif fait dans les 3 jours précédents. (On espère ainsi réactiver un peu le tourisme.)

Education
- 428 collèges ont repris les classes normales. Près de 600 de plus en ont demandé l'autorisation (à l'étude).

EXTRA: Rapport de la commission d'enquête de la Chambre sur le covid-19 (Extraits)  (Radio Biobio, 3/11/2020)
Rapport de l'instance créée en juin dernier, qui cherchait à revoir les actions du gouvernement par rapport aux impacts sanitaires, économiques, sociaux et de travail que la pandémie a causés dans le pays.
En premier lieu, le rapport indique que [les premiers temps] "le gouvernement s'est concentré principalement sur la situation hospitalière, négligeant gravement la propagation de la pandémie", en prenant comme exemple les "quarantaines dynamiques" proposées par l'ancien ministre Mañalich. En ce sens, l'exécutif est accusé de ne pas avoir pris en compte l'avis des experts.
En ce qui concerne l’enregistrement des décès, les autorités "sont responsables de la décision politique de communiquer au public une statistique des décès dus au COVID-19 qui sous-estima le nombre réel de décès car elle n'a pas adhéré aux recommandations de l'OMS, ni n'a pris en compte les normes internationales de classification des maladies" [pendant plusieurs semaines].
Concernant la stratégie de maîtrise de la pandémie, la commission s'en prend durement au gouvernement, qu'elle accuse d'avoir commis une erreur en adoptant une stratégie d'immunité de troupeau [ce qui a été nié par le ministre de la Santé], malgré les recommandations d'appliquer les actions de traçabilité, tests et isolement (TTA), qui a finalement été adopté par le Ministère en juillet.
"Les conséquences de la non-adoption des mesures préventives correspondantes par le gouvernement ont conduit à l'impossibilité d'interrompre efficacement la chaîne des infections, ce qui a entraîné une propagation rapide du virus à une grande partie de la population, augmentant ainsi le nombre de cas graves et, par conséquent, le nombre de personnes décédées", précise la commission.
En ce qui concerne les mesures socio-économiques proposées et adoptées par le gouvernement, il est souligné qu’une proposition autre que celle du Palais, telle que le retrait de 10% des fonds de pension, a permis de réduire, d’une meilleure manière, la baisse des revenus de la population, en particulier des plus vulnérables.
En conclusion, "pour cette Commission, le Président de la République et les Ministres de la Santé, dans leurs mandats respectifs, sont politiquement responsables de la gestion de la pandémie au Chili et de ses effets, selon ce qui a été conclu à ce jour-ci."
Le président de la commission a ajouté que "il y eu des choses qui se firent bien, toute cette logique des ventilateurs, que tout le monde voyait l'arrivée des avions, cela est bien, toute l'hospitalisation. Mais à la phase précédente, la phase de contagion, le gouvernement a été beaucoup en retard. La prise de décision par le gouvernement manquait de réceptivité aux idées des scientifiques, des médecins, des associations professionnelles; [il a été] très centralisateur, en particulier le ministre Mañalich, et peu entendant des experts."
[Note: un procès a été intenté contre le président de larépublique, l'ancien ministre de la Santé et son sous-secrétaire comme responsables des décès de cette époque.]